La lettre d'information des Archives Poincaré (septembre 2019)

Vie du laboratoire

C'est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition, le 25 août dernier, de Walter Hoering, philosophe, logicien, longtemps professeur à l'Eberhard Karls Universität Tübingen. Après des études de philosophie et de physique à Munich, il avait été assistant de Wolfgang Stegmüller, et avait effectué des séjours de recherche auprès de philosophes et logiciens majeurs, comme Michael Dummett, Georg Kreisel ou Solomon Feferman. Depuis plusieurs années, il participait régulièrement, avec plusieurs membres des Archives Poincaré, aux travaux de traduction de l'Académie Helmholtz : sa gentillesse et son érudition nous manqueront. Une notice nécrologique écrite par Peter Schroeder-Heister est disponible en suivant ce lien.

Nous avons le plaisir d'annoncer que, lors du 16e Congrès LMPST tenu à Prague au début du mois d'août (après Helsinki en 2015 et ... Nancy en 2011), Gerhard Heinzmann et Pierre Edouard Bour ont eu l'honneur d'être élus au Conseil de la Division of Logic, Methodology and Philosophy of Science and Technology (au sein de l'International Union of History and Philosophy of Science and Technology). Le premier, dont la candidature était proposée par le Comité National Français d'Histoire et de Philosophie des Sciences et Techniques (Académie des Sciences), est élu assesseur ; le second est élu trésorier (membre du Comité exécutif). C'est une grande fierté de voir deux membres de notre équipe rejoindre cette organisation internationale, pour la mandature 2020-2023. Toutes nos félicitations !

Roger Pouivet (ci-contre à gauche) sera chercheur invité à l’Institut Saint Thomas pour la Théologie et la Culture de l’Université de Fribourg du 30 septembre au 13 octobre 2019. 

Lydie Mariani (ci-contre à droite), gestionnaire de notre laboratoire, a fêté le 1er septembre ses 30 ans au CNRS (dont 15 ans au sein des Archives Poincaré). Nos félicitations pour cet anniversaire !

La rentrée des étudiants de philosophie aura lieu le mercredi 11 septembre : comme chaque année, elle sera l'occasion d'un pot d'accueil dans nos locaux, afin que les étudiants puissent faire le lien entre leurs cours et les recherches menées au sein de l'équipe, et découvrir la bibliothèque.

Séminaires et groupes de travail

Le programme 2019-2020 des Grandes conférences des Archives Henri-Poincaré est en ligne à : http://poincare.univ-lorraine.fr/fr/grandes-conferences-des-archives-henri-poincare

• Grandes conférences des Archives Henri-Poincaré : mercredi 18 septembre à 18h, Adrien Barton (CNRS, Institut de Recherche en Informatique de Toulouse), "La méthode réaliste en ontologie appliquée", Nancy, Campus Lettres et Sciences Humaines, bât. G, salle G04 (pour assister à distance, merci de contacter Laurent Rollet)
• Séminaire OLKI philosophie-informatique : jeudi 19 septembre à 14h, Adrien Barton (CNRS, Institut de recherche en informatique de Toulouse), "L'ontologie appliquée au service du partage des données", Vandoeuvre-lès-Nancy, LORIA, salle A008
• Séminaire pluridisciplinaire Psychologie et politique -- Entre philosophie et passions : lundi 23 septembre à 18h30, Monique Canto-Sperber (CNRS, République des savoirs), "Les formes contemporaines de l'abandon des libertés", Nancy, Campus Lettres et Sciences Humaines, salle G04

Manifestations 

Vient de paraître

• Amirouche Moktefi, "Diagrammatikus érvelés – a kétkedés vége?", Magyar Tudomány, vol. 180, no 7, 2019, 970-978
• Roger Pouivet, "Sztuka i pragnienie Boga", Filo-sofija, Nr 41, 2018/2, en ligne : http://www.filo-sofija.pl/index.php/czasopismo/article/view/1208/1184
• Roger Pouivet, "Epistemologie Magisteria", Communio 89 (4/2018) (édition tchèque)
• Laurent Rollet, "Les échos de la guerre au Bureau des longitudes (1914-1918)", Acta historica leopoldina, 75, 2019, 165–186
• Joseph Vidal-Rosset, compte-rendu de The Philosophy of Science -- A companion, A. Barberousse, D. Bonnay & M. Cozic (eds.), Oxford University Press, 2018, in Journal of Applied Crystallography, 52 (4), 2019, 916-917

Zoom sur ... le projet "Les procès-verbaux du Bureau des longitudes (1795-1932) : numérisation et valorisation d’un patrimoine scientifique"

Le Bureau des longitudes est créé en 1795 à l’initiative de l’abbé Henri Jean-Baptiste Grégoire. Bien que son nom soit inspiré du Board of Longitude britannique (1714-1828), il se distinguera nettement de son homologue d’outre-Manche par son statut académique, ses fonctions et sa durée de vie. Il constitue en fait une sorte de petite académie des sciences astronomiques, un comité à la disposition de l’Etat auquel il propose des expertises scientifiques et techniques. Outre la prise en charge des trois publications que sont la Connaissance des temps, l’Annuaire du Bureau des longitudes et, de 1877 à 1949, les Annales du Bureau des longitudes, le Bureau verra ses missions s’étoffer au fil du temps, couvrant un spectre de disciplines de plus en plus large, allant de l’observation astronomique à la mécanique céleste, de l’hydrographie et de la géodésie à la métrologie, de l’instrumentation aux sciences de la Terre. Par ailleurs, jusqu’en 1854, il assurera la tutelle de l’Observatoire astronomique de Paris, lieu fédérateur des savoirs jouissant d’un prestige scientifique et politique important.

Depuis la création de cette institution scientifique, ses membres (parmi lesquels on compte des savants renommés, mais aussi des marins, des militaires, des fabricants d’instruments, etc.) se réunissent régulièrement, en moyenne une fois par semaine. Les procès-verbaux de ces séances, pour la période allant de 1795 à 1932, ont été restaurés, récolés, numérisés et enrichis de métadonnées concernant la description physique des documents et leur contenu intellectuel. L’ensemble de ces données a été mis en ligne en 2016 sur un site web dédié (http://bdl.ahp-numerique.fr/) dans le cadre d’un projet associant les Archives Henri Poincaré, la Maison des Sciences de l’Homme Lorraine, le Bureau des longitudes et la bibliothèque de l’Observatoire de Paris.

Le travail de valorisation des procès-verbaux s’est prolongé au sein du programme d’études et de recherche intitulé « Le Bureau des longitudes (1795-1932) : de la Révolution française à la Première République », financé par l’Agence Nationale de la Recherche depuis septembre 2016. Ce projet est piloté par Martina Schiavon, Laurent Rollet et Nicole Capitaine.

Dans un premier temps, les fichiers numérisés ont été intégralement transcrits : pour la première période allant de 1795 à 1854, Jean-Marie Feurtet a fourni les transcriptions réalisées dans le cadre de sa thèse de l’Ecole nationale des Chartes, intitulée « Le Bureau des longitudes (1795-1854) : de Lalande à Le Verrier » ; la période 1854-1932 a été transcrite par Julien Muller. Prenant appui sur ces transcriptions, différentes bases de données ont été constituées et mises en ligne :

• une base prosopographique des membres entrés au Bureau des longitudes entre 1795 et 1970 ;
• une base prosopographique des personnes citées dans les procès-verbaux entre 1795 et 1932 (travail réalisé par Julien Muller) ;
• une base des instruments scientifiques évoqués au cours des séances du Bureau entre 1795 et 1932, et qui sera enrichie par un musée virtuel présentant quelques instruments choisis pour leur intérêt scientifique et historique (travail en cours mené par Frédéric Soulu).

Par ailleurs, comme l’annonce en est faite régulièrement sur plusieurs listes de diffusion, le site web s’enrichit chaque mois de nouveaux contenus : transcriptions des procès-verbaux validées scientifiquement et focus thématiques sous la plume de différents spécialistes (http://bdl.ahp-numerique.fr/focus-accueil).

La numérisation des procès-verbaux ouvre la voie à des études historiques sur le temps long (notamment une étude transversale concernant le changement climatique d’hier à aujourd’hui) réalisées par l’équipe du projet (une trentaine de chercheurs en France et à l’étranger). Ces travaux ont donné lieu à la publication d’un ouvrage collectif en 2017, Pour une histoire du Bureau des longitudes (1795-1932), édité aux PUN – Editions universitaires de Lorraine, dans lequel on explore quelques aspects de l’histoire de cette académie des sciences astronomiques : son rôle dans l’administration, son rayonnement international et ses représentations dans l’espace public et culturel. Un deuxième ouvrage paraîtra en 2020 et portera sur Le Bureau des longitudes au prisme de ses procès-verbaux.

Les recherches archivistiques menées dans le cadre du projet ANR ont donné lieu, en juillet 2017, à une importante découverte de documents qui permettent de compléter les procès-verbaux essentiellement dans la période 19^e—début 20^e siècles. Un pré-inventaire de cette trentaine de mètres linéaires d’archives est actuellement mené par Guy Boistel et Colette Le Lay.

 

 

Prochaine lettre en octobre 2019 -- Vous pouvez également vous inscrire à notre liste de diffusion

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