Icone social AHP

Programme Grandes Conférences 2009-2010

  • 7 OCTOBRE 2009
    Jacques MORIZOT (Université de Provence).
    "Phénoménalisme épistémologique et physicalisme esthétique” [résumé]
  • 25 NOVEMBRE 2009
    Christian JACOB (CNRS et EHESS, Centre Louis Gernet).
    “Pour une anthropologie historique des savoirs: acteurs, pratiques, traditions” [résumé]
  • 3 FEVRIER 2010
    Jürgen MITTELSTRAß (Université de Constance).
    “Science and Values” [résumé]
  • 10 MARS 2010
    François JULLIEN (Université Paris-VII, IUF)
    Les transformations silencieuses” [résumé]
  • 28 AVRIL 2010
    Maria Emanuela SCRIBANO (Université de Sienne).
    "Descartes et Spinoza face à l'erreur" [résumé]
  • 12 MAI 2010
    Eric DUFOUR (Université de Grenoble).
    “La notion de reconstruction dans la psychologie de Natorp” [résumé]
  • 9 JUIN 2010
    Alberto MARTINEZ (University of Texas, Austin).
    “Einstein's X: The Rise of Abstraction at the École Polytechnique” [résumé]
  • 22 JUIN 2010 de 17h30 à 19h30
    Jacqueline FEKE (Stanford University).
    "Ptolemy’s Philosophy of Science" [résumé]
  • 30 JUIN 2010
    June BARROW-GREEN  (The Open University, Chaire internationale de la Région Lorraine).
    "George Birkhoff: "the Poincaré of America”." [résumé]

 

Résumés / Abstracts

  • 7 OCTOBRE 2009
    Jacques MORIZOT (Université de Provence).
    "Phénoménalisme épistémologique et physicalisme esthétique”

Goodman a sans conteste été l’un des artisans les plus engagés en faveur d’un programme phénoménaliste en épistémologie où il ne semble pas le plus évident à défendre alors que paradoxalement, dans le domaine esthétique où prédominent le subjectivisme et l’accent sur l’immédiat et le senti, il n’a cessé de plaider pour une approche clairement opposée. Cette situation est donc antagoniste de celle de Carnap qui a renoncé assez vite au paradigme phénoménaliste et qui adhère à une conception traditionnelle de l’esthétique. Pour approfondir le sens de ce paradoxe, il est utile de confronter les trajectoires respectives de Carnap et de Goodman et d’interroger la portée effective de leurs divergences. Ceci met en jeu non seulement le projet de fonder la théorie de la connaissance mais la relation que l’esthétique est en mesure d’entretenir avec lui. En raison de la netteté de ses choix méthodologiques, le cas de Goodman est l’un de plus fructueux pour examiner l’évolution des relations entre ces disciplines.

  • 25 NOVEMBRE 2009
    Christian JACOB (CNRS et EHESS, Centre Louis Gernet).
    “Pour une anthropologie historique des savoirs: acteurs, pratiques, traditions”

Est-il possible de constituer en un champ d'études unifié la diversité des savoirs humains  -- scientifiques, humanistes, pratiques, spirituels ? Quel peut être l'apport d'une anthropologie historique qui ne placerait pas les contenus au centre de l'enquête, mais s'attacherait aux gestes et aux opérations, aux acteurs individuels ou collectifs, aux dynamiques de circulation et de transmission ? On s'efforcera de dégager quelques enjeux théoriques et méthodologiques d'une telle perspective de recherche interdisciplinaire, qui inspire le projet éditorial des Lieux de savoir, en cours de publication aux éditions Albin Michel.

  • 3 FEVRIER 2010
    Jürgen MITTELSTRAß (Université de Constance).
    “Science and Values”

Knowledge has become increasingly subjectless, and the question whether knowledge is value-laden or value-free has become a major topic in the context of science and society. In my paper I shall make a few general remarks under the rubrics of value-free science, three meanings of science, commercialisation of knowledge, democratic science and ethics of or in science.

  • 10 MARS 2010
    François JULLIEN (Université Paris-VII, IUF)
    Les transformations silencieuses”

Grandir, vieillir ; mais également l’indifférence qui se creuse, jour après jour, entre les anciens amants, sans même qu’ils s’en aperçoivent ; comme aussi les Révolutions se renversant, sans crier gare, en privilèges, ou bien le réchauffement de la planète : autant de modifications qui ne cessent de se produire ouvertement devant nous, mais si continûment et de façon globale, de sorte qu’on ne les perçoit pas. Mais on en constate soudain le résultat – qui nous revient en plein visage.
Or, si cette transformation continue nous échappe, c’est sans doute que l’outil de la philosophie grecque, pensant en termes de formes déterminées, échouait à capter cet indéterminable de la transition.
De là, l’intérêt à passer par la pensée chinoise pour prêter attention à ce même: celui de «transformations silencieuses» qui, sous le sonore de l’événement, rendent compte de la fluidité de la vie et éclairent les maturations de l’Histoire tout autant que de la Nature.
De notion descriptive, on pourra en faire alors un concept de la conduite, stratégique comme aussi politique : face à la pensée du but et du plan, qui a tant obsédé l’Occident, s’y découvre l’art d’infléchir les situations sans alerter, d’autant plus efficace qu’il est discret.

  • 28 AVRIL 2010
    Maria Emanuela SCRIBANO (Université de Sienne).
    "Descartes et Spinoza face à l'erreur"

Dans sa théorie de l'erreur, Spinoza s'oppose à la théorie cartésienne qui attribuait la responsabilité de l'erreur à la volonté. Chez Descartes, l'erreur est toujours une faute évitable, et dont la responsabilité tombe entièrement sur celui qui se trompe. Le jugement s'ajoute en effet à l'idée; et, dans le cas des idées obscures et confuses, le jugement n'est jamais nécessaire. Au contraire, chez Spinoza, l'erreur est toujours nécessaire et inévitable. Car les idées de l'imagination, comme celles de la raison, impliquent nécessairement un jugement de conformité de la réalité extérieure à l'idée qui est censée la représenter.
De cette analyse opposée sur la nature de l'erreur, découle une stratégie opposée pour l'éviter. Le doute et la suspension du jugement chez Descartes; l'information chez Spinoza. D'où aussi une attention différente à la politique et à la communauté comme sujet de l'organisation et de la circulation de l'information.

  • 12 MAI 2010
    Eric DUFOUR (Université de Grenoble).
    “La notion de reconstruction dans la psychologie de Natorp” [résumé]

Je me propose de présenter la psychologie de Natorp et de montrer en quoi consiste la méthode de reconstruction. Natorp, critique de la phénoménologie husserlienne, montre qu'on ne saurait prétendre atteindre et retrouver je-ne-sais quelle immédiateté subjective. Davantage, le sujet est proprement inaccessible, pour autant qu'il est toujours objectivé dans la réflexion et le discours qui prétendent l'atteindre. C'est pourquoi, d'une manière tout à fait analogue à ce que fait Proust dans "La recherche du temps perdu", la reconstruction n'est rien d'autre que la généalogie de l'objectivité -- le sujet n'étant rien d'autre que l'histoire de son aliénation et des traces qu'il laisse dans ce qui lui fait face.

  • 9 JUIN 2010
    Alberto MARTINEZ (University of Texas, Austin).
    "Einstein's X: The Rise of Abstraction at the École Polytechnique”

Following the French Revolution, geometers and algebraists struggled for primacy in the elite national and imperial school for military engineers, the École Polytechnique. I will discuss their struggle as well as its later consequences in modern physics. In the 1900s, physicists led by Albert Einstein and Neils Bohr increasingly abandoned physical models and visualization in favor of the mechanical manipulation of algebraic signs.

  • 22 JUIN 2010 de 17h30 à 19h30
    Jacqueline FEKE (Stanford University).
    "Ptolemy’s Philosophy of Science" [résumé]

Claudius Ptolemy was not only a mathematician but also a philosopher. In the introduction to the Almagest, he presents the foundation of his philosophy of science. He appropriates Aristotle’s division of theoretical knowledge into physics, mathematics, and theology, and, when remarking on the epistemic success of each science, he makes a claim unprecedented in the history of ancient Greek philosophy. According to Ptolemy, physics and theology are conjectural and mathematics alone produces knowledge. This paper will explore Ptolemy’s definitions of the sciences in the introduction to the Almagest and analyze how and whether, in the rest of his corpus, Ptolemy portrays mathematics yielding accurate results in its own domain as well as when applied to physics.

 

  • 30 JUIN 2010
    June BARROW-GREEN  (The Open University, Chaire internationale de la Région Lorraine).
    "George Birkhoff: "the Poincaré of America”."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

In 1912, only a few months after the death of Poincaré, the American mathematician George Birkhoff shot to international fame by providing a proof of Poincaré’s ‘last geometric theorem’, a theorem with which Poincaré had struggled during the last two years of his life. Birkhoff continued to work on topics connected with Poincaré, in particular dynamical systems, and went on to become one of the leaders of American mathematics. In my talk, I shall consider Birkhoff as “the Poincaré of America” -- a description provided by the Russian mathematician Nikolai Krylov in 1924 -- and set his work in the context of his career in the United States.