Victor Monnin soutiendra sa thèse de doctorat en Épistémologie et Histoire des sciences, intitulée Fossiles : archives de territoires, et réalisée sous la direction de Mme Catherine Allamel-Raffin, le vendredi 8 avril 2022 à 14h à l'amphithéâtre Lagache, situé au 12 rue Goethe, Strasbourg. La soutenance pourra aussi être suivie à distance à l’aide du lien suivant : https://bbb.unistra.fr/b/all-kbq-kan-345
Le jury sera composé de :
- Mme Catherine Allamel-Raffin, Maîtresse de conférence HDR - Université de Strasbourg - Directrice de thèse
- Mme Claudine Cohen, Directrice d’études - EPHE/EHESS - Examinatrice
- M. Matthias Dörries, Professeur - Université de Strasbourg - Examinateur
- M. Philippe Taquet, Professeur émérite - Muséum national d’histoire naturelle - Examinateur
- M. Chris Manias, Senior Lecturer - King’s College London, Royaume-Uni - Rapporteur
- M. Lukas Rieppel, Assistant Professor - Brown University, États-Unis - Rapporteur
Résumé de la thèse : Restes, traces ou impressions d’espèces éteintes, les fossiles constituent l’une des rares sources d’information dont nous disposons pour interroger et reconstruire le passé de notre planète. À cet égard, les fossiles sont justement considérés comme des « archives de la Terre ». À partir du début du XIXe siècle, l’étude des fossiles se systématise. À travers de nouvelles méthodes et disciplines telles que l’anatomie comparée et la stratigraphie paléontologique, les fossiles de régions du globe plus ou moins éloignées entre elles sont alors comparés, reconstruits et réordonnés. C’est sur ce travail, commencé il y a plus de deux siècles, que se fonde la compréhension moderne des temps géologiques. L’historiographie de la géologie et de la paléontologie s’est ainsi traditionnellement concentrée sur l’évolution des pratiques, institutions et concepts qui ont permis de conférer aux fossiles leur valeur d’archives. Cette thèse propose de revenir sur l’histoire de l’archivage des fossiles au XIXe siècle en empruntant un chemin se concentrant moins sur des questions d’ordre épistémologique que d’ordre politique. Si les fossiles sont des documents donnant accès au passé de la Terre, ils entretiennent aussi un lien irréductible avec les sols et sous-sols dont ils sont issus. Ainsi, l’histoire de la transformation des fossiles en archives de la Terre doit aussi pouvoir interroger comment cette transformation s’est articulée à la définition de territoires, aussi bien nationaux que coloniaux. En même temps que les fossiles devenaient les archives sur lesquelles repose l’étude scientifique du passé de la Terre, ils se constituaient aussi en une source d’informations précieuses affectant la perception et la gestion d’espaces variés. En approchant les fossiles comme des « archives de territoires », cette thèse explique comment l’archivage des fossiles est autant connecté à la reconstruction du passé de la Terre qu’à des enjeux territoriaux.