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Mathématiques et mathématiciens à Metz (1750-1870) : dynamiques de recherche et d’enseignement dans un espace local

Jeudi 12 mai 2016 - 09:00 - 18:00
Nancy, MSH Lorraine (salle internationale)
Argumentaire: 

Ce colloque a pour objectif d’étudier sur le temps long (1750-1870) la manière dont la recherche et l’enseignement des mathématiques se sont déployées dans une cité provinciale – en l’occurrence la ville de Metz – en prenant en compte les diverses institutions locales : écoles primaires – confessionnelles et publiques – lycée, écoles militaires, sociétés savantes. Il vise également à mettre en lumière l’articulation entre échelle locale et nationale, notamment en explorant les dynamiques scientifiques, institutionnelles et politiques du pôle messin vis-à-vis du système français.

Cet événement constitue le colloque final d’un projet MSH qui a débuté il y a deux ans. Il s’adresse tout autant aux chercheurs qu’aux étudiants en histoire, histoire des sciences, philosophie des sciences et sciences de l’éducation.

Le Projet MSH MathsInMetz a pour ambition d’étudier la recherche et l’enseignement des mathématiques dans une cité provinciale – en l’occurrence la ville de Metz – sur la longue durée (1750-1870) en prenant en compte les diverses institutions locales, régionales et nationales.

Les travaux historiques  sur les mathématiques et leur enseignement pendant cette période sont nombreux mais depuis une vingtaine d’années, il y a un renouvellement des questions posées dans ce champ. La grande majorité porte sur les mathématiques parisiennes et sur les grandes écoles parisiennes, peu sur les mathématiques « provinciales ». Un certain nombre de travaux existent sur les sciences en Lorraine. Mais, peu se sont penchés sur les mathématiques et ils sont restés pour la plupart centrés sur la ville de Nancy entre 1854 et 1918. Enfin, parmi les travaux consacrés à Metz et sa région, quelques-uns se sont intéressés aux mathématiques dans une perspective très précise (l’école de Dessin, l’école d’application du génie et d’artillerie, etc.) qui demanderait à être élargie.

Prendre Metz comme cas d’étude est pertinent pour plusieurs raisons. Premièrement cette ville possède une grande diversité de lieux d’enseignement, l’école centrale puis le lycée, une faculté des sciences pendant quelques années, des écoles municipales (l’école de dessin et l’école industrielle), deux écoles régimentaires et une école d’application du génie et d’artillerie. Deuxièmement, elle héberge une société royale des arts et des sciences puis une académie nationale. De plus, elle a une dimension nationale (ne serait-ce que d’un point de vue militaire) et elle entretient des relations avec les institutions scientifiques parisiennes. Enfin, de nombreux savants messins sont en étroite relation avec ceux de la Sarre et du Luxembourg.

Appréhender cet objet sur le temps long (sur plus de cent ans) permet de discerner les changements, les continuités et les évolutions dans une époque en mutation où les demandes envers l’enseignement changent. Par ailleurs, s’intéresser à une ville de province permet de rompre avec la vision de la province dépendante de Paris, et de renouveler le regard sur Metz comme exemple de ville de provinciale où il existe une véritable création mathématique grâce à la présence de mathématiciens de premier plan et d’écoles de haut niveau. De plus, via les relations entre l’École polytechnique avec son école d’application (l’école du génie et d’artillerie), il est possible de déterminer la circulation du savoir mathématique entre la province et la capitale. Il est aussi pertinent de regarder Metz comme un des pôles d’échange entre la Lorraine, le Luxembourg et la Sarre. En effet, il existe une véritable circulation du savoir mathématique entre ces trois régions particulièrement à la fin du XVIIIe siècle.

Cette étude sur la longue durée vise trois objectifs. Le premier est l’identification des lieux de production et de diffusion des savoirs et de leurs acteurs. Le second objectif est de déterminer s’il a existé une véritable politique scientifique (ou du moins mathématique) à l’échelle d’une ville comme Metz en analysant les échanges et les interactions entre ces différents lieux de savoir. Enfin, un dernier enjeu est d’évaluer la circulation du savoir mathématique entre Metz et Paris ainsi qu’entre Metz, le Luxembourg et la Sarre.

Durant trois ans, le projet a rassemblé une dizaine d’historiens des mathématiques qui se sont engagés à produire des monographies originales. L’objectif de ce colloque final est de présenter les résultats de ces différentes recherches en vue de la publication d’un ouvrage de référence à la fin de l’année 2016.

Programme: 

9h00 : accueil des participants

9h30-10h10 : Olivier Bruneau, « La circulation des enseignants de mathématiques et des mathématiques à Metz autour de 1800 ».

10h10-10h50: Laurent Rollet, « Les enseignants de mathématiques du lycée de Metz (1804-1870) : perspectives prosopographiques ».

10h50-11h : pause

11h00-11h40 : Claire Willette, « L'enseignement mathématique dans les écoles primaires messines ».

11h40-12h20 : Renaud d’Enfert, « L’école de dessin de Metz et la formation mathématique des ouvriers (1814-1852) ».

12h20-13h30 : pause déjeuner

13h30-14h10 : Camille Crunchant, « L’école du génie de Metz (1794-1870) ».

14h10-14h50 : Jean Delcourt, « Une famille entre Metz et l’École polytechnique, les Gardeur-Lebrun ».

14h50-15h30 : François Vatin, « Claude-Lucien Bergery : œuvre sociale et pédagogie mathématique à Metz dans le premier 19e siècle ».

15h30-15h45 : Pause

15h45-17h25 : Konstantinos Chatzis et Norbert Verdier, « Pulsations scientifiques & éditoriales entre Metz et Paris : le cas Poncelet et son réseau savant ».

17h25-18h05 : Philippe Nabonnand, « Les mathématiques à Metz à travers les Mémoires de l’Académie de Metz ».

18h05-19h30 : apéritif de conclusion

Manifestation organisée par Olivier Bruneau, Philippe Nabonnand et Laurent Rollet, avec le soutien de la MSH Lorraine et l'Université de Lorraine