[NB: programme prévisionnel, l'ordre des conférences est susceptible d'être modifié]
Frédérique de Vignemont (Institut Jean-Nicod, Paris)
L'hypothèse du corps étendu
Filipe Pais (ENSAD, Paris)
Out of control! Désobéissance et mauvais comportement des objets
Philippe Gaussier (ENSEA, Cergy-Pontoise)
Denis Vidal (EHESS, Paris)
Ontologie et robotique: une perspective anthropologique sur la robotique humanoïde
Christian Plantin (ICAR, Lyon)
Magalie Ochs (LSIS, Marseille)
Modélisation et simulation des émotions et des attitudes sociales dans les entités artificielles
Groupe PsyPhINe (M SH Lorraine, Nancy)
Un jeu de construction éclairé
Philippe Gaussier (ENSEA, Cergy-Pontoise)
Magalie Ochs (LSIS, Marseille)
Modélisation et simulation des émotions et des attitudes sociales dans les entités artificielles
Filipe Pais (ENSAD, Paris)
Out of control! Désobéissance et mauvais comportement des objets
Les erreurs, les accidents, les dysfonctionnements et les glitches sont des éléments et des sujets qui apparaissent fréquemment dans le travail de nombreux artistes et designers contemporains. Aujourd’hui, ces fonctions esthétiques semblent avoir un rôle très important dans la création d’un engagement critique avec nos dispositifs numériques. Lorsque l’interface transparente et les stratégies de smooth design deviennent la règle, il semble essentiel d’examiner les contre-stratégies qui créent des frictions, des mauvais comportements et un espace-temps de distance critique.
Cette présentation a pour objectif d’analyser le travail de différents artistes et designers contemporains qui travaillent la notion de désobéissance et mauvais comportement des objets, en portant une attention particulière au projet The Behavior of things. Ce projet de recherche porté par Emanuele Quinz et Samuel Bianchini, interroge la notion de comportement et, en utilisant une approche théorique et pratique, valorise ce que nous pourrions appeler une robotique dysfonctionnelle. En d’autres termes, au lieu de se consacrer au développement de robots de haute performance, il exploite le potentiel esthétique trouvé dans le mouvement et dans le comportement étrange des machines.
Christian Plantin (ICAR, Lyon)
Dans le paradigme dominant l'étude de l'émotion, l'émotion est vue comme une condition attachée à la personne. Les études d'interaction approchent l'émotion comme une condition interpersonnelle, ce qui implique une vision différente de la situation, de la composante mimo-posturo-gestuelle, et des rôles émotionnels.
- La situation n'est plus vue comme un stimulus de l'émotion individuelle (situation notée S) mais comme une composante construite et négociée de l'émotion collective (notée ∑)
- Mimiques, postures et gestes (y compris gestes vocaux : l'exclamation) sont considérés non pas comme des indices de l'émotion ressentie “à l'intérieur” mais comme des signifiants de l'émotion. Ils permettent aux participants de “faire de l'émotion ensemble”. Sur ce point, nous utiliserons les données d'impacts lexicographiques du mot “émotion”.
- L'énoncé d'émotion individuel <∑,Ψ,⋿> accroche à un individu (“sujet psychologique”, Ψ) une émotion (⋿) dérivant d'une source de l'émotion (∑). L'approche interpersonnelle demande que l'on introduise deux rôles supplémentaires. L'allocateur d'émotion attribue l'émotion à l'allocataire ϒ, ce qui amène à bien distinguer la personne P de la personne émotionnée Ψ. À l'écrit, l'orchestrateur de l'émotion est un méta-allocateur, qui organise les auto- et hétéro-distributions de l'émotion.
Denis Vidal (EHESS, Paris)
Ontologie et robotique: une perspective anthropologique sur la robotique humanoïde
Partant des analyses proposées par des roboticiens et des spécialistes d'intelligence artificielle sur la distinction hommes-machines et sur son évolution, je montrerai comment ces dernières peuvent être recontextualisées par le biais d'une approche qui se veut, tout à la fois, ethnographique et anthropologique. M'inspirant d'observations menées chez Aldebaran et dans le cadre du Musée du Quai Branly avec le robot Berenson, je proposerai ainsi deux manières possibles de réinterpréter les formes de relation qui se dessinent aujourd'hui entre humain et robots; et je débattrai de leur compatibilité et de leur validité respective.
Frédérique de Vignemont (Institut Jean-Nicod, Paris)
L'hypothèse du corps étendu
Selon l’hypothèse de l’esprit étendu, “there is nothing sacred about skull and skin” (Clark and Chalmers, 1998). La question semble se poser d’autant plus de nos jours où les technologies deviennent de plus en plus intégrées au corps humain, technologies qui ont pour but de restaurer et d’améliorer les capacités existantes, voire même d’ajouter de nouvelles capacités telles que les prothèses myoélectriques et les exosquelettes. Cependant leur intégration n’est pas sans soulever un certain nombre de problèmes. Jusqu'à quel point peut-on véritablement étendre son corps? Et à quel prix pour le corps biologique? Je m’appuierai ici sur l’exemple des outils pour montrer l’étendue mais aussi les limites de leur intégration.
Manifestation organisée avec le soutien de :
- Projet PsyPhINe (MSH Lorraine 2016-2017)
- MSH Lorraine (USR3261)
- APEMAC, EPSaM (EA4360)
- ATILF (UMR 7118)
- LHSP - Archives Henri-Poincaré (UMR7117)
- Loria (UMR7503)
- Université de Lorraine
Pour vous inscrire, merci de suivre ce lien
(inscriptions jusqu'au 11 décembre). NB. Les capacités d'accueil sont actuellement dépassées. Votre inscription sera mise sur liste d'attente et nous vous contacterons en cas de désistement.