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Facultés et Université de Nancy | 19e-20e siècles (séminaire de recherche)

 

Le séminaire de recherche "Facultés et Université de Nancy (19e-20e siècles)" est organisé par les Archives Henri Poincaré et s'inscrit dans le cadre des activités du projet CPER "L’université de Nancy après la Seconde Guerre Mondiale". Il vise à rassembler des contributions portant sur toutes les dimensions de l'histoire du pôle universitaire nancéien, sans exclusive disciplinaire ou institutionnelle. Les séances ont lieu une fois par mois, les vendredis après midi, de 14 heures à 16 heures. Les séances sont disponibles en replay sur la plate-forme vidéo des Archives Poincaré.

En raison de la situation sanitaire, les séances ont lieu à distance sur Zoom.

 

Calendrier des séances 2021

 

5 mars 2021 (salle A104)

Etienne Bolmont et Laurent Rollet (Archives Poincaré)

Prosopographie des enseignants de la Faculté des sciences de Nancy (1854-1918)

Résumé : Cette étude prosopographique s’intéresse aux parcours des enseignants de la Faculté des sciences de Nancy, de sa création en 1854 jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Nous caractériserons le fonctionnement d’une faculté des sciences de province sur cette période en identifiant des spécificités locales (poids des instituts techniques, situation privilégiée de Nancy après la Guerre de 1870) tout en portant notre attention sur l’ensemble des enseignants, des chargés de cours aux professeurs. Nous rectifierons ainsi une représentation faussée de l’articulation entre Paris et sa province en matière de formation scientifique supérieure : une faculté, fut-elle périphérique, peut également être un centre scientifique autonome, dynamique et rayonner nationalement. Elle peut également offrir de réelles opportunités de carrière et maintenir en son sein des enseignants de grande valeur. D’un point de vue méthodologique, en adoptant la perspective d’une « histoire par en bas » des enseignants, plutôt qu’en nous focalisant sur les seuls professeurs titulaires de chaires, nous rendrons compte de la complexité institutionnelle, administrative et pédagogique d’un lieu de formation universitaire.

 
26 mars 2021 

Françoise Birck (Archives Poincaré)

Histoire de l'Institut d'Administration des Entreprises de Nancy

Résumé : La plaquette qui présente aujourd’hui l’ « IAE Nancy school of management », résume la situation actuelle de l’IAE au sein de l’université, censé trouver un équilibre entre la modernité du moment, dont l’un des traits essentiel serait celui d’une concurrence internationale conduisant à l’anglicisation du nom, et l’attachement au service public national illustré par le rappel du statut d’ « École universitaire de management ». Ce statut partagé par l’ensemble des établissements évoqués par le logo des IAE, renvoie à un long processus, celui de l’institutionnalisation, de l’enseignement de la gestion dans les universités. L’histoire institutionnelle de l’IAE de Nancy, ne saurait donc être dissociée des politiques actives mises en œuvre, en France, dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, pour développer l’enseignement de la gestion. Ces politiques ayant déjà fait l’objet de nombreux travaux, nous nous appuierons sur eux pour aborder l’histoire de l’IAE, non pour la considérer comme une simple déclinaison locale de politiques nationales, mais plutôt comme une série d’adaptations à une configuration universitaire et socio- économique particulière, dans un espace de possibles créé par des dispositifs nationaux. Cette démarche doit nous permettre de distinguer les concordances ou les temporalités propres à cet environnement, dans la construction d’une histoire spécifique laissant toute leur place aux différentes catégories d’acteurs (individus, universitaires ou non, et organisations) poursuivant des intérêts parfois divergents, de manière à éviter l’écueil de la galerie de portraits des « grands hommes (ou femmes) » censés avoir fait l’histoire de l’institution. La méthode, celle de la socio-histoire, utilisée jusqu’ici pour les monographies sur les écoles d’ingénieurs de Nancy, s’appuie à la fois sur des témoignages et des documents d’archives, mais si nous considérons que l’histoire commence là où s’arrête la mémoire, c’est essentiellement sur la partie historique (de l’après Seconde Guerre mondiale aux années 1970) que portera l’intervention.

 
16 avril 2021

Xavier Riondet (LISEC)

Histoire des sciences de l'éducation à Nancy

Résumé : Les sciences de l’éducation à l’université de Nancy se déploient à partir de deux séquences historiques distinctes : d’une part, l’émergence de la science de l’éducation à la fin du XIXe siècle à l’université de Nancy (conférences prodiguées par Victor Egger, Alexandre Martin puis Paul Souriau) qui ne dura que quelques années, et d’autre part, le projet local de sciences de l’éducation (SDE) à partir de la création institutionnelle de cette discipline en 1967 (projet initialement porté par une poignée d’enseignants et chercheurs et qui reste d’actualité). Cette communication s’inscrit dans une dynamique globale actuellement en cours en sciences de l’éducation ambitionnant de mieux connaître sa propre histoire, notamment au niveau des territoires. En effet, les premières années des sciences de l’éducation ont été marquées par un paradoxe : les premiers enseignants-chercheurs ont été formés en dehors des SDE et celles-ci ne commencent originellement qu’en troisième année (licence), ce qui rend inévitable une certaine hétérogénéité dans les SDE. En travaillant à partir d’archives et de documents divers (livrets d’études, dossiers de carrière, entretiens, documents préparatoires des enseignements, correspondances, etc.), cette communication reviendra dans un premier temps sur les spécificités des sciences de l’éducation à Nancy puis sur les grands axes de cette recherche en cours s’attelant à comprendre l’émergence et le développement des SDE au local : de la présence de quelques enseignants-chercheurs en sciences de l’éducation au début des années 1970 (Berbaum, Morali, Higelé, Marquart) à un groupe d’une quinzaine de titulaires aujourd’hui (département et INSPE). Pour cela, ce travail s’intéresse plus particulièrement à la conjoncture institutionnelle dans laquelle ces synergies se sont développées, mais également au profil des enseignants-chercheurs recrutés (de 1970 à nos jours), à l’évolution de l’équipe locale (en terme de profils d’enseignant-chercheur et d’objets d’enseignement et de recherche) mais également à l’évolution de l’offre de formation et de ses enjeux au sein d’une section spécifique dans une UER devenue un département autonome dans une UFR intitulée « SHS » (Sciences Humaines et Sociales). C’est par ces entrées méthodologiques que cette recherche souhaite décrire les formes prises par les SDE à Nancy et leurs évolutions sur ces cinquante dernières années.

 

21 mai 2021

Christophe Eckes (Archives Poincaré)

Jean Delsarte : du décanat à la création de l’Institut Élie Cartan

Le rôle joué par le mathématicien Jean Delsarte dans le déploiement des activités du groupe Nicolas Bourbaki est à présent bien documenté, ses activités dans l’administration de l’enseignement et de la recherche à l’issue du second conflit mondial n’ont à ce jour pas fait l’objet d’une étude systématique. Signalons cependant que les travaux de Delsarte au sein de la commission Langevin-Wallon ont été mis en exergue par l’historien des sciences Pierre Verschueren ; ils ont en outre été récemment étudiés en profondeur par l’historienne Françoise Birck. À partir des nombreuses pièces conservées dans le fonds Jean Delsarte (bibliothèque de l’Institut Élie Cartan), nous entendons mettre en avant plusieurs facettes du parcours institutionnel de Delsarte à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale. Nous reviendrons en particulier sur son décanat à la Faculté des sciences de Nancy (1945-1949), mais aussi sur son implication dans la création de l’Institut Élie Cartan, lequel est inauguré en 1953. Delsarte contribue alors au rayonnement international des sciences mathématiques à Nancy, en s’inspirant jusqu’à un certain point du modèle de l’Institut Henri-Poincaré. Le choix des conférenciers invités témoigne en outre de solidarités bourbachiques qu’il est possible de documenter avec précision en s’appuyant sur la correspondance administrative de Delsarte.

 

11 juin 2021

Hala Khassiba (Archives Poincaré)

Histoire de l'informatique universitaire à Nancy (1950-1980)

Résumé :

A partir des années 1950 s’est constituée une filière de recherche et d’enseignement qui a progressivement débouché sur l’informatique universitaire à Nancy. Bien que cette dernière fût une ville pionnière dans le développement de l’informatique en France, l’histoire des laboratoires de la faculté des sciences après la Seconde Guerre mondiale reste largement à faire. Quels sont les acteurs fondateurs de cette nouvelle discipline ? Comment se traduit leur apport à l’installation du numérique au sein de l’Université de Nancy ? Quels sont les grands évènements importants de cette histoire ? Cette étude vise à identifier les acteurs principaux de cette transition numérique et d’analyser les apports liés à ce domaine émergeant après la Seconde Guerre Mondiale entre 1950 et 1980. Une analyse monographique du cas nancéien avec le recul méthodologique de l’historien et la valorisation des archives locales et nationales disponibles nous apportera des réponses sur les dynamiques historiques qui ont conduit à la singularité nancéienne en matière de numérique.

 

2 juillet 2021

Séance consacrée aux dons et legs de l'Université de Nancy avec deux interventions :

1°/ Samuel Provost (Arcxhives Poincaré) et Laurent Rollet (Archives Poincaré)

Dons et legs dans le développement d’une université de province. Le cas de l’université de Nancy (1854-1940)

Résumé : Dans cette intervention nous proposerons une étude des dons et legs faits à l'Université de Nancy entre 1854 et 1940. Sous ce double vocable on entendra les contributions volontaires, financières et matérielles, de personnes physiques ou morales extérieures à l’université, de droit privé, à l’exclusion donc des subventions de l’État et des collectivités territoriales. Il s’agira donc de déterminer la nature et les modalités de ces contributions extraordinaires et de qualifier leur rôle dans le développement de l’université : en sont-elles une condition nécessaire ou constituent-elles simplement un facteur d’accélération et de facilitation de leur réalisation ? Quelles sont les composantes nancéiennes qui en profitent en priorité et que révèlent-elles sur leur intégration dans la société et l’économie aux différentes échelles, locale, régionale et nationale ? Nous montrerons que les grands bénéficiaires en sont de manière massive la faculté des sciences et ses instituts techniques, puis de manière plus épisodique, mais non négligeable, les autres facultés et la bibliothèque universitaire. Dans un premier temps nous dresserons une typologie générale de ces dons ; nous en montrerons la grande diversité et nous essaierons d’en donner une estimation financière. La seconde partie se concentrera quant à elle sur le mécénat des lettres, trop souvent réduit à la portion congrue en raison des faibles retombées que ses bienfaiteurs peuvent en attendre. Enfin, dans une troisième partie, on s’intéressera aux sciences appliquées et notamment aux financements massifs octroyés par la Fondation Ernest Solvay.

2°/ Catherine Angevelle (chargée de mission "Fonds patrimoniaux" à l'Université de Lorraine) et Rosa de Marco (Direction de la documentation et de l'édition à l'Université de Lorraine)

Dons et legs dans les collections des bibliothèques universitaires. Le cas du Fonds Paul Meyer

Résumé : Le projet de Réserve centralisée des fonds patrimoniaux des bibliothèques universitaires de l’agglomération de Nancy a impliqué une étude documentaire et historique des collections. Menée notamment à partir des marques de provenance dans les bibliothèques des facultés de Médecine, de Droit et de Lettres, l’étude a fait émerger l’importance de dons et legs dans l’histoire des bibliothèques de l’université. Nous présenterons les premiers résultats de cette analyse en présentant les donations les plus importantes en volume, les circonstances de leur arrivée à l’université, et leur composition révélatrice de la personnalité scientifique des anciens propriétaires. Un focus sera fait sur le don, en 1919, de la bibliothèque de Paul Meyer, philologue renommé, directeur de l’Ecole des Chartes entre 1882 et 1916, et principal fondateur avec Gaston Paris de la philologie romane.

 

 

 

Contacts et informations : Laurent Rollet