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Participants

Léna Soler, Responsable du projet (Nancy)

Maitre de conférence HDR en philosophie

Archives Henri Poincaré - PReST, UMR 7117, Nancy

Université de Lorraine, INSPE de Montigny

Les recherches conduites dans le cadre de PratiScienS que j’ai pilotées à Nancy entre 2007 et 2015, ainsi que celles qui les ont ensuite prolongées en vue de mon HDR obtenue en novembre 2018, ont accordé une place centrale au problème de la contingence ou de l’inévitabilité des résultats scientifiques (Soler 2008a, 2008b, 2009 Ch. IX, 2011a, 2011b, 2012a, 2012b, 2015a, 2015b, 2018).

Ces recherches m’ont convaincue qu’aborder les sciences sous l’angle de la dépendance des accomplissements scientifiques et techniques par rapport au chemin suivi pouvait constituer un point de départ fécond en vue de poursuivre la discussion du problème de la contingence / inévitabilité et d’aborder d’autres problèmes épistémologiques, éthiques et politiques associés importants, tels que celui des incidences positives et négatives susceptibles d’accompagner l’institution de régimes scientifiques soit plutôt monistes, soit davantage pluralistes.

La question de la PAD a été discutée dans mon HDR (Soler 2018), sans être à mes yeux suffisamment approfondie. Elle s’est en particulier posée en rapport avec l’un des cas particuliers pris pour objet central de discussion dans l’HDR, qui relève de la mécanique quantique et a été désigné comme le « cas QM ». Ce cas renvoie à la co-existence durable – et toujours actuelle – de deux théories quantiques incompatibles et empiriquement équivalentes (donc impossibles à départager sur la base des observations connues) : la théorie quantique standard (SQM) en vigueur depuis le tournant des années 1930 ; et la théorie quantique de Bohm (BQM) introduite par David Bohm au début des années 1950. SQM a d’emblée été présentée comme inévitable par ses promoteurs (Bohr, Heisenberg, etc.), et depuis 1930, elle règne en maitre à tous les niveaux (recherche, éducation, méta-discours sur la physique…). BQM, depuis qu’elle a été émise, a toujours eu une minuscule poignée de défenseurs qui ne tarissent pas d’éloge à son propos et l’estiment très supérieure à sa concurrente en vigueur SQM, mais elle reste presque toujours complètement passée sous silence dans l’éducation scientifique, et l’immense majorité des physiciens ignorent jusqu’à son existence.

Le cas QM apparait particulièrement propice pour discuter la PAD appliquée à des connaissances scientifiques : en l’occurrence, pour interroger les facteurs initiaux et les types de mécanismes d’auto-renforcement qui, dans cet épisode historique, ont conduit à imposer SQM comme « la » théorie physique prétendument « inévitable » ; pour débattre du degré de contingence de ces facteurs et mécanismes (que l’on peut arguer élevé dans cet épisode, cf. Cushing 1994) ; pour considérer ce qui aurait pu advenir dans des scénarios contrefactuels plausibles un peu modifiés par rapport à la trajectoire réelle, par exemple si BQM avait été proposée plus tôt ; pour analyser s’il y a un sens, dans une telle configuration, à parler de « sub-optimalité » de l’option théorique qui en est venue à s’imposer historiquement et à se maintenir dans une situation de quasi-monopole…

Investiguer ces questions constitue l’objectif le plus immédiat que j’assigne à ma contribution au projet PAD. Au-delà du cas particulier QM, mais en dialogue avec celui-ci ainsi qu’avec les exemples variés qui seront apportés par les autres membres de l’équipe et seront collectivement discutés lors des journées de séminaire, je vise l’élaboration d’un cadre conceptuel d’ensemble qui offre des définitions opérantes des principaux concepts impliqués et qui caractérise les schémas dynamiques susceptibles d’intervenir. C’est dans ce cadre que seront discutés les enjeux.

 

Catherine Allamel-Raffin (Strasbourg)

Maitre de conférence HDR en épistémologie et histoire des sciences et des techniques, Université de Strasbourg ; co-directrice des Archives Henri Poincaré - PReST, UMR 7117, Université de Strasbourg

C. Allamel-Raffin a été membre du groupe noyau du projet PratiScienS depuis sa création en 2007, et dans ce cadre, elle a contribué activement aux réflexions collectives dédiées à la contingence et a publié un article sur ce thème (Allamel-Raffin & Gangloff 2015).

Au sein du présent projet, elle soumettra à l’équipe des études de cas, issus des domaines de l’astrophysique et des sciences expérimentales, susceptibles d’être catégorisés comme des instances de PAD, et elle participera à l’élaboration de la conceptualisation d’ensemble du problème.

 

Agnes Bolinska (Cambridge)

Teaching Associate, Department of History and Philosophy of Science at the University of Cambridge. College Research Associate at Clare College, Cambridge

In addition to the project “Contingency in the History and Philosophy of Science” with Joe Martin (see below), Agnes Bolinska has a project concerned with understanding the determination of the structure of biological macromolecules by conceiving of the problem as one of narrowing down the size of a space of possible structures through the successive consideration of different kinds of evidence. She has argued that, all else being equal, considering information about bond lengths and angles before X-ray diffraction photographs of protein and DNA in the mid-twentieth century was a better heuristic than one that reversed this order (Bolinska 2018).

This work raises questions that are relevant to the contingentist/inevitabilist issue: if the historical actors had adopted different approaches, would they have achieved the same results? That is, was the discovery of the DNA structure path-dependent, or would Watson and Crick have discovered the structure even if they had adopted a different heuristic than they did? Was the discovery of DNA structure primarily a result of the adoption of what Bolinska has argued is a better heuristic, or did social factors such as Franklin’s gender play a significant role? To what extent can different contributing factors be teased apart, and how do we evaluate their influence?

 

Hasok Chang (Cambridge)

Hans Rausing Professor of History and Philosophy of Science, University of Cambridge, Department of History and Philosophy of Science ; Professorial Fellow, Clare Hall, Cambridge

In his previous work, H. Chang (2012a) has advocated plurality as a healthy state of science: multiple systems of practice can and should co-exist simultaneously in a given field of study. Such pluralism introduces a significant degree of contingency, as the choice of which systems to preserve and develop at each moment is not sufficiently determined by absolute criteria or indubitable facts. He has also argued (Chang 2004) that science develops in a path-dependent way through the process of “epistemic iteration”, which takes existing knowledge as a basis of inquiry but in a critical way that allows the correction and refinement of the initial foundation as a result of inquiry. This process also has a strong element of contingency, because the starting point of our inquiry by no means determines its end-point.

Putting these two lines of thought together produces a significant challenge to the assumption that scientific knowledge would inevitably converge on to ‘the right answer’ in the long run. The plurality of starting points and the possible divergence of each line of development do not inspire confidence in the prediction of an eventual unification of scientific knowledge, no matter how long inquiry continues.

 

Paul Clavier (Nancy)

Professeur de philosophie à l’Université de Lorraine, Archives Henri Poincaré - PReST, UMR 7117, Nancy, Directeur du Département de Philosophie de l’Université de Nancy.

L'histoire de la cosmologie relativiste (avec les avatars de la constante cosmologique) renforce l'idée d'une contingence, au moins à court terme, de ce qui vaut comme résultat scientifique, comme suggéré dans trois interventions sur le sujet : « Le maître et la neutralité métaphysique du Big Bang » (Grandes Conférences des Archives Poincaré, 26 septembre 2018) ; « Cosmogonie physique vs création métaphysique » (Institut Astrophysique de Paris, 24 février 2017) ; “Not a matter of timing” (Colloque en l’honneur du cinquantenaire de la mort de Georges Lemaître, Academia Belgica, Rome, 2016, 1-2 décembre 2016).

 

Jean-Luc Gangloff (Strasbourg)

Professeur agrégé de philosophie, Chercheur associé aux Archives Henri Poincaré - PReST, UMR 7117, Université de Strasbourg

J.L. Gangloff a été membre du groupe noyau du projet PratiScienS depuis sa création en 2007, et dans ce cadre, il a contribué activement aux réflexions collectives dédiées à la contingence et a publié un article sur ce thème avec Catherine Allamel-Raffin (Allamel-Raffin & Gangloff 2015).

Au sein du présent projet, il sera spécialement en charge de la revue critique de littérature systématique et de l’élaboration de la conceptualisation d’ensemble du problème.

 

Gerhard Heinzmann (Nancy)

Professeur de philosophie cl. ex. 2 à l’université de Lorraine, Archives Henri Poincaré - PReST, UMR 7117, Université de Nancy

En tant que garant scientifique de l’HDR de la responsable du présent projet, G. Heinzmann est très intéressé à m’associer à ce nouveau projet en rapport aux sciences mathématiques. En mathématiques, à chaque moment, il y a une pratique majoritaire, mais pour des raisons diverses, quelqu’un peut préférer ne pas la suivre et de développer une autre pratique. Par exemple, à la fin du 20ième siècle et probablement jusqu’aujourd’hui, la pratique majoritaire est déterminée par la théorie classique des ensemble codifiée dans le système de ZFC : la majorité des mathématiciens accepte ce qui est fait ou ce qui est censé être faisable dans ZFC, et rejette, ou est réservé par rapport à, ce qui n’est pas faisable dans ZFC (ou ce qui est soupçonné de ne pas l’être). Au 21ième siècle, notamment grâce à Grothendieck, la théorie des catégories semble peu à peu concurrencer la structure ensembliste en ce qui concerne les mathématiques pures (Feferman 1977). En revanche, dans des applications (par exemple en informatique ou en physique), il peut être avantageux de se limiter à la petite partie de ZFC qui est constructive, qui dans un certain sens donne plus d’information ; et même en mathématiques pures, il y a des contextes où une théorie constructive s’impose pour des raisons purement mathématiques (théorie des topoi). Dans les cas où une autre pratique est préférée, nous parlons de « révisionnisme mathématique ». On distingue ensuite deux types de révisionnisme, le faible et le fort. Le révisionnisme faible se limite à rejeter une partie de la pratique majoritaire. La plupart des mathématiques constructivistes sont des révisionnismes faibles de ZFC. Le révisionnisme fort va plus loin, en introduisant en mathématiques des objets ou des concepts pour des raisons qui sont extérieures à la pratique majoritaire, et qui ne sont pas acceptables dans la pratique majoritaire. Des exemples en sont l’intuitionnisme ou certaines formes de l’analyse classique non standard. Le concept du révisionnisme apparait relatif, puisque ce qu’est la pratique majoritaire peut changer dans le temps (comme le montre l’histoire de l’acceptation de ZFC même). Quelles dépendances s’installent dans la communauté des mathématiciens pour attribuer la préférence aux résultats révisionnistes ou à la position majoritaire ? (Heinzmann & Van Atten 2019).

 

Cyrille Imbert (Nancy)

Chargé de recherche en philosophie, Archives Henri Poincaré - PReST, UMR 7117, Nancy

Les recherches de C. Imbert en lien avec la question du pluralisme et de la contingence portent essentiellement sur deux thématiques.

i/ Il a donné des arguments qui indiquent que, sous certaines conditions peu restrictives, la complexité des modèles qui visent à étudier certains phénomènes physiques est une caractéristique intrinsèque et donc « inévitable ». En d'autres termes, même si nos théories scientifiques changent, et que nous étudions à l'avenir les mêmes phénomènes avec des modèles différents, la complexité de l'étude de ces phénomènes ne peut que demeurer. Voir notamment le texte en preprint (http://philsci-archive.pitt.edu/10903/).

ii/ Il a étudié en quoi les contraintes de complexité restreignent drastiquement le pool des représentations scientifiques qui sont utilisables dans la science et donc en quoi la récurrence de certains modèles dans la science, en raison de leur tractabilité computationnelle est une caractéristique globalement inévitable. Il a par ailleurs souligné que le développement des ordinateurs, en relâchant les contraintes computationnelles, permet un plus grand pluralisme au niveau représentationnel et favorise donc le développement de pratiques représentationnelles plus variées. Voir notamment (Imbert & Barberousse 2014 ; Imbert & Barberousse 2013a).

iii/ Dans le cadre du présent projet, il abordera la question de la PAD sous l’angle suivant. Alors que les phénomènes scientifiques sont infiniment variés, les représentations scientifiques le sont beaucoup moins. Des modèles simples reviennent sans cesse et les pratiques représentationnelles bourgeonnent et s'organisent autour de ces quelques modèles. Un enjeu est de comprendre dans quelle mesure ces pratiques de représentation sont en partie contingentes et auraient pu être différentes, si les modèles initiaux avaient été différents. Pour se convaincre de ce point, un premier objectif est de lister les raisons qui font que les scientifiques ont tendance à développer les représentations existantes plutôt que d'en explorer de nouvelles. Un second objectif est de trouver des cas dans lesquels on peut voir que plusieurs familles de représentations sont possibles. Le cas des gaz sur réseaux (qui fournissent une alternative représentationnelle aux modèles dérivés des équations de Navier-Stoke en modélisant de façon discrète les fluides à un niveau mésoscopique) sera exploré dans cette perspective (Imbert & Barberousse 2013b).

 

Ian James Kidd (Nottingham)

Assistant Professor, Department of Philosophy, University of Nottingham, University Park, United Kingdom

Kidd will study the relations between scientific explanation, contingency and path-dependence. The historical contingency of the sciences encompasses many different objects, including scientific concepts, values, methods, practices, research agenda, institutional and disciplinary structures, metaphysical frameworks, and styles of explanation. In the case of explanation, a certain style of explanation has become entrenched within the history of the European sciences – roughly, a causal explanation that uses ‘when-then’ explanations. This causal style of explanation became entrenched for a variety of contingent reasons, including the coupling of the European scientific projects to the technological imperative, which conceives of scientific knowledge as a means of manipulating aspects of the empirical world for human utility. But there are other available styles of explanation, which never became part of the European scientific tradition, including a variety of holistic and teleological styles of explanations. Given the availability of these alternative style of explanation, the possibility exists of alternative forms of scientific knowledge. Two important questions arise. i/ What should be our epistemic attitude toward these alternative candidate explanatory styles (developing themes in Kidd 2016). ii/ Can they be ruled out as epistemically inferior, even though they have never been tested in practice (developing themes in Kidd 2013).

 

Katherina Kinzel (Vienne)

Doctor in Philosophy, Department of Philosophy, University of Vienna

Katherina Kinzel’s work approaches questions of historical contingency and historical relativism from two angles. First, she studies the philosophical history of these concepts, particularly the emergence of contingentist and relativist, as well as anti-relativist thinking in the neo-Kantian tradition (Kinzel 2017, Kinzel 2018, Kusch, Kinzel, Steizinger, & Niels Wildschut 2019). Second, she takes a systematic interest in contingency and relativism in the context of contemporary history and philosophy of science (Kinzel 2015a, Kinzel & Kusch 2018). In particular, Kinzel is interested in what historical explanation needs to look like if the history of science is to reveal the contingency of scientific results. In the context of the present project, Kinzel will take up existing work on narrative explanation and contingency in the history of science (see Beatty 2016, Morgan & Wise 2017; Tambolo 2018), and will connect it with the issue of path-dependence (Arthur 1989, Jolink & Vromen 2001, Peacock 2009). In this way, she will explore path-dependence as an explanatory resource that can illuminate the ways in which the historical development of science is contingent rather than inevitable.

 

Joseph D. Martin (Cambridge)

Teaching Associate, Department of History and Philosophy of Science, University of Cambridge

Responsible of the research project “Contingency in the History and Philosophy of Science” with Agnes Bolinska

https://www.hps.cam.ac.uk/about/research-projects/contingency-in-hps

Joe Martin’s and Agnes Bolinska’s current project explores the role of contingency in delimiting the usefulness of historical case studies for establishing conclusions in the philosophy of science, responding to recent critiques of their utility and discussions of the philosophical relevance of history to philosophy of science more generally (Schickore 2011; Chang 2012b; Kinzel 2015a). They introduce the concept of canonicity (adapted from Cook 2013) to describe a degree of salience of a historical case for a particular philosophical aim. Canonicity must be negotiated among the community of historians and philosophers of science, and assessing the path dependencies present in a given historical episode is crucial in that negotiation. They propose to examine how historians can use recent philosophical work on contingency in science (Martin 2013; Soler, Trizio & Pickering 2015; Kinzel 2015a) to advance responsible claims about path dependency in history and to evaluate how different types and degrees of path dependency can influence how and whether a case study is relevant for a particular philosophical aim.

 

Frédéric Wieber (Nancy)

Maitre de Conférences en épistémologie et histoire des sciences à l’université de Lorraine, Archives Henri-Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies, UMR 7117, Nancy

Dans le cadre de sa participation au projet ANR PratiScienS, F. Wieber a déjà eu l'occasion d’étudier la littérature en philosophie et histoire des sciences concernant la question de la contingence ou de l'inévitabilité des résultats scientifiques. En particulier, il a exploré les thèses de certains des tenants de l'histoire contrefactuelle. Si cette histoire s'est principalement développée avec pour sujets l'économie ou les techniques, il semble intéressant de confronter les réflexions méthodologiques développées sur ces champs avec les spécificités que les modes de production des résultats scientifiques peuvent recouvrir. Plus généralement, puisque le développement de la chimie quantique a été présenté comme contingent par Gavroglu & Simões (2012), en insistant sur la façon dont certaines possibilités de développement n'ont pas été empruntées par les acteurs de cette science pour des raisons techniques mais aussi méthodologiques, philosophiques ou institutionnelles, et puisque que F. Wieber travaille à l'heure actuelle sur l'histoire de la chimie computationnelle, qui est héritière de la chimie quantique, des exemples potentiellement intéressants pourront être trouvés dans ces deux sciences.

 

Sjoerd Zwart (Delft)

Assistant professor, University of Technology, Faculty of Technology, Policy and Management, Delft, Neetherlands. Research team : Ethics/Philosophy of Technology (for the research activities of this group see :

https://www.tudelft.nl/tbm/over-de-faculteit/afdelingen/values-technology-and-innovation/sections/ethicsphilosophy-of-technology/research/

Zwarts focus of research is the general characteristics, formulation and validation of Means-end knowledge in technology and science. This type of knowledge is much more pluralistic and contingent than descriptive knowledge which has been the proxy for science after the scientific revolution. His contribution will be to find out the ramifications of the contingency in engineering and technology for scientific pluralism and contingency.

Strong path dependence in technology refers to the adoption of a technique (types of artefacts) because of the increase of external rewards despite its lesser quality by internal standards than that of some of its competitors. (Peacock 2009) denies this can be justified about descriptive scientific theories because for science the necessary and general agreed upon internal quality criteria are missing. Descriptive scientific knowledge differs fundamentally from means-end action knowledge in many ways (Zwart, forthcoming) and has its own logic (Zwart et al 2018). For these reasons, Zwart addresses the question whether Peacock’s denial also applies to means-end or even prescriptive knowledge of practitioners in the medical and engineering sciences. This knowledge seems to be more vulnerable to path dependency than the adoption of scientific theories as it is much more concrete, more supervenient upon technology than descriptive scientific theories, and it has its own success criteria built-in. One quarter of engineering research practice consists of means-end knowledge production (Zwart & de Vries 2016). Consequently, Zwart’s question has important ramifications for scientific and societal developments; what to think about path dependencies in technical maintenance or in medical health care treatments?