Le projet de recherche sur la circulation des mathématiques dans et par les journaux : histoires, territoires et publics (Cirmath[1]) a été retenu en 2014 par l’ANR. Il réunit un groupe international (France, Allemagne, Italie, Grande Bretagne, Espagne, Portugal, Suisse, Etats-Unis, Brésil…) de chercheurs en histoire des mathématiques.
Le colloque « Circulations mathématiques dans et par les journaux : histoire, territoires et publics – Autour de la base de données des journaux mathématiques » s’inscrit dans le cadre de ce projet et en constituera le premier colloque. En tant que tel, son objectif serait d’affiner avec une grande partie des chercheurs du projet le corpus de journaux que nous visons, de présenter la structure de la base de données générale des journaux mathématiques, d’en illustrer les fonctionnalités à partir d’une base-test de proposer et discuter le flux de production (workflow) et de faire le point des études partielles déjà réalisées.
Le premier colloque de Cirmath – Nancy 2015
L’objectif du projet Cirmath est d’étudier sur le temps long (fin du 17e-20e siècles) une histoire des circulations mathématiques en choisissant les journaux comme principal vecteur. Il s’agit dans un premier temps de circonscrire le corpus des journaux mathématiques (au sens de « comportant une rubrique plus ou moins régulière spécifiquement consacrée au mathématique »), puis de l’organiser en une base de données à partir de laquelle seront produits une typologie de la présence de mathématiques dans les journaux, des résultats statistiques et des cartes géographiques des principaux centres éditoriaux. Ces données générales, statistiques et cartographiques seront interrogées à partir d’études de cas concernant d’une part la circulation des contenus mathématiques et des formes éditoriales (questions/réponses, article…), et d’autres part les centres éditoriaux et les différents publics des journaux.
Le corpus est essentiellement construit à partir des normes produites par et à travers les outils bibliographiques conçus par les mathématiciens professionnels du 19e siècle, c’est-à-dire des répertoires ou des catalogues établis par des mathématiciens à destination des mathématiciens. Une première version d’un corpus de référence est construite à partir d’une utilisation critique des répertoires de journaux pour le 18e siècle, des catalogues bibliographiques usuels du 19e siècle (Répertoire bibliographiques des sciences mathématiques, Jahrbuch, Führer durch die mathematische Literatur mit besonderer Berücksichtigung der historisch wichtigen Schriften de Felix Müller, Poggendorff, Catalogue of scientific papers…) sans oublier les bulletins bibliographiques que certaines revues proposent régulièrement. Des travaux récents sur ces répertoires[2] montrent que ce corpus ainsi constitué est légitime d’un point de vue historique puisqu’il réunit les périodiques auxquels les acteurs mathématiciens eux-mêmes se référaient. Ce corpus est aussi adapté à notre objectif d’étudier les circulations dans leur diversité puisqu’il dépasse de manière conséquente le cadre des journaux mathématiques spécialisés.
Cependant, les premières tentatives d’établir à partir de ces outils des descriptions d’offres éditoriales à des moments bien précis nous ont convaincus qu’il est nécessaire de le compléter car un certain nombre de revues restent invisibles en ne reprenant que les seuls outils des acteurs de la sphère des mathématiciens professionnels. Aussi, nous compléterons le corpus en consultant les revues professionnelles d’ingénieurs et d’enseignants qui comportent souvent des rubriques bibliographiques, les outils de bibliographie de l’époque (comme la bibliographie nationale française ou les catalogues des grandes bibliothèques) et contemporains (Les sources du travail bibliographique de Louise-Noëlle Malcles) sans négliger les bibliographies actuellement constituées par les historiens des mathématiques et des historiens des sciences et des techniques [3]. Il conviendra aussi de recenser les journaux qui ont une durée de vie trop brève pour figurer dans les répertoires et les nombreuses revues locales qui y échappent de la même façon.
[2] [Rollet-Nabonnand 2003], [Csiszar 2010]
[3] Nous utiliserons en particulier [Bret, Chatzis & Perez 2008] pour le corpus des journaux d’ingénieurs.
Mardi 3 novembre
8h30-9h Accueil
9h-11h Qu’est-ce qu’un journal mathématique ?
9h-9h20 Jean Delcourt
Des journaux de lycéens aux journaux pour lycéens (1870-1900)
9h20-9h40 Erika Luciano
Sur une question de pertinence concernant la base de données des journaux mathématiques
9h40-10h Sloan Despeaux
Journals for mathematics teachers in Britain: 1870-1914
10h-11h Discussion
11h 30 -12h 30 Présentation de la structure de la base et du flux de production. Démonstration des écrans de saisie.
14h 30-15h 30 Claire Gantet
Les périodiques savants germanophones et leur possible exploitation. La base de données de l'Académie des sciences et lettres de Göttingen
16h-18h Journaux d’ingénieurs
16h-16h20 Rogério Monteiro
Les mathématiques dans les journaux brésiliens d’ingénieurs de la Première République (1889-1930).
16h20-16h40 Nathalie Daval
La circulation de la nomographie dans les journaux de la période 1890-1930
16h40-17h Yolima Alvarez Polo
The Anales de Ingeniería in Bogota
17h-18h Discussion
Mercredi 4 novembre
9h-12h Démonstration et expérimentation de la plate-forme et des outils de saisie.
14h - 15h Patrick Latour
Journaux de mathématiques en bibliothèque : pour une analyse fonctionnelle
15h - 17h Les lieux des journaux mathématiques
15h-15h20 Pauline Lebret
Publier des journaux mathématiques en Belgique : Gand, Bruxelles... et Paris
15h20-15h40 Maria Teresa Enea
The Napolitean Case
15h40-16h Rossana Tazzioli
Les Rendiconti de Guccia (1887-1914)
16h-17h Discussion
Manifestation organisée par : Philippe Nabonnand – Hélène Gispert – Jeanne Peiffer
Avec le soutien de :
- ANR
- Conseil scientifique de l'Université de Lorraine