Vie du laboratoire
Les Journées Scientifiques 2017 des Archives Henri Poincaré se tiendront les 6 et 7 juin. Organisées par Johanna Gouzouazi (Strasbourg) et Vincent Granata (Nancy), elles feront alterner, selon le principe retenu pour les précédentes éditions, chercheurs confirmés et débutants. Cette année, 5 des 14 intervenants sont des chercheurs de l'Institut de Recherches Interdisciplinaires sur les Sciences et la Technologie, laboratoire strasbourgeois avec lequel les Archives Poincaré fusionneront au 1er janvier 2018. | |
Deux nouveaux stagiaires au laboratoire : Paul Sarrassat, étudiant en L3 MIASHS - Sciences Cognitives, travaillera de mai à juillet sur le projet e-HP (e-Poincaré – Une plate-forme numérique pour l’édition, la recherche et la valorisation autour de l’œuvre d’Henri Poincaré) ; Flora Delorme, étudiante en L3 de Sociologie, travaillera jusqu'au 19 mai dans le cadre du projet Batalab (Bataville, un laboratoire pour comprendre les mutations économiques, environnementales et sociales d’un territoire) |
Séminaires et groupes de travail
- Histoire des mathématiques : mardi 9 mai à 10h30, Yamina Bettahar [en savoir plus]
- Séminaire Logiques & philosophie : mardi 10 mai à 14h, Sur l’article de Fitting “Paraconsistent Logic, Evidence, and Justification”, présentation par Philippe Ruisseau
- Grandes conférences des Archives Poincaré : mercredi 10 mai à 17h, Pierre Ageron [en savoir plus]
- Séminaire Codes sources : jeudi 11 mai à 14h, Julien Grenet, Paris, LIP6, Univ. Pierre et Marie Curie [en savoir plus]
- Groupe de travail "connexions et théorie de jauge" : mardi 16 mai à 14h, Irem de Lorraine - séance de traduction de Relativitätstheorie de W. Pauli
- Humanités numériques et archives : vendredi 19 mai à 10h, Wioletta Miskiewicz [en savoir plus]
- Séminaire CIRMATH : lundi 29 mai à 10h, Paris, IHP - Autour des premières cartes [en savoir plus]
- Histoire des mathématiques : mardi 30 mai à 10h30, Marie-Thérèse Pourprix [en savoir plus]
- Grandes conférences des Archives Poincaré : mercredi 31 mai à 17h, Martine Paindorge [en savoir plus]
- Epistémologie comparée de l’expérimentation dans les sciences de la nature et dans les sciences humaines et sociales : jeudi 23 mars à 17h, Stéphanie Dupouy et Giuseppe Attanasi, MISHA, salle Océanie, Strasbourg
Manifestations
- Journée d'étude "Mobilités et circulations étudiantes internationales" : 30 mai 2017, Nancy, MSH Lorraine [en savoir plus]
- Journées scientifiques du laboratoire : 6-7 juin 2017, Nancy, MSH Lorraine [en savoir plus]
- Epistemology of Aesthetics : 27-29 juin 2017, Nancy, MSH Lorraine [en savoir plus]
- Colloque CIRMATH : 5-7 juillet 2017, Nancy, MSH Lorraine [en savoir plus]
Hors les murs
- Mercredi 3 mai, Ahmed Jeddi, “Mathématiques expérimentales : recherche et enseignement”, IREM Université de Reims Champagne-Ardenne
- Vendredi 5 mai, Bernard Ancori, "Les aventures de la vérité. Un regard d'épistémologue", Journée "Pesticides" du forum des acteurs du Labex COTE, Université de Bordeaux
- Mercredi 17 mai, Vincent Granata, "Ce que le lien entre la musique et les émotions peut apporter à une approche de l'affectivité : l'exemple du blues dans le Delta du Mississippi", journée d'étude "Liaisons affectives au-delà de l'humain", organisée par l'équipe "Affectivité, perception, sensation : le corps agissant" du laboratoire d'Anthropologie sociale du Collège de France, Paris
- Jeudi 18 mai, Samuel Provost, "L’enluminure dans l’œuvre de Paul Perdrizet : autour du Speculum Humanae Salvationis et des recherches sur la Vierge de Miséricorde", colloque "Le XIXe siècle en lumière : redécouverte et revalorisation de l’enluminure médiévale en France au temps du livre industriel", Université Rennes 2
- Vendredi 19 mai, Roger Pouivet, "The Authenticity of Musical recordings", International Conference "Authenticity versus Improvisation in the Philosophy of Music?", Berne
- Samedi 27 mai, Amirouche Moktefi, “Why make things simple when you can make them complicated? An appreciation of Lewis Carroll’s symbolic logic”, History of Logic Meeting : in Honour of Ivor Grattan-Guinness, organisé par la British Society for the History of Mathematics, Londres
- Lundi 29 mai, Catherine Allamel-Raffin, "La société du risque d'Ulrich Beck", dans le cadre d’EUCOR et du programme Franco-allemand SERIOR "Sécurité-Risque-Orientation", Nouveau Patio, Strasbourg
- Mercredi 31 mai, Roger Pouivet, "The Triumph of Aesthetic Virtues", séminaire "Nature, Value, and Normativity", Université de Bamberg
Du côté des projets
- Le projet e-HP (e-Poincaré – Une plate-forme numérique pour l’édition, la recherche et la valorisation autour de l’œuvre d’Henri Poincaré), dirigé par Laurent Rollet, est retenu pour 2017-2019 sur le programme CPER ARIANE.
- Le projet "Pratiques artistiques dans l'enseignement des sciences", porté par Catherine Allamel-Raffin et Carole Ecoffet, est accepté dans le cadre du GIS "Education Formation" (ESPÉ de Strasbourg et Université de Strasbourg).
Grand public
La Philo en petits morceaux : pour ne pas perturber la campagne électorale et faire une concurrence déloyale au débat de l'entre-deux-tours, la séance du 3 mai, normalement consacrée à la logique, et animée par Gerhard Heinzmann, est reportée à la saison prochaine.
|
|
|
Vient de paraître
Manuel Rebuschi, Questions d'attitudes. Essai de philosophie formelle sur l'intentionnalité, Vrin : Paris, coll. "Mathesis", 2017. [présentation sur le site de l'éditeur] Lorsque nous disons qu’Inès croit qu’un voisin est malade, qu’Ignace espère que les fantômes n’existent pas, qu’Igor craint de sortir de chez lui, ou qu’Irène adore son chat, nous procédons à des attributions d’attitudes mentales. Certaines de ces attitudes sont dites propositionnelles et d’autres, objectuelles – selon que leur contenu est une proposition, exprimée par une phrase subordonnée, ou un objet, dénoté par un terme singulier ou une description. Les attributions d’attitudes, qu’elles soient propositionnelles ou objectuelles, qu’il s’agisse de croyances, de désirs ou de craintes, ont ceci d’étonnant qu’elles sont aisément effectuées par tout un chacun dès l’acquisition du langage ou presque, tandis que leur analyse révèle une grande complexité. |
|
|
Zoom sur ... le projet « Prosopographie de la communauté mathématique : l’Annuaire des mathématiciens » de Laurent Rollet
L’histoire des sciences a pendant longtemps été centrée sur la célébration des grands savants. L’émergence de la sociologie des sciences et des sciences studies a profondément modifié les pratiques des historiens des sciences. Les historiens portent de plus en plus leur attention sur des acteurs de second plan voire sur des acteurs « oubliés », allant même jusqu’à élaborer une histoire populaire des sciences, refusant de citer les grands noms et assumant le choix d’écrire une histoire par en bas.
Ces nouvelles approches, qui s’appuient maintenant souvent sur des approches biographiques de masse, permettent de reconstituer des systèmes de production et de diffusion des connaissances scientifiques complexes dans lesquels la collecte des données, les échanges d’information, la validation des connaissances dépendent de communautés d’acteurs très larges et souvent méconnus : savants de premier plan, enseignants, érudits, éditeurs de journaux, membres de sociétés savantes et professionnelles, fabricants d’instruments, etc. À travers la prise en compte de ces populations se dessine une histoire des sciences qui ne se confond plus uniquement avec l’histoire des idées et des savoirs mais qui déploie ceux-ci dans une histoire matérielle.
Dans le champ de l’histoire des mathématiques, cette évolution est nettement perceptible depuis au moins 20 ans et a eu pour conséquence de faire bouger les lignes concernant la manière de concevoir les populations de mathématiciens (un mathématicien n’est pas seulement un universitaire publiant dans une revue de mathématiques) et le regard historique porté sur les pratiques de mathématiques. Une des conséquences visibles de ces travaux a été la mise au jour d’un grand nombre d’acteurs qui, sans avoir été des mathématiciens de premier plan, ont largement participé à la vie mathématique de leur temps à travers l’enseignement, la rédaction de manuels, l’organisation de congrès internationaux, l’édition de revues, etc.
En 1902, deux mathématiciens représentatifs de ce type d’acteurs, Charles-Ange Laisant (1841-1920) et Adolphe Bühl (1878-1949), publient chez l’éditeur C. Naud un imposant Annuaire des mathématiciens. L’ouvrage recense près de 6 000 mathématiciens ; chaque notice contient le prénom, le statut professionnel, la ou les attache(s) institutionnelle(s) de la personne, son adresse postale et son pays de résidence. Quelle pourrait-être l’utilité d’un tel annuaire ? D’une part, le développement très important des travaux mathématiques et la diversification des lieux de publication ; d’autre part, la question de l’échange entre mathématiciens travaillant dans le même champ.
Aujourd’hui, en regard de l’évolution des pratiques en histoire des mathématiques, cet instrument prend tout son sens. Laisant s’interroge en effet sur ce que signifie l’appellation de « mathématicien » et il en donne une définition très extensive :
« Nous nous proposions de donner une liste de mathématiciens ; qu’est-ce qu’un mathématicien ? Où arrêter une telle liste, qui pourrait au besoin s’étendre du plus illustre de nos savants jusqu’à l’enfant qui balbutie à l’école les premiers éléments de la science ? Il nous a semblé qu’il fallait ici se montrer très large, et comprendre sous cette dénomination : 1° Les membres de toutes les sociétés mathématiques, ou, dans les sociétés scientifiques d’ordre général, ceux qui en font partie comme représentants la science mathématique (en incluant l’astronomie). 2° Les auteurs ayant publié, dans un recueil ou sous forme d’ouvrages, des travaux mathématiques originaux, et non pas de simples solutions d’élèves. 3° Les personnes qui, par leurs fonctions, sont appelées à enseigner spécialement la science mathématique, ou l’une de ses branches, quel que soit le degré de l’enseignement. »
L’Annuaire des mathématiciens constitue un des nombreux avatars des internet de papier qui ont existé jusqu’à l’invention des systèmes d’information numériques. Il n’est pas certain qu’ils aient rempli tous les objectifs qui leur avaient été assignés au moment de leur création ou même qu’ils aient fonctionné de manière très efficace. Il n’en demeure pas moins qu’ils constituent aujourd’hui des objets historiques de première importance car ils donnent à voir un aspect de la réalité matérielle des pratiques scientifiques et ouvrent des perspectives d’analyse historique sur les processus de découpage disciplinaires et professionnels.
Le projet ProsopoMaths vise à constituer une base de données biographique en ligne à partir de cette source forte de plus de 6000 noms. Il s’enrichira dans les années à venir d’autres sources de données similaires en lien avec l’histoire des sciences mathématiques.
Prochaine lettre en juin -- Vous pouvez également vous inscrire à notre liste de diffusion
© 2017 - Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie (UMR 7117 CNRS / université de Lorraine)