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La lettre d'information des Archives Poincaré (juillet-août 2021)

Vie du laboratoire

Nous ne pouvions partir en congés sans une dernière bonne nouvelle : Cyrille Imbert est promu dans le corps des Directeurs de recherche du CNRS. Toutes nos félicitations pour cette réussite !

Comme chaque année, les locaux du laboratoire seront fermés une partie de l'été, comme les bâtiments qui les accueillent. A Strasbourg, ce sera du 24 juillet au 23 août ; à Nancy, du 24 juillet au 16 août. Une pause bienvenue après cette année encore bousculée... Mais cela ne nous empêche pas de penser déjà (un tout petit peu) à la rentrée, avec notamment le traditionnel pot de rentrée du département de philosophie, qui aura lieu mardi 7 septembre.

Nous vous souhaitons un bel été reposant et vous donnons rendez-vous en septembre !

Séminaires et groupes de travail

  • Séminaire "Facultés et Université de Nancy aux 19e et 20e siècles" : vendredi 2 juillet à 14h, en ligne, séance consacrée aux dons et legs de l'Université de Nancy, Samuel Provost et Laurent Rollet (Archives Poincaré), Dons et legs dans le développement d’une université de province. Le cas de l’Université de Nancy (1854-1940) / Catherine Angevelle (chargée de mission "Fonds patrimoniaux" à l'Université de Lorraine) et Rosa de Marco (Direction de la documentation et de l'édition à l'Université de Lorraine), Dons et legs dans les collections des bibliothèques universitaires. Le cas du Fonds Paul Meyer
  • La troisième séance du cycle d'études "Éthique environnementale pour juristes", sous la direction scientifique de Jochen Sohnle (UL / IRENEE), Christophe Bouriau (UL / Archives Poincaré), et en partenariat avec la Chaire Normandie pour la paix et sa coordinatrice générale, Emilie Gaillard, s'est tenue le 28 juin à distance, avec une intervention de Ernest-Marie Mbonda (Université des Montagnes, Bangangté, Cameroun) : vous pouvez retrouver l'enregistrement de cette conférence, intitulée "Justice intergénérationnelle : perspectives africaines", sur la page de l'événement.

Et toujours à voir ou à revoir sur notre plateforme vidéos :

Et plus généralement, les vidéos des séminaires organisés par ou en lien avec les Archives Poincaré : https://videos.ahp-numerique.fr/video-channels/seminaires/videos?a-state=42

Manifestations

  • Colloque "Exemples d’image.  Réflexion sur l’exemplarité des images", 23-24 septembre 2021, Strasbourg
  • Colloque "Drôles d'objets. Un nouvel art de faire", 27-29 octobre 2021, La Rochelle [en savoir plus]
  • Colloque "MultiScienceS: Should we choose one unique scientific theory?", 20-22 octobre 2021, Nancy
  • Journée "Nécessité ou contingence de Jules Vuillemin", 17-19 novembre 2021, Nancy [en savoir plus]

Les enregistrements des interventions des journées Humanités Numériques et Web sémantique sont disponibles en ligne sur : https://videos.ahp-numerique.fr/videos/watch/playlist/ac4ded88-e8ca-4ac1-bc7d-2819da2dc881

Et toujours à voir ou à revoir les vidéos de plusieurs colloques et journées d'études sur notre plateforme vidéos.

Hors les murs

  • 2-3 juillet, Catherine Allamel-Raffin : "Nature and epistemic functions of images in nanosiences", Séminaire: Designano – The Aesthetics of imperceptibility, Institut des Etudes Avancées de l’Université Aix-Marseille
  • 3 juillet, Anna C. Zielinska : "L’accès aux soins souffre-t-il d'un hasard géographique ?", TimeWorld 2021, Congrès mondial sur le hasard, Paris
  • 8 juillet, Anna C. Zielinska : "Populism and the myth of decision-making autonomy", The Annual Conference of the New Israeli Philosophical Association, Open University, Tel Aviv, Israel
  • 12-16 juillet, Amirouche Moktefi : "Hugh MacColl, mathematical reviewer for ‘The Athenaeum’", Joint British Society for the History of Mathematics – Canadian Society for the History and Philosophy of Mathematics Conference, online
  • 13-16 juillet, Gaëlle Le Dref : " Enjeux moraux et médicaux pour les médecins généralistes dans le cadre de la lutte de santé publique contre l’antibiorésistance", XXIe congrès international de l’Association internationale des sociologues de langue française : "La société morale", Tunis (distanciel)
  • 3 août, Matthias Dörries : "The Atmospheres of Krakatau", Conference (online): Launching the Atmospheric Humanities (organized by Vladimir Jankovic, George Vlahakis, Alexander Hall)

Vient de paraître

Maxime Amblard, Michel Musiol & Manuel Rebuschi (eds.), (In)coherence of discourse. Formal and Conceptual issues of Pathological Discourse. Dordrecht, Springer, 2021. [présentation sur le site de l'éditeur]

This present book explores recent advances in modeling discourse processes, in particular, new approaches aimed at understanding pathological language behavior specific to schizophrenia. The contributors examine the modeling paradigm of formal semantics, which falls within the scope of both linguistics and logic while providing overlapping links with other fields such as philosophy of language and cognitive psychology.

This book is based on results presented during the series of workshops on (In)Coherence and Discourse organized by SLAM (Schizophrenia and Language: Analysis and Modeling), a project developed to systemize the study of pathological language processing by taking an overarching interdisciplinary approach combining psychology, linguistics, computer science and philosophy. The principle focus is on conversations produced by people with psychiatric disorders such as schizophrenia and autism. The contributions come from young and experienced researchers, and invited speakers.  The book appeals to likeminded students and researchers.

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  • Maxime Amblard, Michel Musiol & Manuel Rebuschi, "Discourse coherence – From psychology to linguistics and back again", in M. Amblard et al. (eds.) (In)coherence of discourse. Formal and Conceptual issues of Language. Dordrecht, Springer, 2021, 1-17.
  • Stefan Frisch & Alexandre Métraux, "A matter of quality: Kurt Goldstein's assessment of the abstract attitude after brain damage", Arquivos de Neuro-Psiquiatria (Academia Brasileira de Neurologia), juin 2021. Disponible en ligne à : https://www.scielo.br/j/anp/a/tTZ4KwNtzXqBRsqrsCj8r4P/?lang=en
  • Amirouche Moktefi, “L’élimination diagrammatique”, Cahiers Philosophiques, vol. 163, no 4.
  • Roger Pouivet, Préface de Henri de Montety, L’oeuvre d’art, l’espace et le temps, Presses Universitaires de Rennes, coll. "Aesthetica", 2021.
  • Stéphane Schmitt, "Les théories buffoniennes de la génération, entre permanence et plasticité", in Laurent Loison & Thomas Pradeu (dir.), La biologie au défi de l'histoire. Mélanges offerts à Michel Morange, Paris : Éditions Matériologiques, coll. "Histoire des sciences et des techniques", 2021, 127-140.
  • Jean-Christophe Weber, "Exposition à la souffrance : puissance ou impuissance de la vulnérabilité ?", Jusqu’à la mort accompagner la vie, 145, 2021, 33-44.

Zoom ... sur le projet "Dés-individualiser la notion de connaissance, à la croisée de l’épistémologie sociale et de l’épistémologie computationnelle", de Hugo Rimeur

L’objectif de ma thèse est de croiser des champs distincts de l’épistémologie dans lesquels la dimension individualiste de celle-ci est remise en cause, afin d’étudier par recoupement dans quelle mesure des piliers traditionnels de l’épistémologie comme la notion de croyance ou d’autonomie épistémique doivent éventuellement être abandonnés. Elle doit déboucher sur des pistes visant à élaborer une épistémologie plus minimale mais plus générale, qui permette de dire quand il y a connaissance en ne mélangeant pas les critères nécessaires (savoir que p suppose de tenir p pour vraie, de comprendre le sens de p, d'avoir de bonnes raisons que croire que p) et les critères désirables (être parvenu à la croyance que p par l'usage de ses facultés plutôt que, par exemple, par le témoignage, etc.) de la connaissance.

La philosophie de la connaissance s’est majoritairement développée dans une approche individualiste, comprise minimalement de la façon suivante : (i) les objets de l’enquête épistémologique sont les connaissances d’un individu considéré isolément ; (ii) pour ce faire, il convient surtout d’étudier ses croyances (comprises souvent comme états mentaux) et (iii) l’usage de ses facultés ; (iv) en conséquence, toute connaissance acquise d’une manière qui ne dépende pas directement de la mise en œuvre desdites facultés (par exemple par le témoignage d’autrui, ou par des outils computationnels) est d’emblée considérée comme relevant d’un type dégradé ou secondaire de savoir, qu’il vaut mieux dépasser.

Ces dernières décennies ont vu l’accumulation d’indices forts qu’un tel cadre individualiste doit être dépassé, en rapport avec les grandissantes dimensions sociale et computationnelle de la connaissance. L’attention philosophique portée au rôle du témoignage, aux aspects collectifs du travail scientifique, à l’usage d’outils computationnels dans le partage, la dissémination mais aussi la production de connaissances, s’accompagne ainsi souvent de critiques de ces conceptions classiques.

A de rares exceptions (voir par exemple De Millo et Perlis, Symons et Alvarado), ces deux dimensions sociale et computationnelle de l’épistémologie ont jusqu’ici été analysées séparément à travers des sous-champs disciplinaires différents et comme deux défis distincts à l’approche individualiste, qui doivent nous amener à amender celle-ci. L’idée de cette thèse est au contraire d’essayer de les combiner dès le départ puisque, si l’épistémologie ne doit pas se scinder en blocs hétérogènes, les amendements apportés dans les deux cas doivent être compatibles et convergents.

Pour cela, je privilégie une approche « bottom-up », partant de la mise en relation de problèmes locaux (notamment en épistémologie du témoignage, des big data ou des simulations, en épistémologie sociale de la science) pour remonter vers des conclusions générales. L’objectif final de ce travail est de proposer des hypothèses d’amendements ou de critères qui permettraient d’aller vers une caractérisation de la connaissance qui soit satisfaisante pour traiter les questions appliquées rencontrées en épistémologie computationnelle et sociale, tout en demeurant pertinents pour les objets habituels de l’épistémologie.

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