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Grandes Conférences des Archives Henri Poincaré

 

Le cycle des Grandes Conférences des Archives Henri Poincaré est conçu comme un espace de rencontre entre chercheurs et grand public.

Il couvre de nombreux champs disciplinaires : philosophie, épistémologie, éthique, histoire des sciences et des techniques, histoire des institutions, sociologie des sciences et des organisations, etc.

Les conférences ont lieu alternativement sur les sites nancéiens et strasbourgeois des Archives Henri Poincaré.

  • Nancy : Université de Lorraine, Campus Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Lorraine, place Godefroy de Bouillon, bâtiment G, salle G04, rez-de-chaussée.
  • Strasbourg : les conférences ont lieu dans différentes salles de l'université, en fonction des séances.

Les conférenciers accueillis en 2023-2024 ont été, dans l’ordre alphabétique : Paul Anstey, Jonathan Dancy, François Jaquet, Hugo Mercier, Isabelle Ratié, Rossana Tazzioli, Marion Thomas & Pierre Verschueren.

Les conférenciers prévus en 2024-2025 sont, dans l’ordre alphabétique : Sophie Arborio, Baptiste Bedessem, Florence Caeymaex, Heather Douglas, Pierre-Yves Quiviger, Eglantine Schmitt.

Les conférences ont lieu de 18 heures à 20 heures à Nancy et de 17 heures à 19h00 à Strasbourg.

Entrée libre, dans la limite des places disponibles.

Toutes les conférences peuvent être suivies en direct sur internet. En raison de la situation sanitaire certaines conférences seront programmées uniquement à distance. Inscrivez-vous ici pour recevoir des informations de connexion avant chaque conférence. Pour plus de détails, écrire à Anna C. Zielinska

Enregistrement des conférences sur la plateforme vidéo des AHP – cliquez ici & sur notre chaine youtube.

Programme des Grandes Conférences 2024-2025

11 décembre 2024 (à Nancy) | Sophie Arborio (Université de Lorraine, Archives Henri Poincaré)

Problématiser la place de l’incertitude dans le contexte des maladies rares

Résumé
Problématiser la contingence en santé consiste à faire d’une série de concepts (l’incertitude, l’imprévisible, le risque, voire l’inconnu), un problème de et pour l’anthropologie, non pas à résoudre mais à éclairer et analyser. Sous le terme d’incertitude se déclinent différentes modalités du rapport au savoir, à l’expérience, et à la connaissance. Tandis que le savoir est l’objet de théories abstraites, son intégration dans une dimension vécue, à travers les récits des malades, le transforme en une source possible de connaissances. L’incertitude peut quant à elle représenter ce qui n’est pas connu mais peut être appréhendé, ce qui est ignoré ou encore ce qui fait l’objet de divergences entre les acteurs. Ainsi, problématiser l’incertitude en santé permet d’interroger, sous un angle épistémologique, les relations entre les connaissances vécues et les savoirs, ou les « non-savoirs », dans le cas précis des maladies rares. Une telle analyse favorise alors une réflexion au sujet des modalités de prise en charge entre soignant, famille et malade, sans présumer d’une exclusive appropriation des connaissances.

12 février 2025 (à Nancy) | Pierre-Yves Quiviger (Université Paris I Panthéon Sorbonne, L'Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne ISJPS)

La philosophie peut-elle nous apprendre quelque chose sur le vin ?

19 mars 2025 (à Nancy) | Florence Caeymaex (Université de Liege, Belgique)

Les comités éthiques et les procédures décisionnelles dans le contexte biomédical. 

26 mars 2025 (à Strasbourg) | Baptiste Bedessem (L’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), LISIS) 

Les sciences et recherches participatives, entre connaissances et actions

Résumé
Face aux défis collectifs que représentent les transitions écologiques et solidaires, il semble nécessaire de reconfigurer les rôles respectifs des chercheurs académiques et de la “société civile” dans l’élaboration de solutions aux problèmes (environnementaux, sociaux, climatiques) auxquels nous faisons face. La notion polysémique de “sciences et recherches participatives” entend ainsi rendre compte de la diversité des dispositifs qui fleurissent afin de donner corps à ce nouveau contrat social des sciences. Cette notion sert de point d’appui à une institutionnalisation, fragile mais réelle, des pratiques de “participation” en science (passant notamment par la création d’instruments de financements dédié),   institutionnalisation qui impose une vision normative de ce que sont et doivent être les collaborations entre chercheurs et non-chercheurs. Notre présentation propose une analyse critique des concepts qui sous-tendent ce développement actuel des sciences et recherches participatives, en particulier celui de “participation” et de “co-construction des connaissances”. Nous montrons que leur (sur)utilisation construit une perspective biaisée sur ce que sont, dans les faits, les sciences et recherches participatives, et partant, de la place et des rôles des chercheurs dans la cité. Nous proposons alors de saisir ces pratiques plutôt à l’aune de leurs rapports à l’action, et des différentes figures de l’engagement des chercheurs qu’elles révèlent.

14 mai 2025 (à Strasbourg) | Eglantine Schmitt

La visualisation de données numériques massives, un art du récit visuel

4 juin 2025 (à Nancy) | Heather Douglas (Michigan State University)

On values in Science

Programme des Grandes Conférences 2023-2024

27 septembre 2023 (à Nancy) | Peter Anstey (University of Sydney)

The Early Royal Society and the Critique by the Global South

Resumé
Indigenous scholars from the Global South have attacked Francis Bacon’s vision for the advancement of knowledge and the way that this was taken up by his heirs in the early Royal Society. They claim that talk of the ‘discovery’ of the ‘new world’ is condescending and that conquest and epistemic and cultural superiority were the hallmarks of the Baconian project. This paper, while not denying excesses and failings amongst the fellows of the early Royal Society, goes some way in defending them against these charges. It examines the notions of discovery, conquest, and superiority in their writings and as features of their intellectual milieu.

25 octobre 2023 (à Nancy) | Pierre Verschueren (Université de Franche-Comté, Centre Lucien Febvre)

Éléments de sociohistoire des mathématiques – à partir du doctorat ès sciences (1944-1968)

Résumé
Par contraste avec un entre-deux-guerres jugé sévèrement, les années 1950 et 1960 auraient connu une transmission du « mandat céleste » au sein du monde mathématicien, avec l’affirmation d’une nouvelle génération aux postes de commande, avec des hommes comme Henri Cartan, Laurent Schwartz ou Gustave Choquet. Le groupe Bourbaki joue le rôle de lieu de mémoire principal de ce récit refondateur : le succès de la carrière de ses membres est décrit comme la victoire d’une nouvelle façon de faire des mathématiques, une manière plus axiomatisée, plus abstraite, plus réticente à toutes formes d’applications.
Ce travail se propose de mettre à l’épreuve cette représentation collective que les mathématicien·ne·s peuvent avoir du passé de leur communauté, à partir d’un point d’observation institutionnel précis : le doctorat ès sciences mathématiques. La soutenance est l’épreuve qui officialise à la fois le jugement des pairs et le terme d’un processus de socialisation spécifique à la recherche, le moment solennel et décisif où la communauté scientifique reconnaît et coopte celles et ceux qu’elle estime dignes d’être admis dans ses rangs. La population des 556 docteur·e·s ès sciences mathématiques ayant obtenu ce titre entre 1944 et 1968, ainsi que celle des membres de leur jury, peuvent donc être considérées comme très fortement représentatives de la communauté mathématique française. Afin de multiplier les angles d’approches, de mettre en valeur les structures du champs mathématiques et leurs éventuelles recompositions, elles sont étudiées ici en se fondant successivement sur une base de données prosopographique, la technique de la social network analysis et l’analyse du discours développé dans les rapports de soutenance de thèse.

15 novembre 2023 (à Nancy) | Marion Thomas (Université de Strasbourg, SAGE /Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe)

« La planète des singes » : une histoire de l’Institut Pasteur de Kindia (Guinée) pendant la période coloniale (1922-1958)

Résumé
En 1922, le bactériologiste et pasteurien Albert Calmette fonde un laboratoire basé le modèle du singe afin d’étudier les maladies infectieuses humaines, à Kindia, en Guinée française. Cette communication vise à retracer une histoire de cet Institut Pasteur colonial (également dénommé Pastoria) qui tienne compte à la fois de la biographie des hommes qui ont cherché à étudier, élever, utiliser des chimpanzés à Pastoria et de la biographie des chimpanzés, capturés pour être soumis à des expérimentations médicales et psychologiques. Cette double perspective a permis de revisiter l’histoire de « grandes » figures pasteuriennes (Metchnikoff, Roux, Calmette) et de la primatologie américaine (Yerkes, Nissen) en l’articulant à une interrogation où les questions animales, coloniales et raciales sont centrales. Elle a aussi conduit à révéler d’autres dimensions de la « machine coloniale » : sa dépendance aux acteurs locaux et à leurs savoirs, le fait que les animaux furent un de ses rouages essentiels, ses dysfonctionnements et ses échecs, son insertion dans des réseaux scientifiques internationaux, elle-aussi semée d’entraves. Ce travail se veut donc une contribution à l’historiographie de la science pasteurienne, de la primatologie et des rapports entre science et colonialisme en Afrique.

6 décembre 2023 (à Nancy) | David Teira (Universidad Nacional de Educación a Distancia) 

Une crise de reproductibilité dans la vérification des faits politiques

Résumé
Les agences de vérification des faits évaluent et notent la véracité des affirmations des hommes politiques afin de favoriser leur responsabilité électorale. Le fact-checking est parfois présenté comme une activité quasi-scientifique, fondée sur des protocoles de vérification reproductibles qui garantiraient une évaluation impartiale. Nous étudierons ces protocoles de vérification et discuterons dans quelles conditions la vérification des faits pourrait atteindre une reproductibilité efficace. À travers une analyse des normes méthodologiques des protocoles de vérification, nous soutiendrons que la réalisation d’une vérification reproductible des faits ne contribuera peut-être pas beaucoup à responsabiliser les politiciens. Les vérificateurs de faits politiques ne garantissent aujourd’hui ni reproductibilité ni responsabilité, et il y a des raisons de penser qu’un journalisme traditionnel de qualité pourrait mieux servir les démocraties libérales.

24 janvier 2024 (à Nancy) | Hugo Mercier (Institut Jean Nicod / Ecole normale supérieure – PSL) 

Pas né de la dernière pluie : pourquoi les gens sont moins crédules qu'on ne le pense

Résumé
On pense souvent que les humains sont crédules, facilement manipulés par les démagogues, les publicitaires et les politiciens. Je soutiendrai que le contraire est vrai : les êtres humains sont dotés d'un ensemble de mécanismes psychologiques qui leur permettent d'évaluer les informations communiquées et de rejeter celles qui sont fausses ou nuisibles. Je m'appuierai sur des données de psychologie expérimentale, ainsi que sur des études montrant les échecs de la persuasion de masse, de la propagande nazie aux campagnes présidentielles américaines. Je suggérerai également que, lorsque les gens acceptent de fausses croyances, ils ne le font souvent que de manière superficielle.

7 février 2024 (à Strasbourg) | Jean-Philippe Narboux (Unviersité de Strasbourg, Centre de recherches en philosophie allemande et contemporaine : histoire, problématiques, enjeux (CREPhAC))

Sur la distinction entre particulier et universel. Ramsey et Anscombe lecteurs de Wittgenstein

Résumé
Rétractant une critique qu’elle avait adressée à Ramsey dans son livre Introduction to Wittgenstein’s Tractatus (1957), Anscombe devait se rallier au diagnostic d’après lequel, « du point de vue du Tractatus, la distinction entre individus et universels est dénuée de sens. Le concept d’universel est issu de la descendance bâtarde de deux concepts distincts – celui de fonction et celui de l’existence d’un objet dans plusieurs faits » (Anscombe, « Retractation », 1965). On se propose de reconstruire l’argumentaire du Tractatus à l’encontre de la distinction traditionnelle entre particulier et universel afin d’en évaluer la validité et la portée.

21 février 2024 (à Nancy) | Rossana Tazzioli (Université de Lille, Laboratoire Paul Painlevé)

Calcul tensoriel et relativité à l'Université de Rome (et au-delà) dans l'entre-deux-guerres : Le rôle de Tullio Levi-Civita

Résumé
En 1918, Levi-Civita est devenu professeur d’Analyse supérieure à l'Université de Rome après avoir enseigné pendant une vingtaine d'années à Padoue en tant que professeur de Mécanique rationnelle. À cette époque, Levi-Civita avait déjà développé, en collaboration avec Ricci Curbastro, les méthodes du calcul différentiel absolu et avait introduit le concept de transport parallèle. Il avait également joué un rôle clé dans l'élaboration de la théorie de la relativité générale, en entretenant une riche correspondance avec Einstein entre mars et mai 1915.
Dans cette présentation, nous nous concentrerons sur son rôle en tant que Maître à l'Université de Rome, où il formait des étudiants tout en influençant de nombreux collaborateurs et collègues, à la fois physiciens et mathématiciens. En particulier, nous montrerons son engagement à diffuser les nouvelles idées concernant le calcul tensoriel et la physique moderne, ainsi qu'à établir des relations fructueuses avec les physiciens théoriques. Nous démontrerons également que, dans ce contexte, ses traités sur le calcul différentiel absolu, dont la première édition a été publiée en italien en 1925 (Lezioni di Calcolo Differenziale Assoluto, Stock, Rome), ont joué un rôle essentiel.
Nous explorerons également la diffusion des méthodes tensorielles à l'échelle internationale, grâce aux étudiants, aux doctorants et aux boursiers (en particulier les boursiers Rockefeller) qui ont travaillé à Rome avec lui. Cette analyse sera basée sur les lettres contenues dans le Fondo Levi-Civita de la Bibliothèque de l'Accademia dei Lincei à Rome.

6 mars 2024 (à Nancy) | François Jaquet (Université de Strasbourg / Archives Henri-Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies)

Qu'importent les plantes

Résumé 
De même que l'on affirme parfois que le plaisir est bon pour les animaux, on affirme parfois que l'eau est bonne pour les plantes. Les affirmations du premier type sont peu contestées - il est assez clair que certaines choses sont bonnes pour les êtres sentients. Un désaccord persiste en revanche au sujet des affirmations du second type. Certains philosophes soutiennent qu'elles ont la même signification que les premières et qu'elles sont parfois vraies. D'autres admettent qu'elles sont parfois vraies mais nient qu'elles aient la même signification que les affirmations qui concernent les êtres sentients. Je soutiendrai pour ma part qu'elles ont la même signification que les affirmations concernant les êtres sentients mais qu'elles sont toujours fausses. Si j'ai raison à ce sujet, les plantes diffèrent des animaux à un autre égard: elles ne possèdent pas de statut moral.

20 mars 2024 (à Nancy) | Isabelle Ratié (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, Groupe de recherches en études indiennes (GREI))  conférence reportée – une nouvelle date sera annoncée ultrérieurement  

La philosophie face aux sciences dans l’Inde ancienne et médiévale

3 avril 2024 (à Strasbourg) | François Kammerer (Archives Henri-Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies)

La science des sirènes. L’étude de la conscience chez les créatures non-humaines

Resumé
L’étude de la conscience chez les créatures non-humaines (animaux non-humains et intelligences artificielles) suscite un intérêt croissant depuis quelques années. Plusieurs approches ont été proposées pour faire face aux problèmes méthodologiques qu'une telle étude rencontre. Les enjeux éthiques apparemment soulevés par la conscience non-humaine semblent par ailleurs rendre une telle étude nécessaire. J’argumente ici en faveur de l’idée d’après laquelle un certain type de recherche sur la conscience non-humaine constitue une impasse scientifique.

10 avril 2024 (à Nancy) | Jonathan Dancy (University of Texas at Austin / Archives Henri-Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies) 

The Metaphysics of Reasons 

Resumé
In this talk I examine two issues: what is the metaphysical nature of the reasons for which we act (often called our ‘motivating reasons’), and what is the metaphysical structure of a reason to act in a certain way (a good reason, that is, often called a normative reason as contrasted with a motivating reason). 

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