Icone social AHP

Journée d'études sur les archives techniques et industrielles

Lundi 19 janvier 2015 - 10:00 - 17:00
Programme: 

 

10h-10h 20    Ouverture
Pierre Edouard Bour (Archives Poincaré) et Jacques Deville (DRAC Lorraine)

10h20-11h    Sochaux (1912-2012) Un site industriel hors du commun. Quels matériaux pour quelle histoire ?
Pierre Lamard (Recits – Université de Belfort-Montbeliard)

11h-11h30    Technologies numériques/patrimoine technique : quelles synergies ?
Marina Gasnier  & Pierre Lamard (Recits – Université de Belfort-Montbeliard)

11h40-12h 30    Discussion générale

12h30-14h    Pause

14h-15h    Les sources de l'étude historique des houillères, des mines de fer et de la sidérurgie en Lorraine (années 1960 - années 2000)
Pascal Raggi (Cruhl – Université de Lorraine)

15h-17h    Table ronde : L'inventaire des archives techniques et industrielles : enjeux, pratiques, urgences
Vincent Lacorde  (Archives départementales de Meuse), Odile Lassere (Musée de l’histoire du fer), Sébastien Mellard (centre des archives industrielles et techniques de la Moselle), François Petrazoller  (Archives départementales des Vosges), Hélène Say Barbey ou Jean-Charles Cappronnier (Archives départementales de Meurthe et Moselle)

Résumés: 

 

Sochaux (1912-2012) Un site industriel hors du commun. Quels matériaux pour quelle histoire ?
Pierre Lamard (Recits – Université de Belfort-Montbeliard)

Les usines de Sochaux doivent leur existence à la recherche d’espace que les autres sites Peugeot ne peuvent fournir pour la construction automobile. La plaine de l’Allan qui voit s’ériger les premiers bâtiments à partir de 1910, permet de répondre aux contraintes de production de la grande série. Les ateliers dévorent l’espace permettant d’intégrer l’ensemble des activités (fonderie, forge, emboutissage, mécanique…). La route nationale est franchie en 1926 et la rivière est dérivée à deux reprises pour récupérer des surfaces constructibles. Le site conditionne l’urbanisation.
Le « grand Sochaux » qui s’étend aujourd’hui sur 265 hectares compte jusqu’à 40 000 personnes au moment du 1er choc pétrolier pour une production journalière de 1750 véhicules. Véritable ruche humaine, ce site industriel unique en Europe, draine alors la main d’œuvre à plus de 80 kilomètres alentours. A partir de 1985, le centre de production est profondément remanié afin de répondre à la logique des flux tendus flexibles. Les infrastructures d’approvisionnement desservent au plus près les opérations de fabrication, marquant également la fin des extensions et une réduction drastique des effectifs.
Aujourd’hui une nouvelle logique prévaut avec une externalisation de certains secteurs et un resserrement des espaces de travail favorisant une optimisation maximum. Le site de Sochaux conserve toujours certaines spécificités au sein du groupe PSA Peugeot Citroën. C’est le premier centre à s’être engagé dans une politique volontariste de protection de l’environnement, obtenant dès 1999 une certification ISO 14 001. Autre fait unique, si Sochaux reste avant tout un site de production, c’est également un pôle de compétences regroupant des activités hébergées, réunissant au total près de 12 000 personnes.
A partir des matériaux mobilisés (archives, iconographie, témoignages…), la communication se propose de parcourir ces cent années de réalité industrielle traversées par diverses problématiques inhérentes aux mutations du système productif,  à la pérennité d’une culture d’entreprise, aux impacts sur le territoire….

Technologies numériques/patrimoine technique : quelles synergies ?
Marina Gasnier  & Pierre Lamard (Recits – Université de Belfort-Montbeliard)

xt-align: justify;">Les technologies numériques peuvent-elles être mobilisées au service du patrimoine industriel et de la muséographie des techniques ? Avec quelles vertus (cinématique, didactique de l’animation…) et quelles limites ? Il s’agit ici de rendre compte de diverses expériences menées à l’université de technologie de Belfort-Montbéliard tant du point de vue pédagogique au sein du département des Humanités que du point de vue recherche  au sein du laboratoire RECITS.
Les produits présentés permettront de comprendre d’une part comment sensibiliser les élèves-ingénieurs aux questions de patrimonialisation, d’autre part comment répondre à certaines demandes spécifiques issues des territoires (musées, organismes scientifiques, collectivités publiques…). En effet, les élèves ingénieurs sont amenés à s’interroger sur leurs pratiques via les outils numériques les plus avancés et à exploiter leurs  techniques sur des projets concrets. Ils interrogent les outils et les concepts des sciences pour l’ingénieur (SPI) et appliquent ainsi leurs savoirs (dimensionnements, principes mécaniques…) dans une démarche rationnelle, touchant à la nature même des projets de connaissance ou de valorisation en direction des publics.
Au-delà, ce type de démarche les sensibilise à la pratique de la recherche historique (exploitation des sources souvent à partir de plans anciens, de schémas ou de photos, acquisition de données, restitution …). Ils peuvent également être amenés à faire preuve de créativité à partir de leurs compétences de conception en les engageant dans des exercices de requalification de bâtis ou de sites. Il s’agit davantage de solliciter leur imagination tout en proposant de penser un ensemble technologique de manière rationnelle, viable économiquement, les situant davantage en situation d’innovation.
Ces élèves-ingénieurs sont donc amenés à entrer dans des démarches d’ordre soit rétrospectif soit prospectif, mais toujours dans une volonté de valorisation du patrimoine technique, dans une complémentarité SHS/SPI.

Les sources de l'étude historique des houillères, des mines de fer et de la sidérurgie en Lorraine (années 1960 - années 2000)
Pascal Raggi (Cruhl – Université de Lorraine)

L’étude historique des houillères, des mines de fer et de la sidérurgie en Lorraine des années 1960 à l’aube du XXIe siècle repose sur des sources variées. Toutefois, les témoignages des travailleurs réalisés au temps de leur activité professionnelle ou après leur retraite sont essentiels pour comprendre cette histoire très contemporaine. Ils donnent une dimension concrète et humaine aux analyses des historiens. Mais, ils ne sauraient suffire pour tenter d’expliquer les spécificités d’activités industrielles aujourd’hui disparues ou, spécifiquement pour la sidérurgie, dont le nombre d’emplois a fortement baissé entre le début de la période étudiée et la fin de celle-ci. Ils doivent être complétés par le recours à des documents mettant en valeur l’industrie et la mémoire du travail industriel en les intégrant dans une perspective historique : depuis les ouvrages et thèses d’histoire et de sociologie jusqu’aux sources archivistiques. Ces dernières comportent : des données administratives, culturelles, économiques, politiques, sociales et techniques. En croisant leur contenu avec les récits de l’expérience individuelle et collective des travailleurs des mines et de la sidérurgie, et en examinant d’autres types de documents : films, journaux, livres, photos et revues techniques, il est possible d’avoir une vision assez nette, à la fois, de ce que fut l’activité minière et sidérurgique et du phénomène de désindustrialisation qu’elles ont subi en Lorraine pendant un demi-siècle. Les sources archivistiques, imprimées et orales ainsi que les autres types de sources sont conservées dans différentes institutions qui seront présentées, tandis que la communication permettra de s’interroger sur les évolutions récentes de l’historiographie de l’industrie minière et sidérurgique régionale.
 

Manifestation organisée par la DRAC Lorraine, les Archives Henri-Poincaré et l'Université de Lorraine