La lettre d'information des Archives Poincaré (novembre 2021)

Vie du laboratoire

Le premier regroupement du master à distance en épistémologie, logique et histoire des sciences (Madelhis), s'est tenu le 2 novembre, à Nancy. Les supports et les enregistrements des conférences sont accessibles à : https://arche.univ-lorraine.fr/mod/page/view.php?id=970836

Trois doctorants du laboratoire soutiendront leur thèse en novembre à Nancy. Toussaint Daman ("L'être avec autrui dans l'oeuvre de Heidegger", co-direction Christophe Bouriau & Yves Meessen) commencera cette série, le 12 novembre. Il sera suivi de Nicolas Erdrich ("Les mêmes et les doubles. La tension entre l'imitation et la représentation ou les paradoxes de l'identité fictionnelle", direction Manuel Rebuschi), le 25 novembre. Enfin, ce sera au tour de Florian Larminach ("Histoire de la 'fin de l'histoire' ", direction Christophe Bouriau : voir son projet dans la section Zoom). Nos félicitations anticipées !

Nous avons le plaisir d'annoncer la signature, en octobre, d'un accord Erasmus entre les Archives Henri-Poincaré et l'Université Roma Tre. Cet accord permettra des mobilités de doctorants, et d'enseignants. Yamina Bettahar inaugure ce dispositif en donnant une série de cours à Rome début novembre.

Séminaires et groupes de travail

• Séminaire de psychologie politique : lundi 8 novembre, 18h30, Gloria Origgi (Institut Jean-Nicod), "L'humiliation comme émotion politique", en ligne
• Séminaire "Faire cas" : lundi 8 novembre, à 16h, Strasbourg, Hôpital civil, bâtiment d'anatomie
• Séminaire FFIUM de philosophie des mathématiques : vendredi 12 novembre, à 17h, Tabea Rohr (Archives Poincaré), "The analytic/synthetic distinction in geometry from an axiomatic point of view", Nancy, site Libération, salle internationale
• Séminaire "Philosophy & computer sciences", Tübingen & Nancy : lundi 15 novembre à 17h, Maël Pégny, "Mathematizing fairness? On statistical metrics of algorithmic fairness", en ligne (s'inscrire)
• Séminaire "Objectivité et Big Data en médecine/ Objectivité graphique en sciences" : mardi 16 novembre, à 16h30, Martin Vailly (SAGE, Université de Strasbourg), "Le monde à portée de main : médiations cartographiques des savoirs géographiques à l'époque moderne" & Wioletta Miskiewicz (Archives Henri-Poincaré), "Le réalisme direct et la production des objets scientifiques", Strasbourg, MISHA, salle Amériques, ou en ligne : https://bbb.unistra.fr/b/all-ofa-mz0-ndk
• Grandes conférences des Archives Poincaré : mercredi 17 novembre, à 18h, Caroline Ehrhardt (Université Paris 8), "Ce que les mathématiciens font aux assurances: le conseil des mathématiciens de la Compagnie d’assurances générales sur la vie des hommes (1818-1823)", Nancy, Campus Lettres et Sciences Humaines, bât. G, salle G04, et en ligne (s'inscrire)
• Groupe de recherche GOODACT (Goodman and activation theory) : lundi 22 novembre, à 18h30, en ligne
• Séminaire FFIUM de philosophie des mathématiques : vendredi 26 novembre, à 17h, Christopher von Bülow (Konstanz), "Shapiro’s and Hellman’s Structuralism", Nancy, site Libération, salle internationale
• Séminaire "Objectivité et Big Data en médecine/ Objectivité graphique en sciences" : mardi 30 novembre, à 16h30, Julia Coffre (Département Arts visuels, Université de Strasbourg) et Pierre Van Hove (Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, CNRS), "Texture de la réalité" & Jean-Christophe Weber (Archives Henri-Poincaré), "Médecine et données massives : faut-il prendre le train en marche ?", Strasbourg, MISHA, salle Amériques, ou en ligne : https://bbb.unistra.fr/b/all-ofa-mz0-ndk
• Séminaire d'épistémologie sociale et formelle : mardi 7 décembre, à 14h30, Maya Goldenberg, en ligne
• Grandes conférences des Archives Poincaré : mercredi 8 décembre, à 18h, Claire Crignon (Université Paris Sorbonne), "Confiance et défiance en médecine. La philosophie de la médecine a-t-elle besoin d’une histoire de la philosophie de la médecine ?", Nancy, Campus Lettres et Sciences Humaines, bât. G, salle G04, et en ligne (s'inscrire)
• Séminaire FFIUM de philosophie des mathématiques : vendredi 10 décembre, à 17h, Frédéric Patras (Nice), Nancy, site Libération, salle internationale

Toujours à voir ou à revoir sur notre plateforme vidéos :

• Les Grandes conférences
• Séminaire de recherche sur les sciences et les technologies
• Séminaire Codes sources
• Séminaire Philo-Info (OLKI)
• Séminaire Facultés et université de Nancy 19e-20e siècles
• Séminaire Social and Formal Epistemology
• Séminaire Objectivité et Big Data en médecine - Objectivité graphique en sciences

Et plus généralement, les vidéos des séminaires organisés par ou en lien avec les Archives Poincaré : https://videos.ahp-numerique.fr/video-channels/seminaires/videos?a-state=42

Manifestations

Vient de paraître

Gianluca Longa et Sébastien Gandon (dir.), L'analyse dans les mathématiques grecques, Philosophia Scientiae, 25 (3), 2021. [sommaire et texte intégral disponibles sur le site d'OpenEdition]

Varia

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• Alexis Anne-Braun, "Nelson Goodman et les langages de l'art : changer le sujet de l'esthétique", in Catherine Guesde (dir.), L'esthétique, Limoges : Lambert Lucas, coll. "Didac-philo", série "Notions", 2021.
• George Englebretsen & Amirouche Moktefi, “Lewis Carroll’s almost diagrammatic notation”, in G. Englebretsen (ed.), Carrollian Notes, London: College Publications, 2021, 84-108.
• Roger Pouivet, "Vertu épistémique", in Alain Kerlan & Bérengère Kolly, Dictionnaire de philosophie de l'éducation, ESF, Paris, 2021, 112.
• Anna C. Zielinska, "La politisation de la pandémie en Pologne: entre le zèle et le déni", Les Cahiers de santé publique et de protection sociale, N° 38, Septembre 2021. Texte accessible en ligne
• Anna C. Zielinska, "Crise à la frontière polonaise : un symbole de l’immaturité de la politique migratoire de l’Europe", Le Grand Continent, 13 octobre 2021. Texte accessible en ligne

Zoom ... sur le projet "Histoire de la « fin de l’histoire »", de Florian Larminach

Vouées à retracer l’histoire de l’idée de “fin de l’Histoire’’, mes recherches m’ont conduit en premier lieu à faire émerger le plus finement possible une définition de cet objet d’étude particulièrement polysémique. Le vocable de “fin de l’Histoire’’ peut être et a en effet été mobilisé à propos d’idées si différentes l’une de l’autre que celle vétéro-grecque de la « Grande Année » et de l’ekpyrosis universelle (la destruction et la régénération du monde par le feu), celle chrétienne d’Apocalypse et de Jugement dernier, celle plus moderne de cataclysme écologique, etc. En outre, l’idée de “fin de l’Histoire’’ est encore souvent rapprochée, sinon confondue, avec celle d’utopie ou de fin du monde. C’est pourquoi il fallait, avant que de commencer à explorer l’histoire de cette idée, élire et circonscrire un sens de l’expression “fin de l’Histoire’’. La “fin de l’Histoire’’ dont j’ai choisi de faire mon objet de recherche est tributaire de l’idée plus générale d’un processus téléologique qui serait à l’œuvre dans le cours des choses humaines et qui serait “l’Histoire’’. Cette façon d’interpréter le devenir historique universel, née au XVIII^ème siècle et qui a connu son heure de gloire du XIX^ème jusqu’au début du XX^ème siècle, pose que le désordre apparent des événements dissimule en vérité un certain ordre : l’histoire humaine a un sens, elle poursuivrait un telos, un but désirable qui lui serait immanent et qui concernerait l’organisation de la société. La “fin de l’Histoire’’ serait dès lors l’avènement concret de cette organisation politique – au sens large du terme – qui constitue le telos de “l’Histoire’’. La “fin de l’Histoire’’ est donc à la fois l’achèvement, le terme d’un processus qui atteint son telos, son but.

Une fois cette circonscription définitionnelle établie, j’ai choisi d’étudier l’histoire de cette idée de “fin de l’Histoire’’ en me focalisant sur ses moments les plus importants, en l’occurrence les conceptions qu’en donnent respectivement Kant, Hegel, Marx, Comte, Cournot, Kojève et Fukuyama. Dès lors, l’objectif de mes recherches était triple. Il consistait :

a) à décrire synthétiquement le contenu objectif de chaque “fin de l’Histoire’’ étudiée, c’est-à-dire la conjoncture juridico-politique qu’elle sous-entend comme étant le point final du mouvement historique.

b) à comparer entre elles les conceptions de la “fin de l’Histoire’’, en notant l’éventuelle récurrence de certains thèmes caractéristiques, sur lesquels pourra dès lors se fonder une typologie de l’idée de “fin de l’Histoire’’.

c) à démontrer la thèse selon laquelle l’idée de “fin de l’Histoire’’ a connu, au fil de ses nombreuses conceptions singulières, une évolution d’ensemble au cours de laquelle elle s’orienta d’une configuration originellement prospective vers une configuration essentiellement rétrospective ; c’est-à-dire que, originellement conçue par les premiers philosophes abordés – Kant, Hegel, Marx, Comte –, comme un pas-encore, comme un horizon à venir, la “fin de l’Histoire’’ en vint progressivement à être comprise par les penseurs postérieurs – Cournot, Kojève, Fukuyama – comme un déjà-là, comme étant d’ores et déjà un présent.

La poursuite de ce triple axe d’étude me conduit, en conclusion de ma thèse, d’une part, à proposer un tableau récapitulatif des thèmes principaux qui se retrouvent, de façon transversale, dans les différentes conceptions de la “fin de l’Histoire’’ ; d’autre part, à tenter de comprendre les causes de la métamorphose de l’idée de “fin de l’Histoire’’ d’une forme d’abord éminemment prospective en une forme essentiellement rétrospective, pour en déduire ce que cette métamorphose dit de l’histoire de la modernité philosophique et de notre monde contemporain.

Prochaine lettre en décembre 2021 -- Vous pouvez également vous inscrire à notre liste de diffusion

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