Icone social AHP

La lettre d'information des Archives Poincaré (juillet-août 2023)

Vie du laboratoire

Pour commencer, faisons amende honorable : nous avons oublié dans la lettre précédente de signaler une arrivée de la première importance, celle de Cécile Dolmaire (ci-contre), notre nouvelle gestionnaire CNRS, qui a pris ses fonctions au 1er juin, après plusieurs années passées à la Délégation CNRS Centre-Est. Même si Cécile est déjà bien implantée dans le laboratoire, nous lui souhaitons quand même la bienvenue et nous réjouissons de pouvoir travailler avec elle !

Des nouvelles de notre collègue Gaëlle Le Dref, qui a entamé le 1er juin un contrat comme ingénieure de recherche au Bordeaux Population Health Research Center (INSERM U1219, équipe PHARes). Elle y travaille principalement sur le projet APPIE (Analyse des Politiques Publiques à Impact sur l'Enfant), et plus spécifiquement sur la mixité sociale en crèche. Tous nos voeux pour cette nouvelle aventure !

Deux autres bonnes nouvelles pour bien commencer l'été et anticiper la rentrée avec un peu d'excitation. D'abord, deux projets portés par le laboratoire ont été acceptés par l'ANR dans le cadre de l'appel à projet générique 2023 : MATHY (Mathematical Hygiene), coordonné par Andrew Arana, et BANANA (Bourbaki, nouvelles archives, nouvelles approches), coordonné par Christophe Eckes : on vous dit tout sur ces deux projets à la rentrée. Ensuite, nous aurons trois nouveaux doctorants contractuels à la rentrée, sur lesquels vous apprendrez tout également dans une prochaine lettre. En attendant, toutes nos félicitations à toutes et tous !

Les 27 et 28 juin se sont tenues les journées préparatoires du Festival PartiScience (Strasbourg, 6-12 octobre 2023), une manifestation organisée dans le cadre de la Fête de la science autour des sciences/recherches participatives. En attendant les annonces sur le programme définitif et les réservations, vous pouvez retrouver, en lieu et place du zoom projet, une interview des organisateurs en bas de cette lettre. De quoi donner envie d'y ... participer.

Les locaux du laboratoire fermeront comme d'habitude leurs portes pendant quelque temps cet été. A Nancy, ce sera du 22 juillet au soir au 15 août ; à Strasbourg, ce sera du 22 juillet au 20 août (pour le public). Nous vous retrouverons avec plaisir à la rentrée !

Séminaires et groupes de travail

Pas de séances ce mois-ci, mais si vous souhaitez voir ou revoir les vidéos des séminaires, elles sont à retrouver ici : https://videos.ahp-numerique.fr/c/seminaires. Pour les Grandes Conférences, c'est là : https://videos.ahp-numerique.fr/c/grandesconferences

Manifestations

  • L'atelier de Philosophia Scientiae, 4 juillet 2023, Nancy
  • Aspects ontologiques et épistémiques des sources et des ressources textuelles, journée du projet DDS (Durability of Digital Storages), 11 juillet 2023, Nancy et en ligne [en savoir plus]
  • Démesure ou sobriété ? Nouvelles approches de la conception moderne de la nature, 26-27 septembre 2023, Nancy [en savoir plus]
  • Explaining research misconduct: data, hypotheses, and methodological issues, 6-8 décembre 2023, Nancy [en savoir plus]

Signalons également deux symposiums organisés dans le cadre du 17th International Congress on Logic, Methodology and Philosophy of Science and Technology, Buenos Aires [en savoir plus] :

  • "Justification, Creativity, and Discoverability in Science", organisé par Gerhard Heinzmann pour l'Académie Internationale de Philosophie des Sciences, le 24 juillet, avec la participation de Jure Zovko, Alberto Cordero, Michel Ghins, Sabina Leonelli, Gerhard Heinzmann, Andrew Arana, Lorenzo Magnani & Atocha Aliseda.
  • "Proofs and Styles of Reasoning Across History and Cultures", organisé par Andreï Rodin le 28 juillet, avec la participation de : Jari Palomäki, Andreï Rodin, Julio Stern, Ioannis Vandoulakis, Stefania Centrone, Klaus Mainzer & Michele Friend. 

Et pour rappel : Mélodie Faury coordonne l'organisation de l'École d'automne internationale et francophone du RÉseau International UNIversités-Sociétés, associant six universités partenaires (Université du Québec à Montréal ; Université Gaston-Berger de Saint-Louis (Sénégal) ; Université de Lausanne ; Université de Strasbourg ; Université Lumière Lyon 2 et Université Rennes 2), qui se tiendra à Strasbourg du 24 au 26 octobre 2023 (en savoir plus : https://reiunis.sciencesconf.org/).

Vous pouvez comme toujours retrouver les vidéos de nos manifestations passées ici : https://videos.ahp-numerique.fr/c/colloques

Hors les murs

  • 4 juillet, Eric Jacques : "Jean-Henri Hassenfratz, entre collaboration et compétition au laboratoire de l’Arsenal (1786-1792)", Société Française d'Histoire de la Chimie, Paris
  • 5 juillet, Christophe Eckes & Pierre Willaime : avec Jenny Boucard & Loïc Jeanson, "Exploitation numérique et scientifique des archives du théoricien de l’ornement Jules Bourgoin (1838-1908)”, École d'été du consortium DISTAM, Strasbourg
  • 13 juillet, Olivier Ouzilou : "Conspiracy Theory of Society and Structural Explanation", 4th Lisbon international conference on philosophy of science, Lisbonne
  • 25 juillet, Matthias Dörries : "Usable knowledge, thin description, and climate change", 17th International Congress on Logic, Methodology and Philosophy of Science and Technology, Buenos Aires
  • 29 juillet, Manuel Zambrano : "New Theories of Persistence: Four Analysis and One Proposal", Eighth International Association for Philosophy of Time Conference, Sydney
  • 30 août - 1er septembre, Claire Crignon : "Anatomical pathology collections : a case study for reconciling fieldwork and critical approaches in the medical humanities?", colloque Medical Humanities – Future Interdisciplinarity, Linköping, Suède

Grand public

Céline Fellag-Ariouet a participé à l’émission de radio canadienne animée par Sophie-Andrée Blondin, Les années lumière, pour commenter l’article paru récemment dans Science (Roope O. Kaaronen et al., Body-based units of measure in cultural evolution, Science 380, 948-54 (2023). DOI:10.1126/science.adf1936). L'émission est à écouter ici : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/les-annees-lumiere/segments/entrevue/446399/mesure-unite-pied-pouce-verge-anthropometrie-corps-distance

Vient de paraître

José Maria Tavares de Andrade (révision de Médard Halter), Complexité et méthodologie en sciences sociales, L'Harmattan, 2023. [présentation sur le site de l'éditeur]

Avec cet ouvrage, fruit d'une réflexion menée à partir d'enquêtes de terrain, de cours et conférences, de discussions et débats, José María Tavares initie les lecteurs aux interrogations théoriques et épistémologiques de la pensée confrontée au “défi de la complexité” (E. Morin).

Dans ses allers–retours entre langues et lieux – de naissance, formation, recherche et enseignement – l'auteur a traversé nombre des frontières balisées des sciences humaines et sociales et s'est ouvert à la multidimensionnalité de la réalité anthropo-sociale.

* * *

  • Nephtali Callaerts, Alexandre Hocquet, Frédéric Wieber, " 'Conducted Properly, Published Incorrectly': The Evolving Status of Gel Electrophoresis Images Along Instrumental Transformations in Times of Reproducibility Crisis", Berichte zur Wissenschafts-Geschichte, 46 (2023), 1-26. https://doi.org/10.1002/bewi.202200051
  • Eric Jacques, "Jean-Henri Hassenfratz, entre collaboration et compétition au laboratoire de l’Arsenal (1786-1792)", L'Actualité Chimique, 486 | 2023.
  • Clémence Lebossé, "L’évolution de la professionnalité des inspecteurs pédagogiques régionaux d’éducation physique et sportive dans les années 1980 et 1990", Éducation et socialisation [En ligne], 68 | 2023. DOI : https://doi.org/10.4000/edso.23806
  • Françoise Willmann, "L'expérience de pensée dans la science-fiction d'Andreas Eschbach", Germanica, 72/2023, 31-46.

PartiSciences, un festival sur les sciences/recherches participatives : une interview des organisateurs...

Les 27 et 28 juin se sont déroulées les journées préparatoires du Festival PartiSciences, qui sera organisé du 6 au 12 octobre à la Maison Interuniversitaire des Sciences de l'Homme Alsace (MISHA, Strasbourg), dans le cadre de la Fête de la science 2023. Nous avons demandé à quelques membres de l'équipe d'organisation, Catherine Allamel-Raffin, Yamina Bettahar, Nina Colin et Maxime Madouas, de nous en dire un peu plus sur ce projet.

PartiSciences est un festival autour des sciences et recherches participatives : comment la programmation aborde-t-elle cette thématique ? Quel est l'objectif de la manifestation ?

Le Festival « PartiSciences » est conçu comme un espace de rencontres à l’interface entre sciences, recherche et société. Il a également pour intention de renforcer les liens entre acteurs et actrices des sciences participatives en France et à l’international. Le festival Parti-Sciences englobe une diversité de formats (ateliers, stands, conférences, apéro-débat, expositions photos et peintures). Ces différents formats donneront l’occasion à des associations et programmes de sciences participatives de valoriser auprès des étudiants et du grand public leurs pratiques et dispositifs de participation. Dans le cadre de la préparation du festival, par exemple, des journées de rencontres se sont déroulées à Strasbourg, les 27 et 28 juin. Elles ont permis de réunir de nombreux acteurs et actrices de la participation en sciences qui ont eu ainsi l’opportunité d’échanger sur leur parcours et leur pratiques méthodologiques. Ces rencontres sont l’occasion d’encourager l’émergence d’une dynamique de formation de communauté thématique à l’instar de ce qu’entreprend, par exemple, le Labo citoyen du projet OPUS (Université de Strasbourg).  

Comment en êtes-vous venu·e·s à vous impliquer dans ce projet ? Quel est le lien avec vos recherches ?

Nina Colin : Ce projet s’inscrit dans le cadre de ma thèse en cours concernant les recherches participatives et me donne l’opportunité de présenter le jeu créé par le comité participatif que j’accompagne depuis 3 ans sur la thématique de l’autoconsommation collective et de la réduction des émissions carbone liées à l’utilisation de l’énergie. Ce jeu s’appelle Solaropolis, j’animerai une session de jeu dans le Mobilab pendant le week-end. C’était également l’occasion de participer à la fête de la science, un moment important au sein des universités, tout en fédérant un réseau d’acteurs autour des sciences et recherches participatives autour de ce projet.

Maxime Madouas : Ce projet s’inscrit dans mon projet de thèse sur les recherches participatives dans le domaine de l’environnement notamment à travers mon activité d’animation au sein de l’association de recherche action participative en viticulture VITIREPERE. Ce projet permet de valoriser le parcours de cette association, de ses projets et de nouer des liens avec d’autres associations et projets de sciences participatives. Plus globalement, ce projet m’a permis, et me permet encore, de prendre connaissance et échanger avec les acteurs et actrices de la participation en sciences à l’Université de Strasbourg et à l’Institut Technologique de Karlsruhe. 

Yamina Bettahar : Ce projet trouve son origine dans mes activités antérieures menées à l’international, le souci de privilégier la co-construction de relations avec les praticiens et la volonté de prendre de la hauteur pour réfléchir à la dimension épistémologique de ces relations. Lorsque Catherine Allamel-Raffin m’a offert l’opportunité de rejoindre son équipe composée de Bernard Ancori, Nina et Maxime, c’est avec un grand enthousiasme que j’ai accepté l’invitation pour, d'une part, traduire en actes le rapprochement des activités menées dans le cadre du laboratoire des Archives Henri_Poincaré entre le site nancéien et celui de Strasbourg, et d'autre part,  pour contribuer au montage et à la réalisation du projet qui a été soutenu financièrement. Après un an de préparation, cette expérience humaine collaborative, créative et innovante, a permis d’élaborer un projet collaboratif qui a pris progressivement, et grâce à l'apport de chacun et chacune, beaucoup d’ampleur au niveau national et tend à le devenir au niveau européen, voire international (grâce à l'implication des membres du projet OPUS /Labo citoyen qui nous ont orientés vers l'Université de Karlsruhe et son Mobilab). Ce projet promet des développements et une pérennisation certaine avec d’autres opérations à venir, actuellement en gestation. 

Catherine Allamel-Raffin : Bernard Ancori a été le premier vice-président "sciences et société" d'une université française (2009-2012), et a initié, il y a une quinzaine d'années des actions et recherches participatives.  Il a également été Président de la Commission pluraliste Repere (Ministère de la transition écologique et solidaire/Commissariat Général au Développement Durable) de 2015 à 2018, commission qui avait pour mission de promouvoir les recherches participatives - voir le lien de présentation : https://www.youtube.com/watch?v=NppJjRg77Uk. En tant que doctorante, puis membre titulaire du laboratoire, c'est tout naturellement que je me suis associée à ces recherches. Ce qui m'intéresse dans les recherches participatives, c'est en fait des questions épistémologiques: dans les versions les plus radicales de la recherche participative où l'ensemble de la recherche est co-construite par les acteurs académiques et non académiques, que peut-on dire des notions telles que l'objectivité ? La vérité ? Peut-on répliquer ces recherches, etc…?  N'aboutirait-on pas en définitive à une autre science d'un point de vue épistémique ? Les deux doctorants que je co-encadre, Nina Colin et Maxime Madouas, mènent des études de terrain en ce sens et leurs travaux sont très prometteurs – par exemple l’article récent ″Learning, reflexivity, decision-making, and behavioral change for sustainable viticulture associated with participatory action research″ (https://doi.org/10.1057/s41599-023-01690-2)

Le festival est soutenu par l'Université de Strasbourg. Quels autres partenaires sont impliqués ?

De nombreux partenaires sont impliqués dans ce projet : 
  • Des associations : Sciences Citoyennes, Atlantech, VITIREPERE, l’Agence du climat, OPUS (et notamment le Labo citoyen) ;
  • Des programmes de sciences participatives en France et en Europe : BioLit, CiTIQUE (INRAe de Nancy), SolEnville (Université de Strasbourg), Parc naturel régional des Ballons des Vosges et le Mobilab (Karlsruher Institut für Technologie) ;
  • Des conférenciers et conférencières : Bernard Ancori (Professeur émérite aux Archives Henri-Poincaré), Jean Eugène Masson (Directeur de Recherche, Recherche Participative et Santé de la Vigne, UMR Santé de la Vigne et Qualité du Vin, INRAE Grand-Est Colmar), Yves-Marie Le Lay (historien et philosophe, président de Sauvegarde du Trégor sur les Algues vertes), Louise Bernard (Doctorante en Sciences de gestion à l'Université de La Rochelle – IAE – et au CEREGE), Florian Charvolin (Université Jean Monnet), Mélodie Faury (Archives Henri-Poincaré, chargée de mission science & société, Université de Strasbourg) et Cyril Fiorini (Sciences Citoyennes) ;
  • Un artiste-peintre : Jean Bécette (Côtes d’Armor) qui travaille sur les empreintes, les marques et les traces laissées dans la nature ou les milieux marins, les "Ghostmarks", et qui font appel à une mémoire profonde, presque intuitive, dissimulée et qui relate une superposition de lieux, de passés, d’expériences humaines aux contours flous et érodés. Dans son travail, il cherche à relier en profondeur les différents aspects de ces marques. 
  • Les étudiants et étudiantes du Master Science et société de l’Université de Strasbourg pour couvrir l'événement à l'aide de différents outils : vidéos, articles de blog, photos, facilitation graphique ... 

Comment se sont déroulées les journées de préparation et quel sentiment en retirez-vous ? 

L’engouement autour de ce projet a été bien entretenu lors des journées du  27 juin et 28 juin. Nous avons pu échanger dans un premier temps à Strasbourg autour des projets OPUS et de la Zone Atelier Environnementale Urbaine (ZAEU), puis lors d’une visite organisée par l’association VITIREPERE à Westhalten et dans les vignes aux alentours du village. Nous sommes ensuite allés rendre visite à l’équipe en charge du Mobilab de passage à Fribourg-en-Brisgau. Nous en sommes ressortis très enthousiastes, confortés dans notre projet et impatients de passer à la phase concrétisation de ce projet mené depuis un an dans la joie et la bonne humeur ! Nous souhaitons par ailleurs que ce festival soit aussi l’occasion de nouer des partenariats durables qui perdureront au-delà du festival.

 

Et pour un aperçu du riche programme du festival : https://www.fetedelascience.fr/parti-sciences

 

 

Prochaine lettre en septembre 2023 -- Vous pouvez également vous inscrire à notre liste de diffusion

© 2023 - Archives Henri-Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine / Université de Strasbourg)