Vie du laboratoire
Une soutenance supplémentaire à signaler dans cette lettre, celle de Céline Fellag Ariouet, qui a eu lieu le 12 décembre à Sèvres, au Bureau international des poids et mesures. Céline présentera son travail intitulé Les bâtisseurs du Bureau international des poids et mesures et la construction des savoirs métrologiques, 1875-1960, réalisé sous la direction de Martina Schiavon. Toutes nos félicitations !
Mamadou Lamine Ngom (ci-contre) faisait partie des heureux élus mis à l'honneur lors de la cérémonie des docteurs 2025 de l'Université de Lorraine, qui s'est tenue le 28 novembre à Metz. Mamadou a reçu le prix de thèse 2025 pour l'école doctorale SLTC. Encore un grand bravo ! Vous pouvez consulter le replay de la cérémonie sur la page de Factuel consacrée à l'événement.
Kai Wehmeier achève à la fin du mois son séjour en France dans le cadre de sa chaire Fulbright-Tocqueville. L'occasion, à la fin de ces quelques mois d'intense activité, d'une interview vidéo qui sera diffusée sous peu sur Factuel. Si Kai s'en va bientôt, les au revoir ne sont en aucun cas définitifs, et la collaboration avec UC Irvine, son département de logique et de philosophie des sciences, et le Center for the Advancement of Logic, its Philosophy, History, and Applications (dirigé par Kai), est amenée à se poursuivre. Nous avons en effet eu le plaisir d'apprendre que notre dossier d'International Research Project a été accepté par le CNRS Sciences Humaines & Sociales et UC Irvine. Le projet, intitulé FaTiLLaM (Formalization as Translation in Logic, Language, and Mathematics), se propose d'étudier la formalisation, comprise comme une traduction, à la fois d'un point de vue historique et systématique, avec un accent sur ses utilisations (notamment pour l'IA symbolique). Ce soutien permettra l'organisation de conférences dans les deux pays et l'échange de chercheurs. Nous nous réjouissons de pouvoir poursuivre ce fructueux travail en commun !
Comme chaque année, nos locaux seront fermés pour deux semaines, du 20 décembre au 4 janvier. Nous vous souhaitons une très bonne fin d'année et vous donnons rendez-vous en 2026 pour de nouvelles aventures !
Séminaires et groupes de travail
- Séminaire "Des catastrophes collectives au sujet catastrophé" : lundi 1er décembre, 16h15, Strasbourg, Hôpital civil, bâtiment d'Anatomie
- Séminaire doctoral des Archives Poincaré : mardi 2 décembre à 12h15, Nancy, bibliothèque du laboratoire
- Séminaire PANALM (Paris-Nancy Colloquium in Logic and the Philosophy of Mathematics) en coopération avec l'IHPST et l'Institut Jean Nicod : mercredi 3 décembre à 14h, Aybüke Özgün (ILLC, University of Amsterdam), "Refining epistemic logic via topology", Paris, IHPST
- Grandes conférences des Archives Henri-Poincaré : mercredi 3 décembre à 17h, Gaëlle Le Dref (Archives Henri-Poincaré), "Entre impératifs de santé publique, déontologie médicale et contraintes sociotechniques, quelle éthique pour les médecins généralistes en France ?", Strasbourg, MISHA, Salle de conférence et en ligne
- Séminaire Le mot du mois : jeudi 4 décembre à 12h30, Claire Crignon, "Sobriété", Nancy, bibliothèque du laboratoire
- Séminaire Histoire et philosophie des mathématiques de l'Antiquité à l'âge classique, "Conceptions philosophiques des nombres à l’âge impérial : Alexandre d’Aphrodise et Théon de Smyrne" : vendredi 12 décembre à 10h, Federico Maria Petrucci (Turin) et Laura Marongiu (Milan), "Theon of Smyrna on the Monad and Numbers (Expositio 18.3-21.19)", commentaires de Pierre Adam (Lille) et discussion ; Laura Maria Castelli (Cambridge), "Alexander of Aphrodisias on Numbers and Quantities", commentaires de Gweltaz Guyomarc’h (Caen) et discussion, discutants : Thomas Bénatouïl (Lille), Lorenzo Corti (Nancy), Vincenzo De Risi (Paris), Nancy, Maison des Sciences Sociales et des Humanités, 25 rue Baron Louis, salle R106, et en ligne [participer]
- Séminaire "Épistémologie & communication scientifique" : vendredi 12 décembre à 14h, Cédric Paternotte (Sorbonne-Université, Sciences, Normes, Démocratie), "Tolérance et dogmatisme en science", en ligne [s'inscrire]
- Séminaire Le mot du mois : jeudi 8 janvier à 12h30, Sophie Arborio, "Altérité", Nancy, bibliothèque du laboratoire
- Séminaire Humanités numériques et fonds patrimoniaux : vendredi 9 janvier à 10h, Matthieu Pelingre (IDMC, UL), "Indexation automatique de cartes postales anciennes", en ligne
Les vidéos des séminaires sont à retrouver ici : https://videos.ahp-numerique.fr/c/seminaires. Pour les Grandes conférences, c'est là : https://videos.ahp-numerique.fr/c/grandesconferences
Manifestations
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Premier atelier Impact TRAPPS, 8 décembre, Nancy, MSH Lorraine
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Journée Modes et conditions d'existence de la littérature (projet OnLit), 9 décembre, Nancy, MSH Lorraine
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Journée d'étude sur la cognition mathématique, 10 décembre, Nancy, site Libération
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Journées "Épistémologie comparée des formes de production de l’objectivité scientifique", 15-17 décembre 2025, Strasbourg, MISHA [en savoir plus]
- Journée LAENNEC : écrire la clinique, 15 janvier 2026, Nancy, site Libération [en savoir plus]
Signalons également la journée d'étude "1825-2025 : de la découverte du benzène au concept d’aromaticité aujourd’hui", co-organisé par Eric Jacques pour la Société Chimique de France le 10 décembre, à Paris.
Vous pouvez comme toujours retrouver les vidéos de nos manifestations passées ici : https://videos.ahp-numerique.fr/c/colloques
Hors les murs
- 3 décembre, Andrew Arana : "Les branches des mathématiques ont-elles des limites ?”, TimeWorld Limit, Besançon
- 10 décembre, Baptiste Mélès : présentation de Software Heritage au Consortium DISTAM, Aubervilliers, Campus Condorcet
- 17 décembre, Alexandre Hocquet : "A portrait of the scientist as a user, keynote au colloque HaPoC (History and Philosophy of Computing), Aachen
- 18 décembre, Baptiste Mélès : présentation de Software Heritage à l'association Swiss Video Game Archivists, en ligne
- 14 janvier, Baptiste Mélès : intervention au Séminaire de lecture d’articles de philosophie des mathématiques, SPHERE, Paris
- 14 janvier, Christophe Bouriau : "Schopenhauer : un nouveau droit naturel pour l'écologie ?", conférence dans le cadre du plan académique de formation, Nancy
Du côté des projets
Si vous voulez en savoir plus sur le projet IMPACT TRAPPS (Transitions des politiques et pratiques de santé), un article Factuel lui est consacré, paru le 21 novembre. Les trois responsables du programme, Claire Crignon (Archives Henri-Poincaré), Emmanuelle Simon (CREM) et Ingrid Volery (TETRAS), en présentent les enjeux, la méthodologie et les actions prévues. C'est ici : TRAPPS : Un projet IMPACT pour comprendre les transitions santé–environnement. Le premier atelier du projet a eu lieu le 8 décembre à Nancy.
Sciences - société
Alexandre Miot interviendra au Musée des Beaux-Arts de Nancy le 7 janvier à 18h15, dans le cadre du cycle "Fans d'art", pour une conférence intitulée : "D'une exposition internationale à l'autre : Paul Nicolas à Paris en 1925 et 1937".
Le club ORION San/sociéTé coanimé par Maureen Morgenthaler organise le deuxième Apéro santé de l'année le mardi 13 janvier à 18h30 au Barami (100 Grande-Rue à Nancy). Ce sera une discussion autour de la solitude et des éventuels risques pathologiques associés, avec Jean-Michel Perez (UL, professeur en sciences de l'éducation), Sarah Nau (coordinatrice du développement social de l'association Les petits frères des pauvres), Ingrid Voléry (professeure en sociologie, UL) et Shina Desrosier (club ORION Exsa et doctorante en sciences de gestion au CEREFIGE). L'entrée est libre et gratuite !
Vient de paraître
- François Jaquet, "Is Racism Wrong by Definition?", Philosophia, 2025. https://doi.org/10.1007/s11406-025-00929-3
- Leonard Dung & François Kammerer, "A science of chimeras? The implications of illusionism for non-human consciousness research", Philosophical Psychology, 2025, 1–24. https://doi.org/10.1080/09515089.2025.2587227
- Gaëlle Le Dref, "Canadian vaccine hesitancy: getting the picture", recension de l'ouvrage de Caroline Espinoza et Laurence Monnais, 2024, Ces vaccinations qui (n')ont (pas) eu lieu. Chronique pandémique, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, in Metascience, 34, 295-297, 23 oct. 2025. https://doi.org/10.1007/s11016-025-01089-6
- Tiago Ribeiro Santos, "Distances et évitements : enseignants à l’épreuve de leur visibilité sur internet", Nauki o Wychowaniu. Studia Interdyscyplinarne (NOWIS), 2(21), 2025, 142‑157. https://czasopismo.naukiowychowaniu.uni.lodz.pl/article/554753/fr
Zoom sur ... le projet "Pourquoi sauver l'humanité ?", de Conor McHugh
Imaginez que vous ayez la possibilité de développer une nouvelle technologie qui apporterait probablement des bénéfices importants à l’humanité, mais qui pourrait également entraîner plutôt son extinction. Avez-vous des raisons de ne pas développer cette technologie ? Pour beaucoup d’entre nous, le risque de l’extinction de l’humanité semble une raison très forte. En effet, nous avons tendance à croire que notre extinction serait un événement catastrophique, que nous devrions empêcher quasiment à tout prix si nous le pouvons. Mais quelles sont exactement les raisons d'empêcher l'extinction de l'humanité – en quoi serait-elle une mauvaise chose ? Et quelles sont les conséquences politiques et morales de nos réponses à ces questions, face aux crises contemporaines telles que le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité ?
Il faut distinguer le mal supposé de l’état d’extinction – l’absence d’êtres humains – du mal du processus qui donne lieu à cet état. Si, par exemple, une maladie nous tuait toutes et tous bientôt, ce serait une très mauvaise chose à cause de la souffrance et des morts précoces qu’elle impliquerait. Mais ces raisons-là ne se fondent pas sur le mal de l’extinction en tant que tel.
Pour en faire abstraction, nous pouvons imaginer un scénario où nous arrêterions tout simplement de nous reproduire, de sorte que l’espèce disparaîtrait petit à petit sans que des vies individuelles soient abrégées ou dégradées.
Il pourrait paraître évident que la raison principale pour empêcher l’extinction humaine est son coût en vies heureuses. Plus tôt l’humanité s’éteint, moins nombreuses sont les vies heureuses vécues dans l’histoire de l’univers. Le monde n’est-il pas meilleur s'il contient plus de bonheur ? Aussi plausible qu’elle puisse paraître à première vue, cette approche se heurte à plusieurs objections. Elle implique, par exemple, la conséquence douteuse que nous avons de très fortes raisons de nous reproduire le plus possible, tant que les nouvelles personnes ainsi créées seraient heureuses. En réalité, ce que nous avons de fortes raisons de faire est de rendre heureuses les personnes qui existent, ou qui vont, de fait, exister. Nous n’avons pas les mêmes raisons de créer de nouvelles personnes heureuses. Ce qui compte est le bien-être des humains (et des animaux) qui existent de fait, plutôt que la quantité totale de bien-être dans le monde.
Dans mes recherches j’essaie de montrer que la pleine signification de l’extinction de l’espèce humaine ne peut être comprise qu'en faisant appel au rôle de l'humanité en tant que fondement ou ancre, plutôt que simple porteuse de valeur. L’humanité, de même que d’autres choses comme les objets beaux, est porteuse de valeur. Mais j’affirme que le fait d’être porteur de valeur consiste, à son tour, en une relation unissant un objet et des attitudes d’évaluation possibles qui sont spécifiquement humaines (par exemple l’appréciation, le respect, l’amour et l’admiration morale et esthétique). Ainsi, la nature de la valeur ne peut pas être séparée de la nature de l’humanité. La disparition de l’humanité ne signifierait pas la perte totale de la valeur. Mais cette disparition représenterait la fin des attitudes en vertu desquelles cette valeur existe. Elle serait par conséquent tragique d’une manière complexe et particulièrement profonde, qui par ailleurs est difficile à mettre en balance avec les coûts, notamment économiques, de nos efforts pour réduire le risque de ce résultat.
Prochaine lettre en janvier 2026 -- Vous pouvez également vous inscrire à notre liste de diffusion
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