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Journées scientifiques des Archives Henri-Poincaré 2015

Jeudi 4 juin 2015 - 09:00 - Vendredi 5 juin 2015 - 16:00
Nancy, MSH Lorraine (salle internationale)
Argumentaire: 

Les jeudi 4 et vendredi 5 juin de cette année, dans la salle internationale de la MSH Lorraine, se tiendront les Journées scientifiques des archives Henri Poincaré (JSAP).

Les Journées Scientifiques sont un événement annuel et interne aux Archives Henri Poincaré (UMR 7117). Elles ont pour vocation de rassembler les membres du laboratoire autour de présentations d'ouvrages et d'exposés de recherches doctorales. Pour les doctorants, ce rendez-vous est une opportunité d'exposer leurs travaux et de bénéficier d'un retour sur leurs avançées. Pour les chercheurs, c'est notamment l'occasion de présenter une publication récente (livre ou article) à leurs pairs.

Cet événement est central dans la vie du laboratoire et participe à la cohérence des recherches qui y sont menées : il permet à chacun de prendre connaissance des derniers travaux réalisés au sein du laboratoire et il constitue un lieu d'échange privilégié pour ses représentants. Il permet également à toute personne intéressée de prendre connaissance des travaux d'histoire des sciences et de philosophie effectués au sein des archives Poincaré.

Participants: 
  • Yamina Bettahar
  • Hélène Bouchilloux et Hélène Politis
  • Charles Braverman
  • Hervé Gaff
  • Lisa Giombini
  • Emmylou Haffner
  • Gerhard Heinzmann
  • Stefan Jokulsson
  • Fabrice Louis
  • Baptiste Mélès
  • Sylvain Moraillon  
  • Philippe Nabonnand
  • Martina Schiavon
  • Guillaume Schuppert
  • David Thomasette
  • Pierre Willaime
Programme: 
Programme provisoire

Ce programme sera mise à jour régulièrement. Une version propre et imprimable sera disponible prochainement.

Jeudi 4 juin
Président de session : Laurent Rollet
9h00-9h20 Philippe Nabonnand : Présentation du projet CIRMATH
9h20-10h00 Yamina Bettahar : Une transposition singulière de l’université républicaine en terre algérienne (XIXe – XXe siècles).
10h00-10h40 Martina Schiavon : Étude des configurations, histoire d'une institution scientifique : d'Itinéraires de la précision au projet Bureau des longitudes
Pause (20min)
Président de session : Roger Pouivet
11h00-11h40 Guillaume Schuppert : Quelle imagination pour les fictions artistiques ? Un état des lieux de la notion d'engagement imaginatif
11h40-12h10 Hervé Gaff : Des sensations dans l'expérience architecturale à une esthétique de l'architecture
Repas
Président de session :  Christophe Bouriau
14h00-14h40 Charles Braverman :
Charles Renouvier : significations du néo-kantisme français du XIXe siècle.
14h40-16h10 Hélène Bouchilloux et Hélène Politis : Pourquoi des Miettes philosophiques?
Vendredi 5 juin
Président de session : Christophe Eckes
9h00-9h20 Gerhard Heinzmann : Présentation du projet MathObRe.
9h20-10h00 Sylvain Moraillon : La compréhension mathétique chez Poincaré et Wittgenstein.
10h00-10h40 Emmylou Haffner : Sur la correspondance entre R. Dedekind et H. Weber.
Pause (20min)
Président de session : Manuel Rebuschi
11h00-11h40 Baptiste Mélès : Le rêve de Gueroult : Spinoza en Coq

11h40-12h20 Stefán Jokulsson : Connaissabillité et la connaissance non-actuelle des vérités actuelles

Repas
Président de session : Baptiste Mélès
14h00-14h40 Pierre Willaime : Que croire ? La quête de la rationalité épistémique entre fiabilité des processus et dispositions de l'agent.
14h40-15h20 Fabrice Louis : Wittgenstein au gymnase.
 

 

Résumés: 

(par ordre alphabétique)

Bettahar Yamina :

Une transposition singulière de l’université républicaine en terre algérienne (XIXe – XXe siècles).

On sait que l’universalisme républicain de la Troisième République a été le principal vecteur de justification des politiques de conquête et d’administration de la France dans ses colonies. C’est précisément ce cadre de référence qui a permis, pour une première expérience au sein de l’Empire colonial, de légitimer la transplantation du modèle universitaire métropolitain au sein de la configuration algérienne. À la fin du XIXème siècle, l’apparition d’un système d’enseignement supérieur en Algérie puis la fondation d’une université coloniale en 1909, ont été au centre d’âpres débats entre les tenants des grands principes des assimilationnistes et les défenseurs d’une université « républicaine », réservée aux couches supérieures du colonat. De fait, dès l’origine, elle se révèlera essentiellement ségrégationniste. En s’engageant dans cette voie la France a démontré son absence de politique en faveur de la formation d’élites locales algériennes. Il a fallu attendre l’indépendance pour que s’esquisse la prise en charge de la formation des nouveaux cadres nationaux par un système universitaire algérien, longtemps tributaire du modèle français, mais qui tend aujourd’hui à s’en affranchir.

L’objectif de cette contribution est triple. D’une part, il s’agit de tenter de montrer le processus de transplantation de la greffe, d’émergence et de développement de l’université d’Alger ; d’autre part il s’agit de rappeler les caractéristiques particulières de cette université jusqu’aux années 60. Enfin, il s’agit d’analyser les réformes et transformations institutionnelles qui affectent cette université dans sa relation avec l’ancienne puissance coloniale française redéfinies au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, dans le cadre d’accords de coopération inter-étatiques. Les défis et les transformations annoncés reposent-ils véritablement sur des options très « nationales » ou contribuent-ils d’une certaine façon à la pérennisation du modèle transposé ?

A travers cette contribution, se posera la question, plus générale, des universités héritières des institutions des anciens empires coloniaux, des défis et des transformations post-coloniales. Au lendemain des indépendances, si leur motivation, a pu être de s’affranchir du  modèle matriciel, en s’inspirant plus ou moins de l’exemple anglo-saxon, ne voit-on pas aujourd’hui s’esquisser des réformes, qui devraient leur permettre d’intégrer des consignes européennes, mais dans le cadre de la construction d’un espace partagé euro-méditerranéen ?

Mots-clés : Université d’Alger, idée coloniale, empire colonial, transplantation, élites, indépendance

Bouchilloux Hélène  et Politis Hélène :

Pourquoi des Miettes philosophiques?

Dans une première partie, H. Bouchilloux présentera son livre, Kierkegaard et la fiction du christianisme dans les Miettes philosophiques (Paris, Hermann, 2014), en développant les points suivants : plan de l'ouvrage, problèmes abordés et résultats de l'investigation.

Dans une seconde partie, H. Politis présentera l'état actuel de la recherche scientifique sur Kierkegaard, selon deux axes : traductions et commentaires.

Braverman Charles :

Charles Renouvier : significations du néo-kantisme français du XIXe siècle.

Les historiens de la philosophie reconnaissent qu'en France, au XIXe siècle, l'essor de la philosophie kantienne a été indubitablement lié à Charles Renouvier, fondateur du néo-criticisme. Mais quelles significations faut-il accorder à ce néo-criticisme dont le titre même suggère à la fois une résurrection du kantisme et sa correction ? C'est comme outil de lutte philosophique, contre l'empirisme et le positivisme, que Renouvier utilise une démarche transcendantale pour fonder la connaissance. Cependant, cette continuation du projet kantien le pousse d'emblée à se confronter aux thèses kantiennes pour les corriger et mettre en évidence son originalité propre. Cette distinction entre l'esprit et la lettre du criticisme le conduit alors à un refus d'être, comme Kant, hanté par le noumène et le substantialisme. Renouvier prétend finalement fonder toute connaissance sur la croyance et notamment la croyance en la liberté.

Gaff Hervé

L'expérience architecturale: de la sensation à la compréhension

Dans le cadre des esthétiques architecturales développées dans le champ analytique, l’esthétique a été souvent abordée à travers la saisie d’un caractère unique exprimé par l’œuvre architecturale. Ces conceptions ont ceci de commun qu’elles présupposent à la fois une unicité de caractère prêtée à l’œuvre architecturale et une capacité du langage à rendre compte à travers l’expression de ce caractère unique, deux positions qui ne parviennent pas à rendre compte de toute la portée de l’expérience architecturale. En partant de ce constat, nous proposerons une approche de l’esthétique architecturale qui prend pour base les sensations éprouvées au contact de l’architecture. Il s’agira de questionner la pertinence d’une telle approche au regard de la compréhension de ce qui se joue dans l’usage des objets architecturaux et d’envisager quels pourraient être ses apports à la conception cognitive de l’esthétique développée par Goodman.

Haffner Emmylou :

Quelques remarques sur la correspondance entre Richard Dedekind et Heinrich Weber.

Richard Dedekind (1831-1916) et Heinrich Weber (1842-1913) entrent pour la première fois en contact en 1874, lors de leur collaboration pour l'édition des Gesammelte Werke de B. Riemann. Cela marque le début d'une longue amitié et d'une riche correspondance. Leurs lettres, dont nous ne connaissions que quelques extraits jusqu'à récemment, offrent des réflexions profondes sur les mathématiques de leur temps et explorent, pendant près de quarante ans, de nombreux sujets. Nous proposerons dans cet exposé, après une présentation rapide de la correspondance dans son ensemble, d'étudier certaines parties de cette correspondance afin de montrer ce qu'elles ont à nous dire sur les mathématiques faites au cours de leurs échanges.

Heinzmann Gerhard :

Présentation du projet MathObRe

(Accéder à la page web du projet)

Jokulsson Stefan :

Connaissabillité et la connaissance non-actuelle des vérités actuelles

Selon un argument logique initialement publié par Frederic Fitch (1963), toute vérité inconnue 'p' implique une vérité inconnaissable, à savoir que 'p est vraie et inconnue'. En outre, la thèse vérificationniste, selon laquelle toute vérité est connaissable en principe, implique la conclusion bien moins vraisemblable que toute vérité /est/ connue. Sous cette dernière forme, l'argument est connu sous le nom de paradoxe de la connaissabilité et remet en cause de nombreuses positions philosophiques soutenant une conception de la signification qui rapport les vérité à nos moyens de les connaître. D'abord mobilisé dans le débat réalisme-antiréalisme, il continue aujourd'hui de susciter de nombreuses réactions et soulever des problèmes très diverses à l'intersection de l'épistémologie et la logique épistémique.

Après une exposition de l'argument et sa contexte, je présenterai un aperçu des différent types de réponses qu'il a suscitées. Ensuite, je me consacre sur une réponse particulière, originallement du à Edgington (1985), qui met l'accent sur les aspects modals du raisonnement en y identifiant une certaine ambiguïté de la portée des opérateurs modales. Lorsque la thèse vérificationniste a été modifiée pour dissiper cette ambiguïté, la vérité problématique 'p est vraie et inconnue' peut être connue --- étant donné qu'il s'agit de connaissance non-actuelle d'une vérité actuelle. Cette approche, bien que vivement critiqué par Timothy Williamson, a été récemment développée par des nombreux auteurs. Je propose d'examiner les problèmes principaux rencontrés par ce type de solution, en particulier la question de comment donner sens à la notion de connaissance des agents non-actuels des vérités actuelles.

Louis Fabrice :

Wittgenstein au gymnase.

Êtes-vous internaliste en matière d'éducation ? Êtes-vous de ceux qui considèrent que la pensée joue un rôle causal dans le cerveau de celui apprend ? Si vous êtes partisans d'une telle conception alors il est probable que vous êtes convaincus que celui qui agit est une entité bien délimitée par son corps et que le corps est une notion essentielle en Éducation Physique. Si tel est votre cas, alors ce livre est fait pour vous car il propose une perspective différente, fondée sur la surprenante conception externaliste de Wittgenstein. La démarche employée pour comprendre les enjeux et les faits en EPS repose sur une grammaire des notions utilisées couramment: l’action, la connaissance, la règle et le sujet. Elle permet d’envisager les conséquences pratiques d’une didactique de l’EPS fondée sur l’Anthropologie en s’inscrivant dans la piste de recherche initiée par la théorie de l’action conjointe (TAC).

Mélès Baptiste :

Le rêve de Gueroult : Spinoza en Coq
Jules Vuillemin a, par son exemple, montré le soutien que l'histoire structurale de la philosophie était en droit d'attendre des sciences formelles, notamment la logique et les mathématiques. Nous montrerons que l'informatique y a également sa place en présentant la formalisation, dans le système Coq, des premières propositions de la première partie de l'/Éthique/ de Spinoza.

Coq est un assistant à la démonstration, utilisé par les mathématiciens pour démontrer en toute rigueur certains théorèmes (théorème des quatre couleurs, classification des groupes finis...) et par les informaticiens pour certifier des programmes (compilateurs, systèmes d'exploitation...). L'utilisation de cet outil pour formaliser les démonstrations de l'/Éthique/ permet notamment de mettre au jour les axiomes implicites et les détours apparemment inutiles dans les démonstrations de Spinoza, tout en explicitant de façon consciente et transparente nos partis pris interprétatifs, dont la nature reste proprement philosophique. On verra ainsi par l'exemple un nouvel aspect possible de la collaboration entre les sciences formelles et l'histoire structurale de la philosophie.

Moraillon Sylvain :

La compréhension mathématique selon Poincaré et Wittgenstein.

Poincaré est connu pour s'être opposé avec vigueur aux conceptions logicistes et formalistes des mathématiques, conceptions qui menacent selon lui d'en défigurer l'édifice. Un certain consensus a toutefois émergé pour soutenir que sa polémique (qui a trouvé son expression notamment dans La Science et l'Hypothèse) soit reposait sur une incompréhension, soit a été invalidée par des aménagements ultérieurs des théories attaquées. Nous nous proposons d'examiner ici une ligne d'attaque un peu moins connue, mais aussi, à notre sens, à la fois aussi profonde et moins vulnérable aux critiques. C'est dans Science et Méthode que ce qu'on peut appeler l'anti-réductionnisme poincaréen trouve son expression peut-être la plus nuancée. Nous tenterons de traduire dans une conceptualité philosophique précise les intuitions de Poincaré, en les rapprochant de la position, elle aussi fortement anti-réductionniste, de Wittgenstein.

Nabonnand Philippe :

Présentation du projet CIRMATH

(Accéder à la page web du projet)

Schiavon Martina :

Étude des configurations, histoire d'une institution scientifique : d'Itinéraires de la précision au projet Bureau des longitudes

Itinéraires de la précision a pour ambition de montrer que la mesure de précision ne relève pas uniquement du domaine de la science, car elle fut interprétée et négociée dans d’autres espaces, par d’autres acteurs. Les militaires ont ainsi été, avec les fabricants d’instruments de précision, de vrais partenaires pour les scientifiques. Mon ouvrage étudie ainsi les rapports complexes entre la géodésie et les mathématiques, l’organisation de l’expertise, le rapport de la science à la guerre, ainsi que le rôle en France des militaires dans l’industrie de précision entre 1850 et 1930. L’approche que j’ai choisi est une étude de « configurations » : une mesure d’un arc de méridien terrestre dans laquelle s’entrelacent les mondes des militaires, des savants et des fabricants d’instruments ou encore, la création du Laboratoire d’essais du Conservatoire national des arts et métiers, dans lequel s’entrecroisent les mondes industriel et métrologique. Suivre sur le terrain les militaires permet par exemple de reconstituer leurs liens avec les fabricants d’instruments de précision ainsi qu’avec les scientifiques tels qu’Hervé Faye et Henri Poincaré. La longue durée considérée permet de montrer comment les recherches de précision conduites en temps de paix ont aussi servi pendant la Première Guerre mondiale.

L’ouvrage invite ainsi le lecteur à franchir la porte d’un atelier de précision de l’artillerie, à embarquer pour une opération géodésique en Amérique du Sud, et à bien plus encore pour, finalement, repenser des questions cruciales pour l’histoire des sciences et des techniques.

Cette étude, ainsi que son approche, m’ont notamment permis d’atteindre une institution savante largement ignorée jusqu’ici par les historiens et qui constitue l’objet de mes recherches actuelles : le Bureau des longitudes.

Schuppert  Guillaume :

Quelle imagination pour les fictions artistiques ? Un état des lieux de la notion d'engagement imaginatif

La parution de Mimesis as make-believe (1990) a marqué l’émergence d’un consensus en philosophie de la fiction : ce qui est fictionnel est ce qui doit être imaginé. Dans les lignes de Kendall Walton, la propriété de fictionalité reçut une lecture qualifiée par deux aspects : le premier est normatif (les vérités fictionnelles comme règles catégoriques), le second est  mentaliste (règles à l'égard de l'activité imaginative). L'un des principaux avantages de cette thèse est de proposer un cadre théorique pour éclairer les difficultés philosophiques portant sur ce que l'on nomme "l'engagement" envers une fiction, engagement qui devient donc ici par nature, imaginatif.

Cet exposé entend retracer quelques unes des grandes lignes qui caractérisent l'évolution de ce consensus. Plus précisément, cette présentation portera tout d'abord sur l'apport des théories naturalisées de l'imagination quant au traitement de la notion d'engagement imaginatif (i.e. simulation, système à double représentation). Ensuite, je considérerai les critiques à l'égard du consensus waltonien, qui ont, ces dernières années, trouvé  de solides arguments chez D. Matravers et S. Friend. Je terminerai en concédant un certain nombre de points à ces critiques, tout en maintenant le lien entre imagination et fiction.

Willaime  Pierre :

Que croire ? La quête de la rationalité épistémique entre fiabilité des processus et dispositions de l'agent.

Un des problèmes majeurs de l'épistémologie contemporaine est la formulation d'une théorie unifiée de la rationalité épistémique. Cette entreprise est mise à mal par la difficulté d'expliquer avec le même cadre conceptuel des situations trop diverses. Ainsi, il semble rationnel de croire l'inconnu qui nous indique notre chemin alors que l'on demande à un policier ou à un journaliste de pratiquer un scepticisme méthodologique pour vérifier toute information. Dans le premier cas, nous faisons confiance, selon le principe reidien de crédulité alors que, dans le deuxième cas, nous demandons la vérification des processus de génération de croyances. Notre rationalité épistémique semble osciller entre (1.) une position qui rejette le réductionnisme à propos du témoignage tout en développant une analyse des dispositions (vertus ou vices) des agents et (2.) une approche plutôt réductionniste qui restreint et veut "vérifier" la connaissance. Aucune de ces  deux approches ne semble isolément satisfaisante. L'analyse épistémique en termes de dispositions de l'agent échoue à guider l'enquêteur et semble se cantonner à une explication théorique a posteriori. À l'inverse, l'analyse fiabiliste néglige les rôles épistémiques des agents. Au final, comme le montre Greco, la première position semble rendre la connaissance "trop facile" tandis que la seconde la rend absurdement compliquée à atteindre. Nous sommes face à un dilemme qui empêche toute formulation unifiée de la rationalité épistémique. Nous analyserons les différentes solutions à ce problème et en particulier la thèse d'un "dualisme" de la connaissance formulée par Greco. Celle-ci sépare la connaissance en deux catégories : celle de l'acquisition et celle de la distribution d'informations "pratiques" (Craig) à une communauté.

Manifestation organisée par Stefan Jokulsson et Guillaume Schuppert.