Vie du laboratoire
Depuis le 18 mars, nous accueillons sur le site nancéien du laboratoire Louis Rouillé (ci-contre), post-doctorant à l'Université de Liège, qui sera en séjour de recherche aux Archives Poincaré jusqu'à la fin du mois de mai. Philosophe, effectuant ses recherches sur la notion de fiction, Louis Rouillé travaillera notamment avec Manuel Rebuschi sur le lien entre la fiction et le virtuel, en particulier dans ses rapports avec la représentation de soi. Par ailleurs, notre collègue (et membre associé du laboratoire) Amirouche Moktefi, en poste à l'Université de Tallinn, est lui en séjour de recherche sur le site strasbourgeois du 28 mars au 17 avril. Bienvenue et bon séjour à eux !
Andrew Arana est, en ce mois d'avril, en séjour de recherche au Japon pour deux semaines, du 2 au 18. Il visitera les départements de philosophie de Keio University (Tokyo) et Kyoto, le Kyoto Institute of Philosophy, et le département de mathématiques de Tokoku University (Sendai) : il donnera une série de conférences dans ces institutions. Son voyage a également pour but de développer les coopérations avec les partenaires au Japon, pour le laboratoire ou l'Université de Lorraine.
Une bonne nouvelle pour Baptiste Mélès, qui vient d'être nommé ambassadeur de Software Heritage, l'archive universelle du code source. Cette nomination rencontre les préoccupations de Baptiste pour le code source à la fois comme objet d'étude scientifique et comme patrimoine, et s'inscrit dans une démarche de science ouverte. Nous en reparlerons prochainement plus en détail, mais si vous souhaitez connaître les bonnes pratiques pour consulter, citer ou archiver des codes informatiques, n'hésitez pas à contacter Baptiste Mélès. Félicitations !
Séminaires et groupes de travail
- Séminaire Logiques & philosophie : mardi 2 avril, à 14h, Abdoulaye Ba (Université Cheikh Anta Diop de Dakar), "Cinquante ans après "What is it like to be a bat" de Th. Nagel: quel état d'esprit?", Nancy, Site Libération, salle 322
- Séminaire doctoral : mardi 2 avril, à 16h30, Nancy, site Libération, salle 326
- Grandes conférences des Archives Poincaré : mercredi 3 avril, à 17h, François Kammerer (CNRS, Archives Henri-Poincaré), "La science des sirènes. L’étude de la conscience chez les créatures non-humaines", Strasbourg, MISHA, ou en ligne [s'inscrire]
- Séminaire Codes sources : jeudi 4 avril, à 14h, Marie Alauzen (CNRS, Université Paris-Dauphine PSL, LAMSADE UMR 7243), "Les codes sources des services publics : support de l’altération informatique du droit et nouveau site d’enquêtes interdisciplinaires", Paris, IRILL, 4 place Jussieu, bâtiment Esclangon, salle séminaire 218
- Grandes conférences des Archives Poincaré : mercredi 10 avril, à 18h, Jonathan Dancy (University of Texas Austin, Archives Henri-Poincaré), "The Metaphysics of Reasons", Nancy, Campus LSHS, salle G04, ou en ligne [s'inscrire]
- Séminaire Histoire et philosophie des mathématiques de l’Antiquité à l’âge classique : vendredi 12 avril, à 9h, Pierre Adam (Université de Lille), "De Platon à Euclide, décrire ce que sont les nombres sans additionner d’unités" ; Carole Hofstetter (CNRS-SPHère), "ὑποδιπλάσιoς, ἥμισυς et la désignation de la moitié chez Nicomaque de Gerasa et ses lecteurs" ; Lorenzo Corti (Université de Lorraine), "Aristote, Sir David Ross et les Intermédiaires mathématiques" ; Chiara Martini (Université de Cambridge, Corpus Christi College), "Aristotle on the Objects of Geometry", Université Paris Cité, bâtiment Olympe de Gouges, salle 628, et en ligne
Les vidéos des séminaires sont à retrouver ici : https://videos.ahp-numerique.fr/c/seminaires. Pour les Grandes conférences, c'est là : https://videos.ahp-numerique.fr/c/grandesconferences
Manifestations
- Histoires de la philosophie des sciences / Philosophies de l’histoire des sciences, 13-14 mai, Nancy [en savoir plus]
- Wittgenstein et le mensonge, 16-17 mai 2024, Nancy [voir l'appel à contributions]
Vous pouvez comme toujours retrouver les vidéos de nos manifestations passées ici : https://videos.ahp-numerique.fr/c/colloques
Hors les murs
- 2 avril, Guillaume Schuppert : "Expérience de pensée, fictionalité et vérité". Paris, Séminaire d’élèves de l’Ecole Normale Supérieure Fiction, Imagination, Vérité
- 3-5 avril, Lucile Desmoulins, Tiphaine Zetlaoui, Stéphanie Debray, Rana Challah, Zineb Serghini : "Conception polyphonique d'un jeu sérieux multivalent sur la régulation, la déontologie et l'éthique de l'influence, l'XP#CharlieDilemme", colloque "Diversité et Réussite(s) dans l’enseignement supérieur", Nantes Université et Université Laval (Québec)
- 4 avril, Roger Pouivet : "La cohabitation des religions", Conférence de l’Associazione italiana di filosofia della religione, en ligne
- 5 avril, Andy Arana : "Varieties of reversals", Logic seminar, department of mathematics, Tohoku University
- 9 avril, Andy Arana : "Complexity and discovery of proof", workshop on complexity of proof, Keio University, Tokyo
- 13 avril, Julia Beauquel : "Les apports de Platon et d'Aristote pour une meilleure compréhension de la phénoménologie caycédienne", matinée de formation des sophrologues caycédiens, Domaine de l'Asnée, Villers-lès-Nancy
- 13 avril, Andy Arana : "Intuition in Kant, Fichte and Nishida”, colloque "Self and Infinity" II, Kyoto University, Kyoto
- 22 avril, Andy Arana : "Mathematical Hygiene", colloque "Mathematics with a Human Face", Boston University Center for the Humanities, Boston
- 23 avril, Baptiste Mélès : "The rationale of axioms: Peano's arithmetic in Coq's standard library", Shanghai (Chine), Université de Fudan
- 26 avril, Anna Zielinska : "The quest for truth & the requirement of diversity. On democratic sciences and feminist epistemology", The Paris Brain Institute Gender Equity Mouvement Symposium: The Power of Inclusion, Institut du Cerveau, Paris
- 27 avril, Julia Beauquel : "L'invisible beauté de l'art", journée d'études consacrée à Arthur Danto, Sorbonne Université, Paris
- 2 mai, Sophie Arborio : "Faire science autrement pour un développement humain et social en santé - Récit et analyse d’une expérimentation", 3e congrès RIFRESS (Réseau International Francophone pour la Responsabilité Sociale en Santé), Strasbourg
- 2 mai, Alexandre Hocquet et Frédéric Wieber : avec Phillip H. Roth et Alin Olteanu (KHK Aachen), "Juggling Molecules", workshop "Writing the history of computer visualizations" de l'ANR DESIGNSHS, EHESS, Paris
Du côté des projets
Le 25 mars s'est tenue à Nancy, dans les locaux de la MSH Lorraine, une journée intitulée "La production de la science en transition ? Sciences participatives, interdisciplinarité", organisée par Angeliki Monnier (CREM). Cette manifestation se tenait dans le cadre du lancement d'un Observatoire des pratiques scientifiques, qui devrait prendre sa place au sein du programme ISITE LUE (Lorraine Université d'Excellence). Bernard Ancori, Claire Crignon, Cyrille Imbert et Pierre Edouard Bour participaient à cette journée pour le compte des Archives Henri-Poincaré. Nous espérons prendre toute notre part dans ce projet, sur lequel nous vous en dirons vraisemblablement davantage dans un futur proche.
Grand public
La deuxième édition de la Nuit des sciences au lycée La Malgrange de Jarville se tiendra le vendredi 12 avril à partir de 18h. Comme écrit précédemment, nous sommes ravis d'en être encore une fois partenaire ! Vincent Granata et Guillaume Schuppert interviendront, pour un atelier sur des questions d'esthétique, de cinéma et de musique. Cette année, des événements sont prévus après la manifestation, pour continuer sur la thématique de 2024, "Son et lumière" : nous vous en reparlerons très bientôt mais il sera question de perspective, d'archéologie du paysage sonore, et de philosophie.
Christophe Eckes participe à l'exposition "L'UL s'expose", organisée à Metz, dans les locaux de la Bibliothèque universitaire du Saulcy, tout le mois d'avril, dans le cadre des Journées Arts et Culture dans l'Enseignement Supérieur (JACES). Il y expose deux toiles récentes.
Anna Zielinska a participé à la prochaine exposition du Muséum-Aquarium de Nancy, intitulée "Mort" : elle a été interviewée pour une courte vidéo donnant un point de vue philosophique sur la mort. L'exposition sera inaugurée samedi 13 avril et installée jusqu'au 24 novembre. Pour une présentation, c'est ici : https://www.museumaquariumdenancy.eu/details-agenda?uuid=015abdf2-6d8c-11ee-a286-57f67d30ef63
L'exposition "ROTULUS, un patrimoine médiéval à dérouler", sera quant à elle installée à Troyes, aux Archives départementales de l'Aube, du 15 avril au 28 juin. Quelques informations sur l'exposition ici : https://www.archives-aube.fr/espace-culturel-1/programmation-culturelle/rotulus-un-patrimoine-medieval-a-derouler
Le cycle Épistémologie & communication scientifique, que nous organisons pour la troisième année avec le pôle Sciences Avec et Pour la Société de l'Université de Lorraine reprend, avec une première séance en mai. Plus dans la prochaine lettre !
Enfin, pour rappel, dans le cadre du programme "L'Université en campagne contre les idées reçues", organisé par la Maison des sciences de l’Homme d’Alsace (MISHA) et soutenu par l’Université de Strasbourg et l’Eurométropole de Strasbourg (dans le cadre de France 2030), Catherine Allamel-Raffin et Jean-Luc Gangloff interviendront le 13 avril à 17h à Hangebieten pour un débat sur les ressorts de l’imaginaire extraterrestre.
Vient de paraître
François Jaquet, Le pire des maux. Éthique et ontologie du spécisme, Montreuil, Éliott Éditions, coll. "La part des choses", 2024. [présentation sur le site de l'éditeur]
Il est assez rare qu’un concept philosophique s’échappe de l’arène académique. C’est pourtant le cas du concept de spécisme, qui a fait une entrée remarquée dans la sphère publique au cours de la dernière décennie. Hélas ! ce concept et les enjeux qu’il soulève sont souvent mal compris. Nombreux sont les auteurs qui contestent sa légitimité alors qu’ils le maitrisent mal. D’autres l’utilisent plus volontiers sans toutefois mieux le comprendre. Les confusions qui entourent cette notion l’empêchent de contribuer à la discussion autant qu’elle le pourrait.
Le pire des maux entend remédier à cet état de fait en donnant de la notion de spécisme une présentation à la fois assez précise pour rendre justice aux discussions philosophiques dont elle fait l’objet et suffisamment claire pour être accessible à quiconque s’intéresse au statut moral des animaux.
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Jeff Loveland & Stéphane Schmitt, Specialized dictionaries and encyclopedias, 1650-1800. A tribute to Frank Kafker, Liverpool University Press, Oxford University Studies in the Enlightenment, 2024. [présentation sur le site de l'éditeur]
During the seventeenth and eighteenth centuries, the number of specialized dictionaries and encyclopedias grew from a trickle to a flood, while the number of disciplines they were devoted to grew from a handful to dozens, representing many varieties of knowledge. Specialized dictionaries – as most were called, whether lexical or encyclopedic – were far more numerous than general encyclopedias. Yet despite their importance – as sources of knowledge, for example, and as definers of disciplines – they have not been much studied. Drawing on Frank Kafker’s methods for studying the period’s general encyclopedias, as pioneered in Notable Encyclopedias of the Seventeenth and Eighteenth Centuries (1981), this volume examines specialized dictionaries as commercial products, collections of content, and cultural artifacts. Specifically, it complements a wide-ranging, analytical introduction sketching out the characteristics of specialized dictionaries in general with a series of individually authored but standardized case studies. The latter deal with dictionaries on a variety of disciplines, from the Bible to mining, and in five European languages. The volume concludes with an essay on Frank Kafker’s influence on historiography.
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Christophe Bouriau (éd.), Richesse et variété du néokantisme : Helmholtz, Cassirer, Vaihinger / The Richness and Variety of Neo-Kantianism: Helmholtz, Cassirer, Vaihinger, Philosophia Scientiae, 28(1), 2024. [texte intégral sur le site d'Open Edition]
Varia
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Toussaint Daman, La liberté de l'homme et la loi de Dieu chez Karol Wojtyla / Jean-Paul II, L'Harmattan, coll. "Religions et spiritualité", 2024 [présentation sur le site de l'éditeur]
La loi est la servante de la liberté. L’une protège l’autre du fait qu’elle oriente la volonté de l’homme vers ce qui est bien pour lui-même et pour la communauté. La liberté trouve son accomplissement dans l’obéissance à la loi. Celle-ci n’est pas imposée de l’extérieur au sujet. Elle est la voix de la conscience qui parle à toute personne humaine en vertu de sa nature d’animal rationnel. Elle est la voix divine indiquant à l’homme la voie qui conduit au Bien par la médiation de la Révélation et de la foi, qui éclaire la raison de sa lumière surnaturelle. La phénoménologie personnaliste de Karol Wojtyla révèle une double dimension de la volonté de l’homme : sa transcendance horizontale et sa transcendance verticale, à savoir sa capacité à sortir de lui-même pour aller vers les objets et les autres et sa capacité à s’auto-dominer. Être un homme authentiquement libre, c’est vouloir le Bien et agir, envers soi-même, les autres et les objets, conformément à sa nature d’être rationnel et social qui "agit en commun avec d’autres". L’expérience de la liberté telle qu’elle se manifeste dans l’acte de la personne passe par celle de la connaissance de ce qui convient d’être choisi, voulu et aimé comme tel : la connaissance de soi-même, celle d’autrui, celle de la valeur de l’objet. L’amour dans la vérité est l’autre nom de la liberté.
Qui veut le bonheur emprunte la voie personnaliste de l’amour où s’accomplissent la liberté de l’homme, son épanouissement et l’accroissement de son être.
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- Michel Bastit, "L'erreur de Hume", Droit et philosophie, 15, 2024. https://droitphilosophie.com/article/lecture/l-erreur-de-hume-411
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Roger Pouivet, Compte-rendu de Clare Mac Cumhaill et Rachael Wiseman, Metaphysical animals : How four women brought philosophy back to life, Revue de métaphysique et de morale, 2024/1 (N° 121), 139-141. https://doi.org/10.3917/rmm.241.0139
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Jean-Baptiste Renault, "Les cartulaires-rouleaux français du Moyen Âge : un archipel à explorer", Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA [en ligne], 27.2 | 2023. https://doi.org/10.4000/cem.20412
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Martina Schiavon, "Les constructeurs d’instruments dans le périmètre du Collège de France (XVIIIe-XIXe siècles)" in Baudry J. (dir.), Dalibard J. (dir.), À bras-le-corps ! Savants et instruments au Collège de France au XIXe siècle, Paris, Collège de France, coll. "Catalogues d'exposition", 2024, 101-119.
Interview || Roger Pouivet
Le 27 mars était organisée une journée en votre honneur malicieusement intitulée "Qui veut la peau de Roger Pouivet ?". Que retenez-vous de cette manifestation, humainement et scientifiquement ?
J’avais des appréhensions tout en sachant qu’avec Anna Zielińska, Guillaume Schuppert et Vincent Granata – ils ne seront jamais remerciés suffisamment – j’étais entre de bonnes mains.
Humainement, la journée témoigne à mon sens des liens d’amitié tissés avec mes collègues et avec d’anciens ou actuels doctorants. Merci à tous ceux qui ont participé à cette journée, dans la salle et en ligne, et à mes trois amis de Pologne, de Grande-Bretagne et d’Irlande qui ont enregistré des vidéos pour l’occasion. Si je n’ai pas de « moi », j’ai cependant un cœur ; et toute cette bienveillance intellectuelle à mon égard m’a vraiment touché.
Quant à la science, je ne suis pas sûr d’en avoir jamais fait, au sens donné aujourd’hui à ce terme pour parler des sciences de la nature ou des sciences humaines et sociales. Je tiens la spécialisation « scientifique » dans l’organisation de la vie universitaire et « la recherche » comme un obstacle, et non comme un atout. Je me suis contenté de faire de la métaphysique dans différents domaines – ontologie de l’art, esthétique, épistémologie, théologie philosophique – mais qui en réalité ne sont pas distincts. Et pour cela, il faut du temps (pour lire et réfléchir), de l’analyse conceptuelle et de l’argumentation ; et aussi de bons collègues, des étudiants et des doctorants ; et j’en ai eu de remarquables. Ce qui me rend très reconnaissant à l’égard du Département de philosophie et des Archives Poincaré.
Les thèses que je soutiens : Dieu existe et toutes choses s’expliquent en cela ; nous sommes faits pour connaître les choses telles qu’elles sont parce que nous sommes des composés d’une âme et d’un corps ; il y a dans ce monde des œuvres d’art ; les propriétés esthétiques sont réelles ; et quelques autres encore, guère moins partagées par nombre de mes contemporains. Je suis prêt à prendre ma retraite plus souvent pour les défendre, comme lors de la journée du 27 mars, devant des philosophes pour lesquels j’ai le plus grand respect.
Votre contribution avait pour titre : "Pourquoi fait-on de la philosophie et comment en faire ?". Que répondez-vous à ces deux questions ?
Les questions philosophiques ne sont pas seulement difficiles, mais elles vous enivrent. D’une part, vous courez le risque de devenir un imposteur ou un blablateur, en racontant beaucoup de c*n*e*i*s. D’autre part, vous risquez de verser dans la pire confusion intellectuelle – même si ce n’est pas propre à la philosophie, elle y est tout particulièrement endémique. La vertu de clarté est absolument requise en philosophie, et quelques autres aussi. L’une des idées auxquelles je tiens le plus est que la vie intellectuelle appartient à la vie morale – une thèse expliquée dans L’éthique intellectuelle, une épistémologie des vertus.
Faire de la philosophie m’était naturel ; j’avais cette tournure d’esprit à douze ou treize ans. J’en ai alors fait mon métier. Bien menée, l’activité d’enseigner doit aider normalement à acquérir cette vertu de clarté indispensable pour faire de la philosophie. Le plus important reste d’aimer la vérité de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit. Et la meilleure méthode est celle d’Aristote (c’est toujours à notre détriment que l’on s’éloigne de sa pensée), de la scolastique médiévale et de la philosophie analytique ; et il faut aussi s’insérer pleinement dans la grande tradition philosophique, en discutant avec les morts comme avec les vivants.
La philosophie porte sur les catégories et les concepts de la pensée qui ne changent pas : existence, substance, propriété, causalité, connaissance, vérité, bonté, beauté, et quelques autres, dont les attributs divins, l’homme, le langage, la pensée, le temps. L’important est de continuer à comprendre la valeur et la signification des questions à leur sujet.
Quels sont vos projets pour l'avenir ?
Comme professeur émérite, je reste membre des Archives Poincaré. Il y a un prochain colloque sur Wittgenstein, et j’espère qu’il y en aura d’autres événements à coorganiser avec mes chers collègues. Je suis professeur invité à la Faculté de Théologie de l’Université Catholique de Louvain et je donne aussi quelques cours à des novices de l’Ordre des Prêcheurs (Dominicains) – un ordre religieux pour lequel un thomiste comme moi a un attachement profond. J’ai conservé mes responsabilités éditoriales chez Vrin et aux Presses Universitaires de Rennes. J’ai plusieurs articles à paraître ou en chantier, et aussi des livres. L’un sera une synthèse de « ma » métaphysique. L’autre portera sur la beauté. Des traductions de certains de mes livres sont en cours – ce qui me conduira, je l’espère, à voyager afin de les présenter ! Bref, avant d’aller à la pêche, j’attends encore un peu…
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