Icone social AHP

Programme Grandes Conférences 2012-2013

Le cycle de conférence de l'année universitaire porte sur deux thèmes:

  • La philosophie, les sciences, les Lumières [L]
  • Autour de la philosophie pratique [P].

Les Grandes conférences sont organisées par :

  • Archives Henri Poincaré
  • Département de Philosophie de l'Université de Lorraine à Nancy
  • Colloque permanent transfrontalier Nancy-Saarbrücken
  • MSH Lorraine

Les conférences se déroulent de 17h00 à 19h00 dans la Salle Internationale de la Maison des Sciences de l'Homme de Lorraine (91 avenue de la Libération, Nancy, 3e étage, salle 324).

  • 10 octobre 2012 [conférence annulée]
    Ulla Wessels (Saarbrücken)
    [P] Adapted Preferences: a Problem for Welfare Ethics?

  • 21 novembre 2012
    Jean-Christophe Merle (Archives Poincaré)
    [P] La mondialisation et la responsabilité pour les droits de l'homme [résumé]
  • 12 décembre 2012
    Sophie Roux (Université Pierre Mendès France)
    [L] Sur l'idée même d'expérience de pensée [résumé]
  • 30 janvier 2013
    André Charrak (Université Paris 1) [conférence annulée]
    [L] L'empirisme et la science certaine: la voie historique [résumé]
  • 20 février 2013
    Claire Pages (CEPCAP/Archives Poincaré/Sophiapol)
    [L] Sciences et philosophie chez Herder : de la critique des Lumières aux prémices des sciences de l'homme [résumé]
  • 20 mars 2013
    Christian Bonnet (Université Paris 1)
    [L] Schlick et Kant [résumé]
  • 10 avril 2013
    Gerhard Heinzmann (Archives Poincaré)
    [L] Le concept de Philosophie des Lumières est-il encore fécond aujourd'hui? [résumé]
  • 15 mai 2013
    Olivier Bruneau (Archives Poincaré)
    [P] Les preuves mathématiques en philosophie morale: les cas de Craig et Maclaurin [résumé]
  • 29 mai 2013
    Hélène Bouchilloux (Archives Poincaré)
    [L] La méthode scientifique dans le Second Discours de Rousseau [résumé]
  • 12 juin 2013
    Christoph Fehige (Saarbrücken) [conférence annulée]
    [P] Concord and the Duty to Optimize" [résumé]

 

__________________

 

Résumés / Abstracts

  • 21 novembre 2012
    Jean-Christophe Merle (Archives Poincaré)
    [P] La mondialisation et la responsabilité pour les droits de l'homme

 

Depuis la fameuse critique adressée par Jeremy Bentham à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, les partisans et les théoriciens des droits de l’homme portent une attention croissante à la prise en considération et à la définition précise de devoirs corrélatifs, au sens de Hohfeld. Cependant, l’exigence d’une théorie des droits de l’homme qui inclut et attribue des devoirs corrélatifs adéquats n’implique pas de fonder les droits de l’homme sur la possibilité présente de les réaliser. En commettant pourtant ce paralogisme, certains théoriciens des droits de l’homme présument que, pour valoir comme tels, les droits de l’homme doivent nécessairement pouvoir être entièrement réalisés non seulement à un certain moment dans l’avenir, mais aussi dès maintenant, et que cette réalisation n’est présentement possible que grâce à des institutions publiques, c’est-à-dire grâce à des Etats. Cette conception, actuellement présupposée par beaucoup de théoriciens des droits de l’homme et reposant pourtant sur un paralogisme, contredit la conception initiale des droits de l’homme comme un projet à long terme, qui demeure, aujourd’hui encore, loin d’être réalisé, où que ce soit. Cette conception erronée peut se fonder soit sur un contractualisme politique, soit sur une notion de responsabilité pour les dommages, nationaux ou internationaux, actifs ou passifs, causés par des institutions publiques.

Dans la première partie de cet exposé, je montrerai comment ce paralogisme conduit à concevoir les droits de l’homme d’une manière qui exclut certains exemples de droits de l’homme pourtant très largement reconnus comme tels.

La seconde partie de cet exposé esquissera quelques conséquences qui résultent de nos intuitions morales relatives aux droits de l’homme pour la définition et l’attribution de devoirs corrélatifs. Ces conséquences, combinées avec certaines exigences de justice mondiale, se rapportent directement à des exigences morales relatives à la mondialisation.

__________________

 

  • 1212201212 décembre 2012
    Sophie Roux (Université Pierre Mendès France)
    [L] Sur l'idée même d'expérience de pensée

 

Depuis une vingtaine d'années, les expériences de pensée ont submergé la philosophie et son histoire. La Chambre chinoise de Searle, la Marie de Jackson et la Marie de Dennett, la Terre-Jumelle de Putman, différentes variations du Cerveau-dans-une-cuve, la violoniste de Thomson, et un bon nombre de zombies hantent les cours de philosophie. Les historiens de la philosophie se sont eux aussi mis à parler d'expériences de pensée à propos de toutes sortes de choses: l’état de nature, le Malin Génie, le problème de Molyneux, le Moulin de Leibniz, l’Anneau de Gygès, le Bateau de Thésée, etc. La science-fiction, voire la fiction littéraire en général, sont maintenant elles aussi appréhendées comme des expériences de pensée. Il en résulte une telle confusion qu’on peut avoir aujourd’hui l’impression qu’il serait judicieux de remplacer la question «Qu’est-ce qu’une expérience de pensée?» par la question «Qu’est-ce qui n’est pas une expérience de pensée?». C’est pourtant bien à la première de ces deux questions que je me propose de répondre dans cette conférence. Je le ferai de trois manières: par une histoire de la notion d’expérience de pensée, par un examen des caractéristiques de la notion d’expérience de pensée, par une analyse des débats que la notion d’expérience de pensée a récemment suscités en philosophie des sciences et en philosophie de la connaissance.

__________________

 
  • 30 janvier 2013
    André Charrak (Université Paris 1)
    [L] L'empirisme et la science certaine: la voie historique

 

__________________

 

  • 20 février 2013
    Claire Pages (CEPCAP/Archives Poincaré/Sophiapol)
    [L] Sciences et philosophie chez Herder : de la critique des Lumières aux prémices des sciences de l'homme

 

Herder est un initiateur du mouvement intellectuel et littéraire romantique ou préromantique allemand, le Sturm und Drang, qui se développe dans les années 1770-1790. Il partage avec le romantisme allemand une critique du rationalisme cosmopolite des Lumières et du classicisme français, une valorisation des exigences de la sensibilité dans une filiation rousseauiste et de l’originalité du génie. Pourtant, seule l’œuvre de jeunesse de Herder peut être classée dans ce courant. Son travail postérieur à Weimar et en particulier la grande œuvre qui présente sa «seconde» philosophie de l’histoire (Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit) est marqué par un rapprochement à l’égard de certaines positions de l’Aufklärung.

La critique des Lumières portée par nombre de romantiques a conduit ceux-ci à une hostilité de principe à l’égard des sciences, voire à un certain irrationalisme, la révolte du sentiment et la valorisation du naturel induisant chez eux une méfiance à l’égard de la science et de la culture. Nous intéresse chez Herder le fait que sa critique des Lumières – de leur rationalisme, abstraction, comparatisme, etc. – ne s’accompagne jamais, bien au contraire, d’une méfiance ou d’un désintérêt pour les sciences, raison pour laquelle il s’opposera aux disciples allemands de Rousseau. En témoigne son projet de science historique comme histoire naturelle des forces

Bien plus, la critique herdérienne de l’universalisme des Lumières ne fait pas de lui un acteur de la formation des idéologies anti-modernes. L’accusation de Scharmerei ne porte pas contre lui. Il n’est pas un anti-Aufklärer car sa pensée vise un élargissement du rationalisme moderne et des Lumières, en particulier dans le cadre du projet de «philosophie humaine» qui est le sien (il s’inscrirait ainsi dans des «Secondes Lumières» allemandes). Or, ce projet critique le met sur la piste de développements scientifiques nouveaux touchant les sciences de l’homme, qui font de lui un initiateur de l’histoire des civilisations, de la philologie, ou encore un précurseur de l’anthropologie moderne. Nous proposerons de montrer de quelle manière les prémices de certaines sciences de l’homme que l’on trouve dans la pensée de Herder sont solidaires de sa critique et de son élargissement de la philosophie des Lumières.

 

__________________

 
  • 20 mars 2013
    Christian Bonnet (Université Paris 1)
    [L] Schlick et Kant

 

L’affirmation d’Otto Neurath, selon laquelle la spécificité de la philosophie autrichienne en général et du Cercle de Vienne en particulier tiendrait à ce que l’Autriche se serait « épargné l’entracte kantien », doit assurément être nuancée dans le cas de Moritz Schlick – philosophe allemand formé par l’université allemande – au point que certains commentateurs ont défendu la thèse selon laquelle ce dernier aurait lui-même longtemps été kantien et ne se serait éloigné du kantisme que tardivement, après son arrivée à Vienne en 1922, notamment sous l’influence de Wittgenstein. Nous nous interrogerons sur la nature des liens que la philosophie de Schlick entretient avec le kantisme et la tradition kantienne, et nous essaierons de montrer que son point de vue a, sur ce point comme sur d’autres, infiniment moins varié qu’on ne le prétend parfois. S’il partage certes avec tous les autres représentants de l’empirisme logique le refus des jugements synthétiques a priori, Schlick, dont la théorie de la connaissance a ceci de commun avec la théorie kantienne qu’elle fait de la connaissance une construction ou une mise en ordre de l’expérience au moyen de formes conceptuelles et cherche à rendre compte de la possibilité pour ces formes de décrire la réalité, crédite notamment Kant d’avoir reconnu le caractère purement formel de l’a priori.

 

__________________

 
  • 10 avril 2013
    Gerhard Heinzmann (Archives Poincaré)
    [L] Le concept de Philosophie des Lumières est-il encore fécond aujourd'hui?

 

__________________

 
  • 15 mai 2013
    Olivier Bruneau (Archives Poincaré)
    [P] Les preuves mathématiques en philosophie morale: les cas de Craig et Maclaurin

 

__________________

 
  • 29 mai 2013
    Hélène Bouchilloux (Archives Poincaré)
    [L] La méthode scientifique dans le Second Discours de Rousseau

 

On se demande souvent si Rousseau est un écrivain ou un philosophe. Il s'agira de montrer qu'il prétend (aussi) faire oeuvre scientifique et comment la méthode du discours sur l'inégalité est "scientifique" et largement inspirée de la physique de Descartes et de Buffon.

 

__________________

 
    • 12 juin 2013
      Christoph Fehige (Saarbrücken)
      [P] Concord and the Duty to Optimize"

     

    Grandes conférences des années précédentes :

    Programme de l'année 2011-2012
    Programme de l'année 2010-2011
    Programme de l'année 2009-2010
    Programme de l'année 2008-2009
    Programme de l'année 2007-2008

    Contact : Manuel Rebuschi (manuel.rebuschi@univ-lorraine.fr)