Vie du laboratoire
Deux nouvelles arrivées. Tout d'abord celle de Sophie Arborio (ci-contre à gauche), anthropologue, qui travaille sur des questions relatives à la santé et à la maladie, mais a également un fort intérêt pour la médiation scientifique. Anciennement membre du CREM, Sophie Arborio enseigne à la Faculté du Sport de Nancy. François Kammerer (ci-contre à droite), quant à lui, vient d'être recruté comme chargé de recherche CNRS et rejoint le site strasbourgeois du laboratoire. Philosophe de l'esprit et des sciences cognitives, François Kammerer se concentre notamment sur la conscience et l'introspection. Nous sommes très heureux de leur arrivée et leur souhaitons la bienvenue dans l'équipe !
Nous accueillons également plusieurs stagiaires. D'une part Elsa Vigne (ci-contre à gauche, en haut), étudiante de deuxième année en Information Communication à l'IUT Nancy Charlemagne, s'initie avec Martine Paindorge et Pierre Edouard Bour au travail sur archives et à la médiation scientifique à partir des données et résultats de la recherche, dans le cadre des projets Batalab et Lorrthermae. D'autre part Mathieu Bagard, Chanclass Emmanuel Degboe, Paul Naudé (ci-contre à gauche, en bas, le seul que nous ayons pu prendre en photo avant le début d'une formation accélérée en logique modale) et Abdoul Aziz Niass, tous quatre étudiants en L3 de Philosophie à Nancy, travailleront sur les archives Jules Vuillemin avec Baptiste Mélès (ci-contre à droite : nous avons eu la chance de pouvoir le saisir sur le vif). Nous sommes ravis de leur arrivée.
Nous avons le plaisir d'annoncer qu'Andy Arana est lauréat de la bourse de mobilité Asgard 2024, programme co-organisé par l'Institut Français de Norvège et le Research Council of Norway. Il fera un séjour à l'université d'Oslo dans ce cadre, à l'automne 2024, notamment pour visiter le groupe de Øystein Linnebo, et discuter de la mise en place de projets scientifiques communs. Toutes nos félicitations !
Enfin, les Archives Henri-Poincaré souhaitent exprimer leur solidarité avec les collègues de l'Université de Kent (UK) : beaucoup de départements, dont celui de philosophie, sont menacés de fermeture. Nous encourageons la communauté à manifester son soutien. Voir le texte de soutien sur X.
Séminaires et groupes de travail
- Séminaire "Engagement, aliénation, impuissance : les soignants à bout de forces" : lundi 5 février, à 16h, Hôpital Civil de Strasbourg, bâtiment d'Anatomie, salle 14-15 [s'inscrire]
- Grandes conférences des Archives Poincaré : mercredi 7 février, à 17h, Jean-Philippe Narboux (Université de Strasbourg, CREPHAC), "Sur la distinction entre particulier et universel. Ramsey et Anscombe lecteurs de Wittgenstein", Strasbourg, MISHA, ou en ligne
- Séminaire de psychologie politique : lundi 12 février, à 18h30, Paul Zawadzki (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, GSRL-EPHE-PSL), "Les fanatismes 'modernes' : l'apport d'Erich Fromm", en ligne
- Seconde journée de regroupement du Master MADELHIS : lundi 19 février, à 9h30, Nancy, site Libération, salle internationale (324)
- Séminaire "Engagement, aliénation, impuissance : les soignants à bout de forces" : lundi 19 février, à 16h, Hôpital Civil de Strasbourg, bâtiment d'Anatomie, salle 14-15 [s'inscrire]
- Séminaire Logiques & philosophie : mardi 20 février, à 14h, Manuel Rebuschi (Archives Henri-Poincaré), "Quel type de personne un robot peut-il bien être?", Nancy, CLSH, salle J017-018
- Grandes conférences des Archives Poincaré : mercredi 21 février, à 18h, Rossana Tazzioli (Université de Lille, Laboratoire Paul-Painlevé), "Calcul tensoriel et relativité à l'Université de Rome (et au-delà) dans l'entre-deux-guerres : Le rôle de Tullio Levi-Civita", Nancy, Campus LSHS, salle G04, ou en ligne [s'inscrire]
- Grandes conférences des Archives Poincaré : mercredi 6 mars, à 18h, François Jaquet (Université de Strasbourg, Archives Henri-Poincaré), "Qu'importent les plantes", Nancy, Campus LSHS, salle G04, ou en ligne [s'inscrire]
- Séminaire de psychologie politique : lundi 11 mars, à 18h, Andrzej Leder (Université de Varsovie), "Fascism and the symbolic capital" , en ligne [s'inscrire]
Les vidéos des séminaires sont à retrouver ici : https://videos.ahp-numerique.fr/c/seminaires. Pour les Grandes conférences, c'est là : https://videos.ahp-numerique.fr/c/grandesconferences
Manifestations
- Atelier Adno – l’exploration commentée des images au service de la médiation et de l’enseignement, 13 mars 2024, Poitiers [en savoir plus]
- Qui veut la peau de Roger Pouivet ?, 27 mars 2024, Nancy [en savoir plus]
- Wittgenstein et le mensonge, 16-17 mai 2024, Nancy [voir l'appel à contributions]
Vous pouvez comme toujours retrouver les vidéos de nos manifestations passées ici : https://videos.ahp-numerique.fr/c/colloques
Hors les murs
- 5 février, Andy Arana : "Géographicité et hybridité en mathématiques", séminaire Philosophie et Mathématiques, École Normale Supérieure, Paris
- 6 février, Marion Renauld : "Vous avez dit 'fiction' ?", séminaire d'élèves "Fiction, Imagination, Vérité", École Normale Supérieure, Paris
- 13 février, Roger Pouivet : "Éthique des obligations et éthique des vertus", Institut François-Geny, Faculté de Droit et Sciences-Économiques, Nancy
- 22 février, Anna Zielinska : " Political psychology and PTSD – understanding the fragilities of young democracies", séminaire du département de philosophie, University of Reading, UK
- 26 février, Vincent Granata : "Les nouveaux avatars du live sur internet", séminaire "Actualité de la recherche", ITI CREAA, Strasbourg, et en ligne
- 27 février, Amirouche Moktefi : "Raisonner avec des diagrammes", Les Rencontres d’Al-Mukhatabat, en ligne
- 28 février, Roger Pouivet : "La cohabitation des religions", Institut de Philosophie Comparée, Paris
- 8 mars, Julia Beauquel : animation d'une formation "La danse, ou la beauté du geste", programme "L'art pour diriger autrement", Fondation Fiminco, studios de la compagnie Bianci Li, Romainville
- 15-16 mars, Anna Zielinska : "Le génocide comme rupture. Penser les catastrophes depuis Lviv, avec Raphael Lemkin et Hersch Lauterpacht", colloque " Une autre philosophie continentale : la pensée en Europe centrale et orientale", École Normale Supérieure, Paris
Du côté des projets
Le projet ANR BANANA (Bourbaki : Nouvelles archives, nouvelles approches) a tenu sa journée inaugurale à Paris le 25 janvier. L'ocasion de croiser des réflexions d'ordre méthodologique : si nos collègues Mélusine Rocher et Christophe Eckes ont abordé le projet sous l'angle des humanités numériques et de l'archivistique, d'autres exposés ont porté sur la critique génétique ou les méthodes prosopographiques.
Par ailleurs, le projet MATHY (Mathematical Hygiene), dirigé par Andrew Arana et Heather Burnett (Laboratoire de Linguistique Formelle, CNRS / Université Paris Cité) a débuté officiellement le 1er février. On vous en dit plus dans une prochaine lettre !
Grand public
Le mois de janvier aura été à nouveau celui de la célébration des 2000 ans de Pline l'Ancien. Stéphane Schmitt a été à l'honneur avec un focus dans l'édition de janvier de CNRS Sciences humaines & sociales - La Lettre (pages 10 et 11). Par ailleurs, une soirée de lectures autour de Pline s'est tenue le 20 janvier au LEM à Nancy : le croisement d'extraits de l'Histoire naturelle avec des textes de Buffon, Pline le jeune, Borges, Daubenton, Stephen Jay Gould, Diderot et Falconnet, Italo Calvino, etc., a permis de donner une idée des influences de Pline l'Ancien sur un temps long. Après le spectacle Poincaré de 2022, nous étions ravis de revenir sur la scène du LEM, un partenaire auquel nous tenons.
Wioletta Miskiewicz a publié dans la revue Esprit, en janvier 2024, un article intitulé : "Cette guerre qui en cache une autre".
Vient de paraître
Christophe Bouriau, Kant écologiste, Presses Universitaires de France, 2024. [présentation sur le site de l'éditeur]
Ce livre se présente comme un défi : et si Kant pouvait nous aider à penser l’écologie, à proposer une éthique environnementale inédite ?
Nous défendons de nos jours l’idée que nous avons des devoirs envers la nature, et que les éléments qui la composent peuvent même recevoir des droits. À l’opposé, Kant établit une distinction radicale entre les choses et les personnes, et ne reconnaît de devoirs qu’interpersonnels.
Tout semble donc séparer, en apparence, l’éthique environnementale de l’éthique kantienne.
Christophe Bouriau entend cependant montrer que la philosophie kantienne est à plusieurs égards une source d’inspiration pour l’éthique environnementale. Et que nous avons beaucoup à gagner aujourd’hui à nous mettre à l’écoute du philosophe de Königsberg.
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Cécilia Bognon-Küss & Claire Crignon (dir.), Redécouvrir Canguilhem. Philosophie, santé, écologie, Archives de philosophie, 87 (1), 2024. [sommaire, éditorial et avant-propos en accès libre sur le site de Cairn]
Reconnaître la complexité de l’œuvre de Canguilhem et porter au jour son unité, c’est précisément ce qu’accomplit Redécouvrir Canguilhem. Philosophie, santé, écologie, magistralement coordonné par Claire Crignon et Cécilia Bognon-Küss. Ces dernières signent une présentation intelligente, rigoureuse, solidement documentée en livrant la perspective et la méthode de ce dossier pour l’honorer. Quatre études sont réunies. Elles tracent un chemin possible à travers les Œuvres complètes de Canguilhem qui passe par des lieux notables et originaux de sa réflexion : celui de la dimension pleinement philosophique de sa pensée, pleinement, c’est-à-dire non réduite à l’histoire des sciences ni à l’épistémologie ; celui de l’écologie et du rapport aux techniques quant à leurs incidences sur le monde de la nature et du vivant ; celui de la biologie et de la question du vieillissement ; celui de la santé, enfin, qui ne saurait devenir l’objet d’une science de la santé. Ces lieux ne constituent pas des étapes isolées, c’est-à-dire sans rapport les unes avec les autres ni, au contraire, diluées les unes dans les autres par des assimilations fusionnelles. Ce chemin fait bien plutôt venir au jour le centre de gravité qui relie ces lieux et qui travaille, a priori, à l’unification de l’œuvre de Canguilhem. Ce centre de gravité, c’est l’homme : ou la question qu’est l’homme. Le lecteur, décidant résolument de s’engager sur ce chemin, progresse alors vers une transformation de son propre regard sur lui-même et sa propre inscription dans la sphère du vivant : un regard que ne sidèrent pas les dislocations actuelles du monde et les béances des sociétés humaines mais qui dispose l’homme à la restauration de sa propre humanité. (Extrait de l'éditorial)
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Isabelle Draelants, Arnaud Zucker (dir.), Entomologie savante / Scholarly Entomology, revue RursuSpicae. Transmission, réception et réécriture des textes, de l'Antiquité au Moyen Âge, 5, 2023. [consulter le numéro en texte intégral sur Cairn]
La diversité des espèces d’insectes est estimée aujourd’hui à près d’un million, à une époque dramatique où nous voyons en certains endroits du globe disparaître près de 80 % de cette faune minuscule. Dans le passé, au contraire, les innombrables bestiolae, insecta, minuta animalia ou vermes, desservis par leur taille et leur apparente inutilité ou nocivité, semblaient former un microcosme grouillant, réduit dans la littérature à quelques genres vedettes. Ces animaux des confins du visible ne font pas l’objet d’une attention équitable et aussi exhaustive, en intention, que les plus grands animaux dont les morphologies et les comportements sont plus accessibles à l’œil, et le dossier naturaliste plus riche dans la tradition littéraire et savante. La symbolique, que le discours chrétien entretient comme l’angle majeur où se révèlent les créatures, « épinglait » surtout l’abeille et la fourmi, parfois l’araignée, depuis les épopées bibliques et homériques jusqu’aux commentaires patristiques, et de la tradition du Physiologus aux bestiaires médiévaux. Comme l’homme reçoit, dans l’anthropologie chrétienne, une place unique et supérieure à toutes les créatures, car il est l’interlocuteur de Dieu et sa création ultime et préférée, il est bon de lui rappeler le danger majeur que constituerait la conclusion orgueilleuse de ce statut singulier. La valorisation des animaux infimes et vils offre un moyen idéal de rappeler à l’homme son humilitas : la véritable grandeur est morale. Dans un renversement des valeurs assidument pratiqué par l’exégèse, le roi David ou le Christ-même étaient sublimement comparés au « ver » fragile et déconsidéré (Ps. 21.7), mais les œuvres antiques et médiévales ont longtemps réduit le reste de la faune minuscule – « vermine » méprisable née des matières putrides – au statut d’intenses fléaux ou subtils bourreaux créés pour rappeler à l’homme sa faiblesse. Les insectes, dépourvus de sang et de poumon, ne sont, de l’avis de nombre de théologiens, pas montés sur l’arche de Noé avec les « animaux de chair » et les « créatures volantes », et ceux qui parmi les insectes sont nés de la pourriture ont été créés, comme l’explique Pierre Comestor au XIIe siècle, après le péché originel.
Les bestiolae font cependant partie du monde sauvage des bestiae qui s’oppose au pecus domestique. Le regard porté sur eux est avant tout anthropocentrique, c’est pourquoi les domaines littéraires dans lesquels ils apparaissent incidemment sont surtout l’agriculture (prophylaxie de l’infestation), la médecine (venins et anti-poisons, pansements, excipients), et la fable ou le récit moral. Pourtant, même avant l’invention, décisive à leur égard, du microscope, les insectes et autres arthropodes (immensae subtilitatis animalia : Pline, NH 11.1), ont fait l’objet d’une attention parfois remarquable dans la littérature philosophico-scientifique. (suite de l'éditorial)
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- Catherine Allamel-Raffin, Jean-Luc Gangloff, "La science sur la planète des singes", Alliage : Culture - Science - Technique, 2024, 83. https://hal.science/hal-04421389/
- Michel Bastit, "Métaphysique de la substance", Revue Thomiste, 123, 2023, 633-648.
- Loïc Besnier, "Le savant fou au cinéma", Alliage : Culture - Science - Technique, 2024, 83. https://hal.science/hal-04418021v1
- Isabelle Draelants, avec la collab. de Pierre Klein, "Aristote, Pline, Thomas de Cantimpré et Albert le Grand, entomologistes ? Identifier chenilles, papillons et vers à soie parmi les ‘vermes’", in Cristina Franco, Marco Vespa, Arnaud Zucker, a cura di, Zoomathia. Learning about Animals in Ancient and Medieval Cultures. Studi e Ricerche, Siena, Ateneo Internazionale - Università per Stranieri, 2023, 37-96.
- Isabelle Draelants, "Les insectes au Moyen Âge : Orientation bibliographique – Insects in the Middle Ages: A Bibliographical Guide", in RursuSpicae, 5, L’entomologie savante – Scholarly Entomology, 2023. https://doi.org/10.4000/rursuspicae.2756
- Isabelle Draelants, "Les insectes dans les ‘Propriétés des choses’ chez Barthélemy l’Anglais et chez son traducteur Jean Corbechon", in RursuSpicae, n°5, L’entomologie savante – Scholarly Entomology, 2023. https://doi.org/10.4000/rursuspicae.3156
- François Jaquet, "Moral Fictionalism and Misleading Analogies", in R. Joyce & S. Brock (Eds.), Moral Fictionalism and Religious Fictionalism, Oxford University Press, 2023.
- Alexandre Métraux (en collaboration avec Sabine Mainberger), "Kafkas Absätze", Göttingische Gelehrte Anzeigen, vol. 275, cahiers 1/2, 2023, 190-209.
- Roger Pouivet, Recension de Anthony Feneuil, Compte-rendu de L’évidence de Dieu, Études sur le doute religieux, Archives de Sciences Sociales des Religions, 204, oct-déc. 2023, 198-201.
- Roger Pouivet, "Comment et pourquoi le thomisme est-il devenu analytique ?", Revue Thomiste, 123 (2023), 617-631.
- Françoise Willmann, "L’informaticien à l’épreuve du vote électronique : dans le roman d’A. Eschbach, Ein König für Deutschland", Alliage : Culture - Science - Technique, 2024, 83. https://hal.science/hal-04421421/
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