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Une étude comparée des carrières et des productions d'Erwin Panofsky et de Hermann Weyl : trajectoires, approches, concepts

Jeudi 5 février 2015 - 09:30 - 16:00
Nancy, MSH Lorraine (salle internationale)
Programme: 

 

9 h 30 – 9 h 45. Présentation générale de la journée.

9 h 45 – 10 h 45. Audrey Rieber (LMU München (A. v. Humboldt Foundation) / MSH Paris Nord). Proportion, perspective, homologie, séquence. Quatre concepts transversaux dans l’iconologie d’Erwin Panofsky

L’historien de l’art Erwin Panofsky (Hanovre, 1892-Princeton, 1968) est connu pour avoir développé l’iconologie, méthode d’interprétation des œuvres d’art qui s’intéresse à leurs significations. La signification d’une image ne se réduit pas aux symboles et allégories qu’elle contient ;  le traitement des formes ou de l’espace est déjà en lui-même l’indicateur d’un contenu spirituel. Voilà pourquoi seront mis en exergue deux textes de la période dite hambourgeoise (avant l’exil de 1933) sur la théorie des proportions et sur la perspective. De la période américaine (la question d’une continuité théorique se posant de façon sous-jacente) seront retenues les notions d’homologie et de séquence qui permettent de penser deux problèmes épineux et résistants de toute réflexion historique sur l’art : celui des rapport de l’art aux autres champs de la culture et celui de la logique du cours de l’histoire.

10 h 45 – 11 h 00. Pause.

11 h 00 – 12 h 00. Christophe Eckes (Archives Henri Poincaré), une étude des trajectoires scientifique et intellectuelle de Weyl à l’Institute for Advanced Study (IAS, Princeton), via sa correspondance avec Hecke

Succédant à David Hilbert au sein de l’Institut de mathématiques de Göttingen à l’automne 1930, Hermann Weyl est contraint à l’exil trois années plus tard et il devient ainsi l’un des premiers membres permanents de l’IAS. La correspondance qu’il entretient alors avec le théoricien des nombres Erich Hecke (université de Hambourg) constitue une source essentielle pour cerner la position institutionnelle qu’occupe Weyl à Princeton, les méthodes qu’il privilégie en mathématiques et les thématiques philosophiques qu’il investit. Plusieurs indices dans cette correspondance montrent que l’exil de Weyl à Princeton ne marque pas une rupture radicale dans sa trajectoire scientifique et intellectuelle. En outre, les échanges épistolaires entre Hecke et Weyl attestent de leurs liens effectifs avec Erwin Panofsky, qui deviendra professeur à l’IAS à l’automne 1935. Weyl s’intéresse par ailleurs aux rapports entre les mathématiques, la cristallographie et l’art ornemental, comme le montrent les conférences sur la symétrie qu’il prononce en 1937 puis en 1951. Il privilégie alors une approche formelle dans l’étude des productions artistiques, héritée de l’ornemaniste Owen Jones, des mathématiciens George Polya et Andreas Speiser, ainsi que de l’historien de l’art Aloïs Riegl. 

12 h 00 – 14  h 00. Déjeuner.

14 h 00 – 16 h 00. Table ronde. Trois points seront mis en avant lors de la discussion : (1) les difficultés méthodologiques impliquées par l’étude des œuvres de Panofsky et de Weyl ; (2) la parenté de leurs trajectoires ; (3) les sources philosophiques qu’ils partagent – nous pensons en particulier à Ernst Cassirer.

 

Une journée interdisciplinaire Histoire et philosophie de l’art / Histoire des mathématiques, organisée par les Archives Henri-Poincaré.